Mercedes - SMART : les sous-traitants veulent plus de garanties


par Julie Chaput
jeudi 6 juin 2019 à 14:19

Mercedes - SMART : les sous-traitants veulent plus de garanties

"Je suis restée bloquée pendant plus d'une heure dans les embouteillages ce matin, c'est pas normal" s'exclame une automobiliste qui circulait ce jeudi matin sur la voie rapide entre Woustviller et Hambach. Dès 05 heures, syndicats et salariés des entreprises sous-traitantes de SMART FRANCE se sont réunis pour distribuer des tracts et bloquer la circulation. Ils dénoncent un manque de garantie concernant la "reprise" des salariés. 

Le contexte

En mai 2018, SMART FRANCE annonçait la fabrication des Mercedes électriques sur le site à Hambach à partir de 2020. 500 millions d'euros sont investis. En mars dernier, on apprenait que la petite citadine Smart allait disparaitre de la Moselle au profit de la Chine à l'horizon 2024.

Cette dernière annonce a créé un mouvement et un sentiment d'inquiétude d'abord, au sein des entreprises sous-traitantes. Puis un mouvement de colère... Car ces salariés craignaient tout simplement de disparaitre. Mais la direction a tenu à les rassurer. Le nouveau site de production Mercedes comptera 1 600 salariés. Soit autant de salariés que compte actuellement Smartville (800 pour SMART et 800 pour les sous-traitants).

SMART FRANCE s'est donc engagé à embaucher tous les salariés des partenaires qui le souhaitent. Une lettre d'engagement leur a été envoyée. Mais ça ne suffit pas à calmer les tensions. La preuve, les employés de Magna Uniport sont en grève depuis plusieurs jours. Et depuis mercredi 05 juin, ceux de Faurecia ont lancé une grève illimitée.

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Un engament pas valable selon les syndicats

Pourquoi ces mouvements de contestation si tous les salariés pourront retrouver un emploi ? Selon les syndicats et le cabinet d'expertise comptable Secafi, l'engagement proposé par la direction n'est pas valable. "Il n'a aucune valeur juridique parce que c'est une simple déclaration. Alors que si on a une vraie promesse d'embauche, si on a quelque chose de plus concret de plus matérialisé, il est évident que la question est différente et c'est bien ce que nous essayons d'obtenir", explique Michel Hillebrand, du cabinet d'expertise.

Pourtant pour Serge Siebert, le PDG de SMART France, cet engagement est bien valable. "Il a été validé par nos cabinets d'expertise" explique Serge Siebert.

Pas assez de garanties

Autre problème que dénoncent les syndicats dont Denis Boss, CGT Faurécia : "en étant réembauché par Smart le salarié sera perdant. On nous reprendra pas avec l'intégralité de notre ancienneté".

Là encore côté direction, il n’y a pas de craintes à avoir. Rien ne changera pour les salaires des employés. "On reprendra les salariés avec un poste équivalent, un salaire équivalent, et avec leur ancienneté. On s'engage également à leur proposer au moins deux postes équivalent", justifie la direction.

"On ne veut pas démissionner"

Le gros point de contestation des syndicats c'est aussi le problème de démission. Ils ne veulent pas démissionner pour postuler à un nouveau poste. Hors le PDG de SMART FRANCE rappelle bien que "le salarié qui postule à un nouveau poste n'a pas besoin de démissionner avant de proposer sa candidature. Bien au contraire".

C’est en réalité aux entreprises partenaires de décider d’un éventuel licenciement économique et des indemnités comme le souhaiteraient les salariés.

Déjà une centaine de signatures

Une centaine de salariés d'entreprises sous-traitantes de la SMART ont déjà signé leur nouveau contrat. Une centaine d’autres sont en bonne voie. Smart laisse aux sous-traitants la possibilité de postuler en interne jusqu’à fin septembre. Après ça, le recrutement sera ouvert à l’extérieur.


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