On dépoussière le métier d'archiviste avec Arthur

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On dépoussière le métier d'archiviste avec Arthur

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Épisode du mardi 26 mars 2024 à 11:05

On va dépoussiérer un métier, celui d'archiviste, et pour cela, on accueille Arthur.

Vous êtes archiviste aux archives municipales de Sarreguemines.

Oui, tout à fait, depuis le premier février.

Comment est-ce qu'on devient archiviste, ce que c'était une évidence depuis tout petit, ou c'est venu plus tard ?

Tout d'abord, j'avais en BAC S de grandes volontés à faire de l'histoire, c’est quand même ma passion première. Et je me suis dit : je ne veux pas forcément faire professeur, mais du coup, dans quelles autres filières, je peux m'orienter ? Les archives : c'est au cours d'un, d'une option ou d'un cours que j'ai pu découvrir cette facette du métier d'archiviste, c'est-à-dire vraiment avoir, la source de l'histoire de manière matérielle. Et donc voilà, je suis un historien de formation, mais surtout un archiviste en fin de formation.

Et c'est comme ça qu'on devient archiviste, mais il y a d'autres voies aussi.

C'est quoi en fait le métier même d'archiviste ? On se rend pas compte, vous faites quoi toute la journée, c'est quoi votre journée type ?

Alors journée type, il n’y en a pas vraiment dans le sens que le métier d'archiviste est vraiment très complet et très varié. Il y a déjà deux facettes des archives, il y a les archives, on va dire plutôt définitives, plutôt historiques ; l’autre partie du métier, c'est avant tout ce qui est document d'activité. Ça concerne tout ce qu'est document, on va dire, produit par les collectivités, par tout ce qui contrat les choses un peu administratives, ça aussi les archivistes sont amenés à prendre, à conseiller et sécuriser pour que le contrat de dix ans soit effectivement bien gardé pendant dix ans dans de bonnes conditions et bien retrouvé.

Une journée type, c'est : on va voir les collègues de la mairie pour récupérer leurs vieux documents à propos de tout et n'importe quoi, les contrats ce genre de choses, mais aussi rester dans nos rayonnages pour s'occuper des documents de 1600 - 1700, avec tout ce qui est charte médiévale, ou même les documents d'époque moderne.

Et chaque document est numérisé, informatisé. Comment que ça se passe ?

C'est l'autre gros projet de tout archiviste de nos jours, c'est effectuer la transition, parce que jusqu'à maintenant, on avait énormément de papier. Donc, pour l'électronique, c'est vraiment des enjeux qui sont à venir. C'est vraiment là, si quelqu'un m'écoute, qui veut devenir archiviste, y aura du métier, ça, c'est sûr et certain. C'est vraiment aux archivistes de penser la gestion de l'information de demain, avec les documents du présent, mais aussi documents à venir et, bien sûr, les documents qui ont déjà été produits dans le passé. Les archivistes, c'est vraiment des experts de l'information. Quel que soit le support, quel que soit le type et quelle que soit la temporalité.

Vous êtes les gardiens, de l'histoire, c'est vous qui transmettez aux générations futures une partie de l'histoire.

C'est notre mission principale, effectivement. C'est vraiment de garder le reflet du passé.

Vous gardez tous ces documents à vie, parce qu'on ne peut pas pousser les murs ?

Effectivement, ce qu'il faut savoir, et ça c'est un peu choquant aussi, c'est qu'un archiviste, avant de conserver, ça, élimine beaucoup aussi. Ça, c'est au niveau du SIAF, donc du service interministériel des archives de France, où est décidé qu'est-ce qui est destructible à partir de combien de temps et qu'est-ce qu'on va conserver surtout ; est ce qu'on doit faire des échantillonnages ou non. Donc, ça, c'est vraiment une réflexion de scientifiques, d'historiens, de ce qu'on va garder notre production actuelle pour les générations à venir. Mais sinon, oui, on garde quand même pas mal de choses, puisque dès que maintenant on va s'intéresser, les documents de 1800 – 1900, il y a forcément, on va dire une appétence pour ça.

   

Quelles qualités doit avoir un archiviste ?

J'imagine qu’il faut aimer ranger, faut aimer l'ordre. Il faut aimer trier !

Et être assez, comment dire, décisif. Voilà, faut pas avoir trop d'états d'âme, évidemment, avoir un goût pour l'histoire parce que il y a quand même beaucoup de choses d'historique, faut pas se le cacher non plus.

Vous avez vraiment des fois des documents inestimables entre les mains. C'est quoi le plus vieux document que vous avez eu entre vos mains, ou le document qui vous a marqué ?

J'avais vu, il me semble un récit de voyage par des personnes assez aisées qui ont fait un tour du monde, mais qui ont voulu, on va dire, l'écrire dans un roman, dans un ouvrage qu'on sentait quand même que la couverture, la reliure était assez ancienne et ça date, évidemment d’il y a environ deux cents ans, il me semble. C'est intéressant de voir l'affectif qu'avaient ces personnes-là par rapport à leur voyage.

 Il y a des avantages et des inconvénients dans chaque métier, ça seraient lesquels pour le vôtre ?

L'avantage, c'est que en tant qu’archiviste, il y aura toujours du boulot, ça c'est certain, pas de pénurie. L'avantage aussi, c'est que on est en contact du public, mais pas trop. Donc, pour les gens un peu timides comme moi, c'est parfait. L'avantage, c'est évidemment qu'on passe à côté de l'histoire. Maintenant les désavantages, bon, il y a quand même un port de charges qui est lourd, parce que les rayonnages ça peut être très haut.

En termes de désavantages réels, je n'en vois pas. Venez faire des archives, c'est bien.

 Le métier d'archiviste, c'est toujours être le plus utile aux personnes, donc aux usagers qui en font la demande, mais surtout aux collègues. Donc, j'aime bien me sentir utile pour les historiens généalogistes, mais aussi mes collègues.

 

 


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