Les constructions de maisons en terre

Les constructions de maisons en terre

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Épisode du mercredi 9 mai 2012 à 00:00

Les constructions de maisons en terre

 

Construire une maison en terre ? A l’encontre des idées reçues, ce système de construction est possible pratiquement partout. La moitié de la population mondiale vit dans une habitation en terre crue et non en béton. Ces bâtiments sont écologiques et quasiment inusables.

 

Aujourd’hui, dans la plupart des constructions, la terre est considérée comme un déchet. Elle est extraite des chantiers et transformée en collines artificielles reboisées. La terre est pourtant le matériau idéal. D’abord parce que c’est une matière recyclable sur place : les bâtiments détruits retournent à la terre, et celle-ci peut être recyclée indéfiniment. Elle ne subit pas de transformation chimique. La terre crue ne nécessite pas d’apports énergétiques pour la cuisson, elle est peu chère, et s’intègre dans le paysage.

Construire en terre, c’est aussi favoriser une relocalisation des emplois, puisque la production peut s’effectuer tout près des chantiers. Sans compter que la terre confère aux habitations un grand confort climatique grâce à son inertie thermique : elle garde une température constante, et écrête les pics de chaleur. Les constructions en terre crue ont une empreinte écologique proche de zéro ! Alors que la fabrication du ciment est à l’origine de 5 % des émissions de CO2 en France : la production d’une tonne de ciment correspond à une tonne de Co2 émis.

 

Plusieurs techniques existent :

 

La bauge.

Débarrassée de ses cailloux, la terre crue est malaxée avec de l'eau et des fibres végétales (parfois animales) qui maintiennent la cohésion.

Le pisé.

Terre argilosablonneuse tamisée puis humidifiée, elle est mise en oeuvre par lits successifs entre deux banches, elle est ensuite recompactée au pilon.

Les adobes.

Ce sont des briques de terre crue réalisées à partir de terre mélangée avec des fibres végétales, puis versées dans des moules. Elles sont séchées au soleil.

Les BTC (blocs de terre comprimés).

 Réalisés à partir d'une terre type pisé légèrement humide, ils sont comprimés à l'aide d'une presse puis stockés sous bâche.

Le torchis. C'est un mélange de terre et de fibres mis en oeuvre entre une ossature en bois.

 

 

Des immeubles en terre ?

Quelle que soit la technique, la terre est inusable. Tous les matériaux s’altèrent avec le temps : le métal rouille, le bois pourrit, la pierre et le ciment sont attaqués chimiquement. La terre ne peut pas pourrir ! Elle ne craint pas les incendies, puisque le feu la renforce en la transformant en terre cuite. Un seul type de terre n’est pas utilisable : quand il n’y a pas assez d’argile, car la terre est alors friable. Pour construire, on utilise la terre minérale extraite en profondeur. La terre végétale de surface est trop riche en matière organique, pas assez solide. Pas besoin donc de choisir entre se nourrir et construire. La terre de construction n’est pas celle qui sert aux cultures d’alimentation.

Shibam est surnommée la « Manhattan du désert ». Dans cette ville du Yémen, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, se dressent les plus vieux gratte-ciel du monde. Construite au 16e siècle, entièrement en terre, elle est aujourd’hui peuplée de 7.000 habitants. Certains de ses 500 immeubles atteignent 8 étages, soit près de 30 mètres. Construite selon la méthode de la brique moulée , avec des techniques architecturales permettant de solidifier les édifices, Shibam est un exemple fascinant de cité écologique. Une source d’inspiration pour les urbanistes qui cherchent à inventer la ville de demain avec un faible impact environnemental et énergétique.

 

 


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