La chronique végétale : La mauve sylvestre

La Mélodie Family

La chronique végétale : La mauve sylvestre

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Épisode du mercredi 26 juin 2019 à 11:45

La mauve sylvestre (Malva sylvestris)

 

Histoire et anecdotes

La mauve (du grec malaxo, propre à amollir) était appelée autrefois Omnimorbia, soit « toutes les maladies », en raison de ses propriétés adoucissantes pour les voies respiratoires, utiles pour le traitement de nombre de symptômes. La mauve était déjà bien connue du temps des Grecs et des Romains qui en raffolait. Ils se délectaient de ses feuilles tendres, tout en lui reconnaissant des vertus laxatives. Elle était ainsi l'un des remèdes favoris d’Hippocrate, le « père de la médecine », ou encore de Pythagore, qui l'utilisait contre la constipation. C’était une plante sacrée pour les pythagoriciens, qui libérait l’esprit de l’esclavage des passions. Selon Plutarque, cette plante devait être consommé par les sages dans le cadre d’une alimentation saine. Ainsi, très tôt dans l’histoire, elle est associée à des principes diététiques.

Au Moyen Âge, elle faisait partie intégrante des fameux jardins de plantes rares ou « carrés de simples », qui mettaient à l’honneur les plantes médicinales. Charlemagne, qui en raffolait, imposa même qu’on la cultive pour ses  propriétés thérapeutiques. Charlemagne demanda au pape Léon III de bénir les mauves qui devaient obligatoirement être plantées dans les monastères et les hôpitaux de Terre Sainte. L’empereur fait ainsi figurer la mauve sur la liste du capitulaire De Villis : obligation est donc faite aux domaines royaux de la cultiver. Cela contribua largement à la faire connaître, tant en légume que pour des usages médicinaux. Puis elle traversa les siècles sans faillir à sa réputation. Les feuilles, placées sous les parturientes, devaient faciliter les accouchements. Aujourd’hui encore, on lui reconnaît les mêmes bienfaits anti-inflammatoires, adoucissants, expectorants et laxatifs. On la plantait autour des cimetières pour que les âmes des morts restent sereines.

 

Description botanique

De la famille des malvacées, c’est une bisannuelle commune, qui colonise les talus et bords des chemins. Elle peut atteindre 1 mètre de hauteur. Sa tige est dressée et poilue et ses feuilles sont  pentalobées. Elle fleurit de juin à septembre et ses fleurs à 5 pétales sont rose violacé veinées de pourpre. Le fruit sec mime un fromage en parts, d’où son autre nom de fromageon Elle apprécie un sol riche, fertile, frais et bien drainé ainsi que le plein soleil. Elle accepte toutefois un peu d'ombre.

 

Usage culinaire

Les jeunes feuilles et les pousses de mauves étaient autrefois appréciées à table Les jeunes feuilles se consomment crues ou cuites comme des épinards. On peut les cuisiner comme un légume à part entière. Elles sont riches en sels minéraux, vitamines A, B1, B2 et C. Les fleurs, également comestibles, seront ajoutées crues aux salades. Sa douceur permet les associations avec pratiquement tous les végétaux et céréales pour des utilisations crues ou en salade ou cuites en soupes, purées, gratins, poêlées.

Les boutons floraux et les jeunes fruits (surnommés fromageons car ils sont constitués d'une couronne rappelant l'aspect d'un fromage) peuvent être croqués crus (goût de noisette), incorporés dans les salades ou conservés dans du vinaigre.

Usage médicinal

La mauve fait partie des espèces pectorales. On utilise les fleurs et feuilles. La plante contient des mucilages (plus de 10 %) qui se dissolvent plus ou moins et gonflent au contact de l'eau pour former des gels ou solutions colloïdales. On peut l’utiliser dans le traitement de la toux, des  irritations de la gorge, pourles gorges enrouées, les aphtes, la bronchite, la laryngite. En compresses, elle permet de traiter les panaris, la conjonctivite la couperose, les furoncles, les hémorroïdes. En cataplasme, on peut confectionner un masque pour les yeux qui décongestionne et les soulage.

 

Précautions

La grande mauve ne doit toutefois pas être consommée avec excès, du fait de son action sensiblement laxative. A fortes doses, elle pourrait en effet entraîner des diarrhées. Cicéron, dans ses «pîtres», nous raconte comment il fut purgé pour avoir été trop gourmand d’un plat de mauves et de bettes. Il ne faut pas non plus consommer les feuilles âgées qui sont très souvent tachetées à cause d’un champignon de type rouille.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie . De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Source

http://www.wikiphyto.org/wiki/Mauve


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