L'invité du Grand Réveil : Jean-Yves Schneider

Le Grand Réveil

L'invité du Grand Réveil : Jean-Yves Schneider

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Épisode du lundi 9 septembre 2019 à 08:28

Jean-Yves Schneider, membre de la LPO Moselle

Le gouvernement a fixé la semaine dernière les quotas pour les chasses traditionnelles d'oiseaux en 2019-2020 : 155 000 animaux, c’est le nombre d’oiseaux qui pourront être abattus. Suite à cette annonce la LPO, Ligue de protection des oiseaux, a immédiatement réagit. 

155 000, est-ce un chiffre qui vous fait peur ?

Peur n'est pas le bon mot, mais c'est un nombre ahurissant et complètement disproportionné. Vu l'état de conservation de certaines espèces, on assiste à un véritable effondrement d'oiseaux dans les campagnes et une telle quantité d'oiseaux abattus c'est irresponsable de la part des chasseurs.

En plus du nombre, c’est la méthode qui ne vous convient pas notamment la chasse à la glue. La LPO a porté plainte contre la France devant la Commission européenne en janvier contre la chasse à la glue. Où en est cette affaire ?

L'affaire suit son cours, et certaines décisions de justices arrivent tard et pendant ce temps le masacre continue !

Le 25 juillet la commission européene a mis en demeure la France pour manquement aux obligations de protection des espèces, et en guise de réponse cela ne nous convient pas vraiment. 

La chasse à la glue est une pratique moyennageuse, les oiseaus souffrent. C'est une méthode qui n'est pas du tout séléctive et qui massacre les espèces protégées.

On attend toujours les changements promis par le gouvernement concernant la sauvegarde de la biodiversité, et les seuls changements constatés sont 3 ministres de la transition écologique en deux ans. Ce n'étaient pas nos attentes

En Moselle, est ce qu’il y a des espèces menacées d’extinction mais qui ne sont pour autant pas protégées ?

Malheureusement oui, les oiseaux n'ont pas de frontières, ni départementales, ni nationales. Et on peut parler de 42 500 grisets merles qui entrent dans ce quota purement scandaleux. C'est le cas rien que pour le merle noir, qui voit ses effectifs remonter suite à des épidémies, pourtant il est autorisé de le tuer.

De même, l''allouette des champs, oiseau emblématique des campagnes, voit ses effectifs se réduire à vue d'oeil, à cause de l'agriculture intensive et les pesticides. Elle a perdu 30% des effectifs en 15 ans. La question est de savoir à quel moment elle va être retirée de la triste et trop longue liste des espèces chassables en France. Lorsqu'elle aura perdu 50 ou 80% ?

Que va faire la LPO ? Allez-vous tenter des recours pour tenter de faire diminuer ces quotas ?

On va continuer à attaquer en justice. Notre but est de faire entendre raison au gouvernement qui se laisse dicter ses décisions.


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