Le sevrage tabagique

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Le sevrage tabagique

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Épisode du vendredi 14 mai 2021 à 10:00

Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable en France. Un fumeur régulier sur deux mourra d’une maladie liée au tabac. La lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique. La HAS propose des modalités de prise en charge et met à disposition des outils afin d’aider les professionnels à repérer les patients fumeurs et à les accompagner dans le sevrage tabagique.

Arrêter de fumer réduit la mortalité, surtout celle liée aux maladies cardiovasculaires et au cancer broncho-pulmonaire. Le bénéfice existe quel que soit l’âge du patient au moment de l’arrêt. Ainsi, un patient qui cesse de fumer à 40 ans augmente son espérance de vie de 7 ans, à 50 ans, il l’améliore de 4 ans… 

Comment aider le patient à arrêter de fumer ?
Dès qu’un fumeur est identifié, il est primordial de l’inciter à arrêter. Ce simple conseil d'arrêt, donné par un professionnel de santé, augmente considérablement ses chances d’arrêter de fumer (voir outil « Exemples de conseil d’arrêt »). La motivation du patient est ensuite évaluée.
L’attitude médicale dépendra du degré d’ambivalence du patient par rapport à son tabagisme (voir outil « Attitude médicale recommandée en fonction du stade de changement du patient »).
Il est important de prévoir des consultations régulières spécifiquement consacrées à la prise en charge de l’arrêt du tabac.
L'accompagnement et le soutien psychologique sont la base de la prise en charge. Si le patient est dépendant, un traitement nicotinique de substitution (TNS) est proposé. Il soulage les symptômes de sevrage, réduit l’envie de fumer et prévient les rechutes.

Comment évaluer la dépendance d’un patient ?
L’addiction se définit comme la perte de la liberté de s’abstenir. Un patient est considéré dépendant s’il présente un des trois critères suivants :
1. il a rechuté après une tentative d’arrêt ;
2. il continue à fumer malgré les conséquences tangibles sur sa santé (infarctus, BPCO, cancer...) ou les risques encourus dans certaines situations spécifiques (intervention chirurgicale, grossesse…) ;
3. il craint sans cesse d’être à court de tabac. Des tests permettent d’évaluer le niveau de dépendance (Fagerström).

Comment évaluer la motivation d’un patient à arrêter ?
• La motivation peut être évaluée par exemple à l’aide du modèle de Prochaska et DiClemente. Il présume que les fumeurs passent par 5 étapes pour arrêter :
• pré-intention : le sujet fumeur n’a pas encore envisagé d’arrêter ;
• intention : il pense à arrêter mais est encore ambivalent ;
• décision : il prend la décision d’arrêter de fumer et élabore une stratégie d’arrêt ;
• action : il est activement engagé dans le changement : il arrête de fumer ;
• maintien : il a recouvré sa liberté face à la dépendance mais reconnait qu’il doit demeurer vigilant pour éviter une rechute.

 

Quelles sont les méthodes proposées pour accompagner le sevrage tabagique ?
Un fumeur aura plus de chances d’arrêter s’il est accompagné par un professionnel : médecin, infirmier, psychologue... La prise en charge repose sur l’accompagnement et le soutien psychologique, le médecin traitant étant l’acteur clé pour l’assurer.
Pour les patients dépendants, les TNS sont indiqués en première intention.
D’autres outils ont une efficacité démontrée :
• l’entretien motivationnel (vise à susciter puis à soutenir la motivation au changement) ;
• les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) (nécessitent une formation spécifique) ;
• le soutien téléphonique (ligne Tabac info service : 3989) ;
• les outils d’autosupport (site tabac-info-service.fr).

 

Comment éviter les rechutes ?
Une fois l’arrêt instauré, la prise en charge vise à prévenir les rechutes qui sont fréquentes car la dépendance persiste après l’arrêt. Elles peuvent être dues à une dose insuffisante de TNS, des troubles anxio-dépressifs, une prise de poids, etc. Des stratégies sont élaborées pour prévenir les risques. Chaque situation incitant le patient à fumer est analysée, le « faux pas » dédramatisé et le patient déculpabilisé et averti que les rechutes font partie du processus d’arrêt.

Grâce au 39 89, sur le site tabac-info-service.fr, vous pouvez bénéficier d'un accompagnement téléphonique

Chronique réalisée par Emmanuelle SERIS, déléguée syndicale Grand Est pour l'association des médecins urgentistes de France et cheffe du service d'urgence Smur de Sarreguemines et Bitche.


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