Chronique végétale : Que fait un arbre en hiver

Dans mon jardin

Chronique végétale : Que fait un arbre en hiver

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Épisode du mercredi 19 janvier 2022 à 12:30

C’est étrange, un arbre en hiver. Immobile, sombre, décharné, il semble mort, à subir les assauts hostiles du vent, du froid, de la pluie et de la neige. Nul endroit pour se mettre à l’abri, au chaud. En hiver, l’arbre est en dormance, mais il n’est pas inactif pour autant comme nous allons le voir.

 

Résister au gel

Le gel n’est pas un ami de l’arbre. Il peut faire exploser ses cellules, rompre ses branches, fendre son tronc. Sous l’effet du gel, l’air dissous dans l’eau et circulant dans les vaisseaux forme des bulles qui, si elles sont suffisamment grosses, restent coincées et obstruent le passage de la sève. On parle d’embolies hivernales. Pour éviter ceci l’arbre va déployer  deux stratégies.

Stratégie 1 : stopper la croissance, en interrompant la division de ses cellules. Celles-ci se trouvent alors dans l’incapacité d’utiliser les nutriments et autres hormones de croissance amenés par les racines via la sève.  Du coup, l’hiver venu, les arbres cessent toute activité de croissance.

Stratégie 2 : fabriquer de l’antigel. En dessous de 5 °C, l’arbre synthétise des enzymes qui vont dégrader l’amidon (de grosses molécules de sucre) en sucres plus petits et solubles à fort pouvoir “antigel”. Mais, dès que la température grimpe au-dessus de 5 °C, c’est la réaction inverse qui s’opère.

 

Protéger ses bourgeons

Il va même former des écailles là où naîtront les futures pousses feuillées, leur faisant comme un nid douillet d’où elles pourront éclore sans crainte au printemps.

 

En conclusion

Offrir le moins de prise au froid, le repousser de toutes ses forces : voilà ce que fait un arbre en hiver. C’est à cette condition que résiste ce géant qui, contrairement aux autres êtres vivants, reste continûment exposé au froid sans nul endroit où se réfugier. Ni terrier, ni arbre pour s’abriter sous son aile. Soyons comme les arbres, apprenons à ralentir pour résister aux conditions extérieures et profitons aussi de l’hiver pour nous ressourcer et repartir plus fort au printemps.

 

Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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