L'association ADOT57 se mobilise pour la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe

Ce dimanche 22 juin, c’était la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs. À cette occasion, l’association Adot57 se mobilise avec plusieurs actions pour rappeler l'importance d'en parler à ses proches. On en parlait avec notre invité ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - L'association ADOT57 se mobilise pour la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe
Bernard Kirch – secrétaire de l’association ADOT57
En France, selon les chiffres de 2024, 22 000 personnes attendent des greffes. 6 000 greffes ont été réalisées l’an dernier en France. On voit qu’il y a peu de greffes par rapport au besoin, c’est pour ça qu’il est important d’en parler ?
En effet, il est important d’en parler, car depuis que je milite pour le don d’organe, depuis ma greffe il y a 26 ans, il y a ce manque de dons par rapport à la greffe. On n’en parle certainement pas assez et donc il y a probablement d’autres pistes à étudier.
En France, nous sommes tous donneurs présumés qu’est-ce que ça veut dire et en pratique est-ce que ça marche vraiment ?
Le mot "présumé", je ne l’aime pas beaucoup, c’est trop flou. On est tous donneurs, mais donneur présumé, c’est quand on est vivant. Quand on est décédé, on devient donneur ou pas. Dans les hôpitaux, la coordination hospitalière qui s’occupe des personnes décédées, va d’abord voir sur le registre des refus, si la personne est inscrite. Si elle n’est pas inscrite, elle va voir avec la famille en lui demandant : quelle était la position de la personne décédée. C’est un sujet dont il faut parler en famille.
Cette semaine, vous êtes sur le terrain justement pour sensibiliser à cette cause, quelles actions avez-vous menées ? Où pourra-t-on encore venir à votre rencontre ?
La semaine dernière, nous avions trois actions : une à Seingbouse, à la boulangerie du village où nous étions également présents avec un stand et le boulanger avait préparé des viennoiseries pour les clients et nous, on distribuait des flyers et des cartes. Ensuite, le mercredi, nous étions à la mission locale de Sarreguemines et enfin, vendredi, nous étions à l’accueil de l’hôpital Marie-Madeleine à Forbach également pour y tenir un stand. Il y avait toujours du monde et c’était très bien. Nous étions hier à l’IFSI de Sarreguemines pour cette journée, on a sensibilisé à peu près 80 futures infirmières, et vendredi, on sera au SUPER U de Rohrbach-lès-Bitche.
Et elles servent à quoi ces actions sur le terrain ?
Finalement, notre action, c’est de dire comment on a été sauvé. Si on n’avait pas eu notre organe, on serait décédé, et je le serais aussi depuis 26 ans. On raconte notre histoire en disant qu’on a survécu grâce à un organe, et donc vous pouvez sauver des vies et peut-être aussi un jour bénéficier d’un organe puisqu’il y a beaucoup plus de personnes qui sont à sauver que de personnes qui donnent.
Autre outil de communication, le label Villes et Villages Ambassadrices du Don d’Organes a été élaboré en collaboration avec le ministère de la Santé et l’AMF – Association des Maires de France. Pourquoi est-il important ce label ? Est-ce qu’on a des communes en Moselle qui sont labellisées ?
Cette façon de communiquer s’est développée en 2023. Nous, au niveau de l’association, et de la façon qu’on avait de communiquer dans les écoles, on a vu qu’on ne pouvait pas faire plus. Donc ils ont cherché d’autres moyens et donc ces villes et villages ambassadeurs des dons d’organes, c’est tout nouveau. Actuellement en Moselle, il y a une vingtaine de villes et villages qui sont ambassadeurs des dons d’organes. On n’a pas encore de résultat pour l’instant de répercussion là-dessus. On va le voir d’ici quelques années.
Cette journée nationale est aussi celle de la reconnaissance aux donneurs. Vous menez d’ailleurs de nouvelles actions de plantation d’arbres de vie, qu’est-ce que c’est ?
C’est vrai qu’on avait un peu oublié les donneurs et on a maintenant dans notre association, les familles de donneurs qui nous ont exprimé leurs sentiments et ils nous ont dit qu'on parlait beaucoup de greffes et de donneurs d’organes, mais pas assez des familles qui ont subi cette peine, cette douleur de perdre une personne, donc ils nous ont mis en avant que l’on pourrait faire des efforts là-dessus. Donc, depuis 2-3 ans aussi, on fait des plantations d’arbres dans les villages et dans les villes qui le souhaitent. Donc s’il y a des maires qui nous écoutent, ils peuvent toujours me contacter à travers Adot57 et puis s’ils ont envie de planter un arbre ou de mettre des panneaux, villages ambassadeurs, ils peuvent passer par chez nous pour faire des demandes et on est prêt à les accepter. Pour terminer, je voudrais dire que je pense que le message du don pourrait passer par les mères. Les femmes représentent 90% des personnes qui demandent des cartes de donneurs donc je pense que ce message pourrait passer par elles.