Épisode du mardi 26 septembre 2023 à 09:45
Nous faisons la rencontre de Cédric et Lino, vous les connaissez sous L’Alsabigoudène. Bonjour les garçons.
Alors qui est alsacien, qui est breton ?
C'est la question qu'on nous pose toujours, et ce n'est que le concept réalisé qui est alsacien et breton.
Comment est née l’Alsabigoudène ? Qui en a eu l'idée ?
C’est moi qui l'ai trouvé, ça coulait de source, parce que je me suis dit : vu qu'on veut mélanger l'alsace et des produits bretons, donc je me suis dit l’Alsace Alsa et bigoudène pour la bretagne.
Comme mon frère, il habite à Cherbourg et qu'on a eu l'occasion d'aller un peu voir au niveau gastronomie, on s'est rendu compte que manger des crêpes et des galettes du coup, ce n'était pas très cher. Et on s'est dit : mais si on ramène ça chez nous et qu'on mélange nos spécialités, pourquoi ça ne pourrait pas marcher ?
Est-ce qu’un an et quelques mois après, vous regrettez votre choix ?
Non, pas du tout. On ne regrette pas ce choix. C'est beaucoup de boulot, plus que ce qu'on avait avant, il faut le savoir. Beaucoup d'investissement, mais non, aucun regret.
C'est quoi une journée type ?
Quand on fait les marchés, on se lève à quatre heures du matin, on s'occupe de tout ce qui est préparation le matin, entretien du camion également le matin, après on part sur notre marché, à la fin du marché on nettoie le camion, on prépare le service du soir, on repart sur le service. On a une petite coupure d'une heure, une heure et demie, en pleine après-midi, et après, le soir, on rentre.
On n'a pas le temps de s'ennuyer !
Non, pas du tout. C'est une bonne dizaine d'heures, voire un peu plus, par jour.
Est-ce qu'on peut dire que c'est un métier qui est devenu un métier passion ?
Oui, parce que quand je travaillais chez Continental, j’étais content de travailler chez Continental, mais ce n'était pas un choix. Mais quand on a décidé de quitter notre emploi pour faire ça, c'était notre choix.
Ma question est peut-être un petit peu indiscrète, mais financièrement, est-ce que ça valait le coup de tout plaquer pour vendre des crêpes et des galettes ?
Ça reste rentable par rapport à nos boulots d'avant. On va dire forcément : on a revu nos prétentions salariales à la baisse. Mais c'est quelque chose qui est complètement rentable.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre nouveau job ?
Les avantages, c'est que c'est nous notre propre patron. Après, je ne suis plus vraiment soumis au poste comme j'étais soumis chez Continental. Franchement, niveau sommeil, c'est quand même une richesse, parce que j'arrive à enfin dormir normalement. Je veux dire, j'ai quand même plus de côtés positifs en ayant pris le food-truck qu'en étant dans la production.
Et pour vous, Cédric, ça serait quoi, les avantages et les inconvénients ?
Je vais commencer par les inconvénients, je pense que c'est surtout la charge de travail. On ne se rend pas compte de l'extérieur. En fait, il y a énormément de travail en amont, après, pendant, après, en termes d’avantages, je rejoins un peu Lino, c'est vraiment le côté où on est nos propres patrons et après, ce sont aussi les rencontres humaines qu'on a pu faire et qu'on continue à faire d'ailleurs au quotidien, avec nos clients, avec d'autres commerçants.
Vous avez dû faire une formation avant d'ouvrir votre food truck ?
Oui, on a fait une formation, on ne se voyait pas prétendre à vendre des produits de qualité sans avoir une formation à l'arrière. Donc, on a vraiment voulu avoir les bases déjà : la vraie recette bretonne, la vraie recette de la crêpe et les façons de pliage qu'on applique aujourd'hui au camion.
Si maintenant, vous pouviez conseiller quelqu'un qui aimerait se lancer dans l'ouverture d'un food truck, qu'est-ce que vous pourriez lui conseiller ?
S’investir, ça, c'est sûr. Il faut énormément d'investissement, pas forcément financiers, mais investissement de soi. Il faut également être droit dans ses bottes. Persévérer, pas se décourager parce qu'on a vite tendance, surtout pendant la période hivernale. Il ne faut rien lâcher, et ne pas hésiter, surtout au début, à faire des heures.
Il faut rester visible, être sur les réseaux sociaux, avoir un site internet, il faut que ça vive en termes de communication. Il faut oser.
En fait, il faut qu'on parle de nous faire quelque chose d’atypique pour pas faire toujours les mêmes choses et proposer autre chose, quelque chose de nouveau qui donne envie.