Épisode du mercredi 28 mai 2025 à 04:30
Trois ans après son premier album, Alan Védé revient en force avec Sayonara, un EP de six titres où pop, rock et folk se mêlent pour composer la bande-son d'une histoire d'amour du début à la fin.
À travers des guitares nerveuses, des balades suspendues et des refreins qui frappent au cœur, tu racontes l'amour dans tous ses états, de l'euphorie des premiers instants ou vertige de l'au revoir. Alors justement, j'ai envie de commencer par l'au revoir. Le mot sayonara, ça vient du japonais, ça signifie au revoir. Alors pas forcément un arrêt brutal, mais le respect ce qui a été, et la conscience que tout a une fin, tu dis au revoir à qui ou à quoi ?
C'est une super question parce qu'en fait, sayonara, il y a vraiment deux raisons pour lesquelles ce mot figure dans mon EP, c'est-à-dire qu'il y a le Sayonara du titre d'une chanson de l'EP qui parle plutôt d'une rupture amoureuse plus classique, en tout cas plus comme on connaît. Et puis le Sayonara, le titre de l'EP, c'est surtout pour exprimer la transition entre mon premier album et la suite. C'est presque un au revoir qui veut dire bonjour à la suite plus qu'au revoir au passé. C'est juste de me dire : Merci pour tout ce que j'ai pu vivre auparavant. Ça va faire de moi quelqu'un de plus expérimenté, avec un petit peu plus de maturité, et je vais essayer de me reposer sur ce terrain ferile là. C'est vraiment ça qui m'a motivé à utiliser ce mot-là. En plus, j'ai un petit peu de pudeur, donc le fait de le dire dans une autre langue, ça me cache un petit peu. C'est vraiment pour exprimer la transition entre mon premier album et la suite.
Justement, sur ton premier album, Humanoïd, on parlait d'émotions, mais sur cet EP, je te sens plus direct, avec des influences plus rock. Est-ce que c'est un virage assumé ?
Oui, c'est un virage tout à fait assumé. Je pense que je vais aller légèrement plus loin encore dans le côté brut des choses. Moi, je suis un très, très grand fan de pop pour la mélodie, pour le côté catchy, tout de suite, des refreins, etc. Mais c'est sûr que je suis très très influencé par le côté électrisant du rock et du live, surtout, avec des guitares plus incisives, des rythmiques plus up tempo, donc qui sont plus dansantes. Et effectivement, même dans les textes, je suis un peu plus direct, on va dire. Je me suis inspiré aussi d'autres auteurs compositeurs français comme Benjamin Biolay, Étienne Daho, Bashung, que je n'écoutais peut-être pas autant lors de mon premier album.
Alors, on ouvre sur un titre très entraînant, un titre qui donne le ton. Il installe l'énergie lumineuse des débuts amoureux, un un regard émerveillé vers la personne qu'on aperçoit. Et on sait à ce moment-là qu'on vit quelque chose de rare, un point de départ parfait, à mon sens, pour l'EP. Comment il est né ce morceau ? Est-ce qu'il est inspiré d'une vraie rencontre ?
Oui, je m'inspire toujours de choses qui m'arrivent réellement pour pour parfois les exacerber un petit peu, mais dans cet EP, de manière générale, de toute façon, il y a un côté fougueux, spontané, que je voulais absolument garder. Et de A à Z, c'est-à-dire de la compo, de l'écriture du texte au mix, que je voulais qu'il y ait une spontanéité. Et donc, du coup, j'espère que c'est ressenti, j'espère que c'est réussi. Et c'est vraiment ce côté fougueux que je voulais mettre en avant. Et voilà, j'ai l'impression que ça se ressent un peu, donc je suis content.
Au milieu des guitares entraînantes et des ryhtmes presque effrénés, on prend un bol d'air et de douceur avec cette balade dans L'EP, La lune est immense, une chanson qui installe la douceur, l'introspection. Ça veut dire quoi pour toi, La lune est immense ?
C'est la chanson la plus personnelle de l'EP. Ça parle d'une histoire d'amour à distance que je vis. Les distances sont plus ou moins longues selon les gens, mais moi, ce n'est pas si loin. Mais d'un autre côté, je vis quand même quelques problématiques liées à la distance. Ma copine est à Bruxelles, moi, j'habite à Paris. La Lune est immense, je l'ai écrite un soir en revenant de l'avoir déposée à la gare du Nord, un dimanche soir, et il y a toujours la mélancolie du dimanche. On est toujours très content de se retrouver le vendredi, mais on arrive vite au dimanche et on est très mélancolique. Du coup, je la dépose et je reviens dans mon appart et je me prends un petit peu à rêver d'une nuit qui s'arrêterait pas, au cours de laquelle on s'aimerait et la lune nous nous observerait. C'est un peu plus poétique comme chanson, mais je l'ai personnifiée un petit peu, la lune qui nous observerait en train de nous aimer, le temps d'une nuit qu'on essaierait de prolonger le plus possible. Voilà un peu de quoi ça parle. Ça parle surtout, effectivement, de cet amour à distance et des retrouvailles hyper joviales du vendredi et des au revoir un petit moins fun le dimanche soir.