Chronique végétale : Les fleurs de pissenlit

Dans mon jardin

Chronique végétale : Les fleurs de pissenlit

Épisode du mercredi 22 avril 2020 à 10:08

Gilles, ethnobotaniste et mycologue nous parle des fleurs de pissenlit (Taraxacum).

 

Qu’importe où l’on soit confiné, si on a du gazon ou un peu de verdure, on ne peut que remarquer les fleurs de pissenlits draper le sol d’une belle teinte jaune, comme des soleils miniatures qui célèbrent le printemps. Ennemi des jardiniers, elle a pourtant tout pour plaire.

 

Histoire et anecdotes

 

Durant l’Antiquité et selon la mythologie grecque, c’est grâce au char d’Apollon que l’on doit la création du pissenlit. Le déplacement de son char générait une telle poussière qui en retombant se serait transformée en plante : le pissenlit. Chez les Grecs, la déesse Hécate fit manger à Thésée du pissenlit qui obtint alors la force nécessaire pour vaincre le minotaure. Apollon, dieu du soleil, et son fils Thésée selon certaines versions, tout nous ramène à la symbolique du soleil.

 

La fleur de pissenlit est très mellifère et attire de nombreux insectes, abeilles, papillons, coccinelles, etc. Pour faire un geste pour la biodiversité, laissez les s’épanouir et remisez la tondeuse le temps de sa floraison. Les graines en aigrettes (sur lesquelles vous avez déjà certainement soufflées dessus pour les voir s’envoler) sont une nourriture importante pour les oiseaux qui en raffolent.

Description botanique

 

Même si tout le monde sait normalement reconnaître un pissenlit, il faut savoir qu’il y a de très nombreuses espèces de pissenlit (Taraxacum) et que leur identification est très ardue, même pour les botanistes aguerris. Ce qu’on imagine être communément la fleur est en réalité en botanique un capitule de fleur. En l’observant de près, on constatera que ce capitule est constitué d’une multitude de petites fleurs à cinq pétales soudées.

Le pissenlit fleurit durant de longs mois et se plaît dans les prairies, les pelouses et les champs humides.

Usage domestique

On peut confectionner un macérat huileux avec les fleurs de pissenlit. Une fois cueillies, les sécher puis les mettre dans un bocal, recouvert avec de l’huile d’olive. Puis mettre cette préparation au bain marie pendant trois heures à basse température, laissez refroidir puis filtrer avec une passoire. On obtient une magnifique huile. Riche en vitamines diverses, ce baume a des vertus cicatrisantes et adoucissantes.

 

Usage culinaire

 

En Franche-comté le pissenlit s’appelle Cramaillot et on va vous parler de la cramaillotte de fleurs de pissenlit. C’est une gelée à base de fleurs de pissenlit. Les fleurs sont lavées et cuites dans de l’eau. La quantité de jus obtenu, ajoutée à la même quantité de sucre, forme la base de la gelée. Cuite à feu doux, la préparation est prête lorsqu’elle forme une goutte consistante sur une assiette froide.

 

Les fleurs peuvent également se cuisiner en omelette, servir à fabriquer du vin de pissenlit mais aussi du sirop.

 

En conclusion

Fleur si commune qu’on n’y prête plus forcément attention, la fleur de pissenlit a tout pour plaire et ses usages sont multiples. Que ce soit pour égayer la peau ou nos papilles, les fleurs de pissenlit sont également une source de nourriture importante pour les insectes. Par conséquent, laissez les fleurs s’exprimer, la biodiversité vous le rendra.

Précautions

L’usage du pissenlit peut provoquer des allergies cutanées, à cause du latex de la tige.

La préparation d’un produit cosmétique demande des conditions de préparation et de conservation rigoureuses. Le produit devra préalablement être testé sur une surface de peau réduite pour détecter toute allergie ou réaction de la peau.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie. De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

 

 

 


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