Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres


par Julie Chaput
mercredi 1 avril 2020 à 05:17

Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres
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Le Grand Est reste l’une des régions les plus touchées de France par l’épidémie de coronavirus. Avec près de 1 000 morts, c’est tout le travail des pompes funèbres qui est bouleversé.

Lorsque le personnel soignant a tout tenté pour sauver la vie des malades, c’est aux agents des pompes funèbres de prendre le relai. Leur activité est 3 à 4 fois plus importante qu’en temps normal.

En ce moment les morgues des hôpitaux sont saturées. Les agents funéraires doivent donc intervenir rapidement pour récupérer les corps. Et aujourd’hui tout doit se faire très vite. Ecoutez Lydia Goetschel, gérante des pompes funèbres Goetschel à Puttelange-aux-Lacs.

Son N°1 - Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres

Habituellement on arrivait à se laisser quatre à cinq jours voire plus pour récupérer et inhumer un corps, alors qu'actuellement on doit essayer de toute faire sur deux ou trois jours. Les crématoriums jouent le jeu, tout comme les administrations, les mairies, etc... 

Aujourd’hui pour Lydia, la complexité c’est de travailler dans l’urgence.

Son N°2 - Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres

Oui, les EHPAD veulent qu'on intervienne rapidement, comme ce sont des mises en bière immédiates nous devons rentrer dans l'EHPAD avec un cercueil. Et c'est une coupure difficile pour les familles puisqu'on ferme le cercueil directement. Il n'y a plus de recueillement... c'est brutal.

Un processus rapide et pas facile à vivre pour les familles. Fermeture immédiate des cercueils, chambres funéraires et crématoriums fermés, les proches n’ont plus le temps de se recueillir et de dire au revoir. C’est très brutal, autant pour la famille que pour les agents funéraires.

Son N°3 - Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres

On essaie de leur expliquer mais ce n'est pas toujours facile. Notre rôle a quand même beaucoup changé... Et j'avoue qu'en rentrant le soir chez moi, moralement c'est compliqué. Car ce n'est pas notre façon habituelle de travailler. On a toujours développé le fait que l'on puisse toujours se recueillir, de pouvoir laisser le temps aux familles de dire au revoir, de faire une cérémonie correcte et digne, et là on travaille vraiment, et c'est malheureux, à la chaîne.

Les agents des pompes funèbres sont, comme le personnel soignant, en première ligne du virus. Ils doivent, eux aussi, se protéger le plus possible.

Son N°4 - Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres

Puisque le virus est encore, paraît-il, virulent quelques heures après le décès, nous prenons toutes les précautions : masques, gants et combinaisons. Nous gardons les distances de sécurité et nos porteurs qui sont d'habitude habillés de costumes noirs sont désormais avec des gants, des masques et des combinaisons. Ca fait un peu cosmonaute...

Depuis le début de l’épidémie, les agents de Lydia Goetschel sont sur tous les fronts et sont de plus en plus sollicités au fil des jours. Elle tient à remercier toute son équipe pour son engagement.

Son N°5 - Coronavirus : la lourde tâche des pompes funèbres

On pense déjà très fort à un de nos salariés malade et confiné chez lui. Et puis je pense à mes équipes très courageuses. Je suis très fière d'elles. La peur est là mais chacun assume sa mission de façon très professionnelle, je les félicite et les en remercie.

 


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