Les organisations syndicales appellent à manifester à Metz le 10 septembre contre le budget de François Bayrou

Dans une semaine, le mouvement national et citoyen du 10 septembre appelle à bloquer le pays. Lundi, le syndicat FO Moselle a décidé d'y prendre part. D'autres organisations syndicales appellent aussi au rassemblement. On en parlait ce matin, dans le Grand Réveil, avec notre invité.
Son N°1 - Les organisations syndicales appellent à manifester à Metz le 10 septembre contre le budget de François Bayrou
Alexandre Tott - secrétaire général de l'union départementale FO Moselle.
Le syndicat FO Moselle appelle à la mobilisation le 10 septembre. Pourquoi cette décision ? Est-ce que c'était important pour FO Moselle de se joindre à la grogne populaire ?
Oui, c'est effectivement extrêmement important. Alors, la question n'est pas de se joindre à la grogne populaire. La question, c'est d'engager un combat, un rapport de force contre le gouvernement, contre le président de la République, parce qu'on considère que la période le nécessite et que les enjeux sont extrêmement importants. Et donc, cette bagarre, ce rapport de force, il faut le construire. Et nous, nous pensons qu'il faut le construire sur le terrain syndical, sur le terrain qui est notre, celui du combat dans les entreprises et dans les administrations.
Et d'ailleurs, vous ne serez pas le seul syndicat. Vous avez été rejoint par d'autres antennes locales ?
Oui, je ne vais pas dire qu'on a été rejoint. D'autres organisations syndicales ont décidé d'engager ce rapport de force. Et nous, on s'en félicite. Et donc, il y aura un appel à la grève en Moselle et un appel à manifester à Metz le 10 septembre, donc de FO, de la CGT, de la FSU, de Solidaires et d'une organisation étudiante qui est l'UNEF.
Alors justement, concernant la mobilisation, aujourd'hui, qu'est-ce qui est prévu ?
Nous, on appelle nos syndicats, nos militants à construire avec les salariés, à décider de la grève dans les entreprises et dans les administrations. Ça, c'est le point de départ de la mobilisation du rapport de force. Ça se traduira aussi par une manifestation intersyndicale qui aura lieu à Metz et le rassemblement est prévu à 14h devant l'Arsenal.
Le gouvernement de François Bayrou risque de tomber le 8 septembre. C'est tout de même important pour vous de montrer votre mécontentement ? Quelles sont finalement les demandes de Force Ouvrière dans ce mouvement ?
Oui, c'est important de montrer qu'on est en désaccord. Et d'ailleurs, Bayrou a choisi son moment d'une certaine manière et ça met en avant le 10 septembre. Ce que nous, on dit, c'est que ça remet au centre de la situation le président de la République et qu'on s'adresse au président de la République en lui disant que, Bayrou ou pas Bayrou, ou alors quel que soit le Premier ministre en place à l'avenir, les 40 milliards de réduction des dépenses publiques et sociales, on n'en veut pas. Donc on refuse que les travailleurs payent la note et on considère qu'il faut aller chercher l'argent là où il est.
Il y a donc ce budget 2026. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est votre seule préoccupation ou finalement, est-ce que vous profitez de cette rentrée pour mettre en avant d'autres mesures, d'autres revendications de la part de votre syndicat ?
Le point central, c'est quand même le budget parce que ce budget, il concentre des attaques massives contre notre modèle social, contre les malades, contre les assurés sociaux, contre les chômeurs, contre les retraités, contre les salariés et le code du travail, contre les fonctionnaires également. Donc, forcément, il y a une déclinaison de revendications extrêmement importantes, mais il y a aussi des mesures et des revendications qui sont permanentes dans les entreprises et dans les administrations. C'est l'augmentation des salaires, c'est l'amélioration des conditions de travail, c'est la question de l'emploi avec une destruction programmée de l'industrie et on voit d'ailleurs ce qui se passe en Moselle avec ArcelorMittal, avec Ascometal et plein d'autres entreprises dont on parle très peu et donc toutes ces questions-là, elles sont effectivement sur la table, si je peux dire ça comme ça et elles font l'objet de revendications et du combat qu'on souhaite mener à partir du 10 septembre par la grève et par les manifestations.
Vous le dites, à partir du 10 septembre puisqu'il y a également un autre appel à la mobilisation pour le 18 septembre notamment. Est-ce qu'il y a des choses qui sont prévues en Moselle ? Est-ce que le mois de septembre, ça sera le mois de la lutte sociale ?
En-tout-cas, c'est ce que nous, on prépare et j'espère que les salariés vont se saisir de l'appel des organisations syndicales à partir du 10 septembre. Vous l'avez dit, il y a le 18 septembre un appel national des confédérations et des organisations syndicales. Ça se traduira en Moselle par une manifestation commune, des appels à la grève. Ceci étant, on considère, à FO, qu'entre le 10 et le 18, ce n'est pas une période blanche. On appelle les syndicats et on appelle les salariés surtout à se réunir à partir du 10 sur leur lieu de travail, dans les entreprises, dans les administrations. Qu'il y ait un syndicat ou pas de syndicat d'ailleurs et qu'ils décident ensemble des revendications et qu'ils décident ensemble de débrayages, de piquets de grève, de construire le rapport de force dans la durée parce que le blocage de l'économie permettra de gagner sur la situation qu'on connaît aujourd'hui.