Un an après, bilan contrasté pour le médicobus des communautés de communes de Sarrebourg et Phalsbourg
Depuis un an, un médicobus sillonne les territoires de Phalsbourg et Sarrebourg. L’objectif est de pallier le manque de médecins en Moselle Sud. Un an après sa mise en circulation, le bus financé en partie par l'Union européenne, a pu se rendre utile mais l'objectif n'est pas encore atteint selon Christian Untereiner, l'un des signataires du Contrat local de Santé du territoire.
Son N°1 - Un an après, bilan contrasté pour le médicobus des communautés de communes de Sarrebourg et Phalsbourg
Christian Untereiner – président de la communauté de communes du pays de Phalsbourg
Ce projet est porté par la communauté de communes du pays de Phalsbourg et celle de Sarrebourg Moselle Sud dans le cadre dans le cadre votre Contrat local de santé commun. Rappelez-nous pourquoi il a été mis en place ?
Effectivement, un contrat local de santé commun qui a la spécificité d’avoir été signé par Roland Klein, le président de la communauté de communes de Sarrebourg Moselle Sud et donc moi-même puisque nous en sommes les co-présidents. Il a été signé précisément il y a 2 ans aujourd’hui. Le contrat qui lie le partenariat entre autres avec l’agence régionale de Santé et les deux communautés de communes a été signé dans l’après-midi du 11 décembre 2023. L’objectif était évidemment très prioritairement de trouver les moyens de lutter contre la désertification médicale, de travailler dans le sens d’une redensification de l’offre médicale sur notre territoire puisque Sarrebourg et plus particulièrement Phalsbourg, nous sommes, avec la frontière proche bas-rhinoise d’Alsace Bossue, dans une situation très critique puisqu’il y a des médecins généralistes qui cessent leurs activités tous les quelques mois et pas suffisamment de nouveaux arrivants.
Un an après l’arrivée de ce service, quel premier bilan pouvez-vous tirer ?
Effectivement, ce véhicule mobile de télémédecine a été un des outils, un des moyens que nous avons souhaité mettre en place. L’objectif était de permettre l’accès aux soins aux populations un peu éloignées. Quand on parle de populations éloignées, évidemment on est dans la lutte contre les inégalités sociales et d’accès à la médecine mais aussi à l’éloignement kilométrique, notamment pour une population qui serait plus âgée, plus en difficulté pour se déplacer, on est vraiment dans un souhait du « aller vers ». Pour ce qui est de la mise en œuvre du dispositif, c’est éternellement compliqué parce qu’on est dans le domaine de la médecine et que le dispositif final -puisque l’idée était que le véhicule sillonne le territoire par plusieurs demi-journées au gré des semaines - est encore en cours de peaufinage puisqu’il faut un chauffeur, il faut une infirmière, un médecin qui soit, soit dans le véhicule, soit à disposition en mode télémédecine à distance et il faut qu’il soit prêt à intervenir à première demande, et tout ça est relativement complexe, voire plus complexe que prévu. C’est complexe en matière d’autorisation émanant de l’Agence régionale de Santé, des dispositifs administratifs qui sont longs et difficiles à obtenir pour orchestrer à la fois les déplacements et l’intervention des infirmières et médecins.
En ce moment, ce cabinet mobile se déplace sur les territoires de Sarrebourg et Phalsbourg pour faire de la vaccination. Comment s’est déroulée la campagne ?
Elle se déroule un peu moins bien que prévu pour la raison que nous avons dû démarrer – mais ça c’était pour des questions d’effectif et de soucis administratifs locaux – avec une huitaine de jours de retard. Ce qui fait que d’un côté, nous avons souhaité apporter une réponse à une forte attente puisqu’il y a une quinzaine de jours il y avait une forte inquiétude par rapport à la faculté de fournir des vaccins ce qui traduisait une demande plus élevée que la moyenne des années passées donc nous avons décidé de mettre ce véhicule à disposition, non pas pour venir en concurrence du domaine médical, mais pour amener un complément et pouvoir être encore plus efficace. Contrairement à ce qui avait été annoncé, la plupart de la population qui était sensible à la vaccination avait déjà été servie.
Le bus est intervenu dans 26 communes des deux collectivités par période d’une heure, malheureusement peu de personnes ont souhaité en bénéficier. Précédemment, une campagne de « diagnostic » avait rencontré un beau succès avec le médico bus. Avec ces expériences, les communautés de communes de Sarrebourg et Phalsbourg réfléchissent à comment améliorer ce service de santé pour qu’un maximum d’habitants en profitent à l'heure où trouver un médecin est de plus en plus compliqué.


