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Épisode du lundi 24 octobre 2022 à 09:45
Vous avez sûrement déjà entendu parler des Malgré-Nous, les mosellans et alsaciens incorporés de force dans l’armée allemande durant la Seconde Guerre Mondiale, qui ont dû se battre face à l’Armée Rouge. Mais saviez-vous que certains d’entre eux se sont retrouvés à combattre en Moselle en 1945 ?
Si vous avez bien suivi notre précédente chronique, nous évoquions le sort des Mosellans et des Alsaciens, incorporés de force dans les forces armées allemandes entre 1942 et 1945.
Pour un petit rappel, la Moselle et l’Alsace ont été annexées par l’Allemagne nazie en Août 1940, 2 mois après l’armistice signé avec la France. Les anciens départements sont germanisés de force, le français est interdit et les plus francophiles sont expulsés. Le paroxysme intervient en août 1942, quand lorsque face aux pertes allemandes sur le front de l’Est, Les Gauleiter Bürckel (pour la Moselle) et Wagner (pour l’Alsace) signent le service militaire obligatoire pour les alsaciens-mosellans, et donc l’obligation d’aller combattre sur le front soviétique.
Certaines classes d’âge se retrouvèrent dans la Wehrmacht, la Luftwaffe, la Kriegsmarine, mais aussi la Waffen-SS, contre leur gré. Les désertions pouvaient mener à des représailles contre les familles, notamment grâce à la loi de la Sippenhaft. C’est ce qui arriva à Longeville-les-Saint-Avold, et qu’on vous a raconté il y a deux semaines.
On a plutôt l’habitude d’entre les récits des combats dramatiques des Malgré-Nous sur le front de l’Est face aux soviétiques, et la terrible captivité qui en a suivi, puisque le dernier Malgré-Nous ne quittera les camps de prisonniers qu’en 1955.
Mais ce qui est presque inconnu, c’est que certains Alsaciens ou Mosellans se sont retrouvés à combattre… sur leur terre natale.
En Janvier 1945, Hitler l’opération Nordwind, la dernière offensive du IIIe Reich à l’Ouest, sur un front qui va du Nord de l’Alsace à Sarreguemines, et surtout dans le Pays de Bitche.
Pour cette opération, des unités de nombreux régiments sont acheminées vers le front.
En temps normal, l’administration allemande, qui n’accorde aucune confiance aux alsaciens-mosellans, se débrouille pour qu’aucun ne combatte sur le front Ouest car ils craignent des désertions massives. Mais en faisant certaines recherches, nous avons découvert des cas étonnants.
D’une part, en lisant les récits de combats de l’opération Nordwind, on apprend par exemple que les américains font prisonniers 5 déserteurs alsaciens le 4 janvier 1945 à Philippsbourg.
D’autre part, en se renseignant sur les lieux de décès des Malgré-Nous, on découvre que certains sont nés et morts… en Moselle !
Ce qui accrédite encore plus le fait que certains des Malgré-Nous ait pu combattre pour les forces allemandes sur leurs propres terres, parfois à quelques kilomètres de chez eux.
Enfin, en dehors des Malgré-Nous, il apparaît même que certains volontaires alsaciens se sont également retrouvés à combattre … chez eux en Alsace, comme le relate le livre “Black Edelweiss” durant la bataille de Reipertswiller en janvier 1945.
Tant d’anecdotes qui ne font que renforcer le drame qu’a pu vivre nos aïeux dans un département qui a connu 3 guerres en 100 ans.
De nos jours, on trouve encore des tombes de Malgré-Nous dans le cimetière militaire allemand de Niederbronn-lès-Bain.
Recherche et rédaction : Yann Kremer / Présentation : Antoine Krutten
"Les Historateurs" sont nés en décembre 2018 de la passion de 4 personnes pour l'histoire, l'exploration et le patrimoine.
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