Le mousseron est de sortie

Dans mon jardin

Le mousseron est de sortie

Épisode du mercredi 10 avril 2024 à 12:20

Profitant des récentes pluies abondantes et de la remontée des températures, les mousserons sont de sortie sur les collines calcaires de la vallée de la Sarre.

Poussant souvent en rond de sorcière sur les terrains calcaires, c’est un champignon qui apparaît dès le mois d’avril, souvent selon la croyance populaire à la Saint-Georges, le 23 avril, d’où son autre nom de tricholome de la Saint-Georges (Calocybe gambosa).

 

Le rond de sorcière a nourri autrefois l’imaginaire populaire qui l’appelait aussi cercle des fées. Les hommes y voyaient la trace de la danse des sorcières et celui qui y rentrait dedans n’en ressortait plus. Mais le rond de sorcière n’est autre qu’un phénomène naturel correspondant à la croissance souterraine des filaments de champignons dans le sol. Ces filaments se développent dans toutes les directions, à la même vitesse, donnant ainsi cet aspect circulaire. Car le champignon vit toute l’année dans le sol et ne forme les structures familières que l’on connaît uniquement pour se reproduire et quand les conditions climatiques sont favorables. On peut trouver dans les vastes prairies des États-Unis des ronds de sorcière atteignant 600 mètres de diamètre et âgés de plusieurs siècles. Les ronds de sorcière doivent être préservés. Les champignons se trouvent à sa périphérie. Il ne sert donc à rien de rentrer dans le rond de sorcière et le piétiner inutilement. En effet, le piétinement nuit à la croissance du champignon.

 

Le mousseron est classé comme très bon comestible. Quelques caractères bien définis doivent être observées pour l’identifier correctement : sa poussée printanière, son chapeau épais avec une marge enroulée, un pied robuste avec des lames étroites blanches et serrées et surtout son enivrante et puissante odeur de farine.

 

À la même époque peuvent apparaître aussi dans les mêmes milieux les entolomes printaniers (lames roses à maturité, moins serrées mais aussi avec une odeur de farine pour compliquer la tâche) ainsi que le toxique inocybe de Patouillard avec son odeur fruitée, sa chair rougissante et ses lames brunes à maturité. Il faudra donc être attentif à tous les caractères du mousseron pour correctement l’identifier. En cas de doute, il suffit de poser un chapeau sur du verre ; après quelques heures se déposent les spores, blanches chez le tricholome, rose chez les entolomes et brunes chez l’inocybe. De toute façon, il ne faut jamais ramasser pour la consommation un champignon qu’on ne sait pas identifier parfaitement et en cas de moindre doute, demander les conseils d’un pharmacien ou d’un mycologue.

 

Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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