Épisode du lundi 23 juin 2025 à 09:45
Les comtes de la Leyen étaient les seigneurs fonciers de Welferding. Ils avaient hérité d’un village ruiné et détruit par la guerre de trente ans (1618-1648).
- Construit dans la première moitié du XVIII° siècle (vers 1745), l’hôtel seigneurial a sans doute été édifié sur les caves voûtées de l’ancienne maison de la Dîme, d’où cette appellation encore utilisée actuellement pour désigner cette maison. (La dîme était un impôt payé à l’Eglise et représentait la dixième partie des revenus des habitants).
- Le bâtiment mesurait environ 27 m de long, 17 m de large, pour une hauteur avoisinant les 10 m. Au rez-de-chaussée, sous les arcades ouvertes, se tenaient les marchés et les plaids annaux (assemblées qui se tenaient annuellement). Les seigneurs fonciers et les autorités religieuses s’y réunissaient également pour rendre la justice. À l’étage, se trouvaient les bureaux de la chancellerie de la seigneurie et les greniers de stockage du blé.
- En 1781, avec la création de la baronnie de Welferding, toutes les affaires relevant des villages qui la composent y étaient aussi jugées.
- En 1784, le bâtiment servait également à la communauté pour les foires et les marchés. C’est là que se trouvait le four banal que tous les villageois utilisaient pour cuire leur pain et le pressoir. Le matériel de lutte contre l’incendie y était aussi stocké. (Chaque nouvel entrant devait fournir un seau).
- La révolution confisqua ces bâtiments. L’hôtel seigneurial subit des changements tant au point de vue architectural que propriétaires.
- En 1793, les arches furent murées afin de pouvoir servir pendant quelques années d’hôpital pour les soldats de l’armée de la Moselle stationnée le long de la Sarre.
- Les biens du comte de Vergennes furent vendus aux enchères à la fin du 18e siècle.
- Le bâtiment subit des dommages durant la dernière guerre, une partie du toit brûla vers 1941/1942. L’état de cette construction fut considéré lors d’un état des lieux comme vétuste et dangereux pour les passants.
- En 1953, M. Brika en fit l’acquisition et en 1954, l’étage et une partie de l’arrière de l’immeuble furent détruits. Il y installa une boulangerie de 1956 à 1969.
- Puis, au fil des années, le bâtiment se détériora. La ville en fît l’acquisition en 1991, mais aucune restauration ne fut envisagée.
- Finalement, dans les années 2000, la parcelle devint propriété de M. Auert qui transforma cette ruine en un local commercial. La partie rénovée, occupée actuellement par la boulangerie Berg ne représente environ que le quart du bâtiment d’origine.
Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique.