Savez-vous des choses sur l’origine de nos villages, direction Baerenthal

Un point d’histoire avec Bertrand

Savez-vous des choses sur l’origine de nos villages, direction Baerenthal

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Épisode du samedi 31 mai 2025 à 12:30

Dans cette rubrique je souhaite vous donner quelques informations sur les communes des auditeurs.

Je vais utiliser l’ordre alphabétique, mais en mêlant les communes des différents cantons

Pour me documenter, j’ai bien sûr eu recours à Internet, mais aussi aux ouvrages présents à la médiathèque communautaire de Sarreguemines et notamment les ouvrages suivants : Blasons populaires et autres survivances du Passé de Paul Rohr. Cet ouvrage récence les histoires, les anecdotes et surtout les surnoms et ritournelles satiriques des habitants de nos villages. J’ai utilisé aussi le dictionnaire étymologique des noms de lieux du département de la Moselle par Henri et Charles Hiegel publié en 1986. Et évidement les monographies des différentes communes pour compléter nos informations.

 

B

Nous continuons notre chronique avec Baerenthal, canton de Bitche

Village rural du pays de Bitche, Baerenthal est situé dans le terroir du parc naturel régional des Vosges du Nord, aux confins de l'Alsace et de la Lorraine. En 2020, la population légale est de 756 habitants, appelés les Baerenthalois. Il est cité la première fois dans un document de 1318 déjà sous le nom de Berendal unter Ramenstein

Le village est un des plus grands de Moselle en surface avec plus de 39 km. ² Il est occupé à plus de 90 % par les forêts.

Surnommés die Heckebuewe (Heckenbuben, « les gars des buissons « en référence aux Bohémiens qui vivaient autrefois dans les forêts à proximité du village.

En effet, au début du 19e siècle, un petit groupe de tsiganes romanis vivait dans les forêts de Mouterhouse-Baerenthal, car la zone, très faiblement peuplée, leur permettait de vivre discretement à l’abri des autorités.

Le blason est de sable à l'ours, passant d'argent, chapé-ployé d'or, à l'étoile de gueules à dextre.

Il s'agit des armes de la famille de Ramstein, de la seigneurie de laquelle relevait le village au Moyen Âge, et qui tire son nom de l'ancien château du Ramstein.

Lors de sa fondation, vers le 8e siècle, Baerenthal fait partie, à l'époque carolingienne de l'évêché de Strasbourg, juste à la frontière de l'évêché de Metz. La période médiévale du village est très riche grâce à la présence des châteaux de Ramstein et du Grand-Arnsberg sur son ban. Dans un document de 1291, on cite pour la première fois les nobles de Ramstein et le village de Baerenthal est mentionné tardivement en 1318, sous la forme de Berebdal unter Ramenstein signifiant peut-être « la vallée de Bero » mais on a plutôt retenu la vallée de l’ours.

Construit à la fin du 13ème siècle par les sires de Falkenstein à la demande de l'évêque de Strasbourg, le château de Ramstein (le rocher des corbeaux) était destiné à contrôler l'accès de la Vallée de la Zinsel. Mais au cours du 14ème siècle, les seigneurs de Ramstein transformèrent leur château en véritable repère de chevaliers-brigands(Raubritter), pillant et rançonnant la région. Devant cette situation, les strasbourgeois aidés de leurs alliés bernois attaquèrent la forteresse. A coup d’engins de guerre et de boulets de pierres, le château de Ramstein fut entièrement détruit en 1335.

Le château du Grand-Arnsbourg (Burg Groß-Arnsberg en allemand), construit sur ordre de Frédéric le Borgne, duc de Souabe et d'Alsace, au début du 12e siècle, pour protéger la ville impériale d'Haguenau. Après quelques travaux au milieu du 14e siècle, il est totalement démantelé au cours de la guerre de Trente Ans. Les ruines du château sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 22 novembre 1994.

 

Baerenthal appartient en 1355 à la famille de Falkenstein.

En septembre 1467, le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village avec le château du Grand-Arnsberg. Puis en 1569, les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Le village se développe beaucoup durant cette période.

À partir de 1648, après la guerre de Trente Ans, Baerenthal ainsi que les autres villages du grand-bailliage de Lemberg appartenaient au comte de Hanau-Lichtenberg, prince possessionné vassal du roi de France, qui l’assurait de sa protection en reconnaissant ses privilèges particuliers.

Fin 1792, la jeune République française s'empare des biens alsaciens-lorrains des princes allemands. En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés du reste de l'Alsace et unis au département de la Moselle.

Baerenthal est officiellement intégrée, avec le comté de Hanau-Lichtenberg, à la France en 1801. Bonaparte dédommage pour cela le landgrave de Hesse-Darmstadt par le versement d'une indemnité record de dix millions de florins. En 1815, à la suite du congrès de Vienne, la France est ramenée à ses frontières de 1791 et les communes du bailliage de Lemberg acquises en 1793 sont cédées à la Bavière, à l'exception de Baerenthal et Philippsbourg qui restent françaises.

La Zinsel du Nord est utilisée en 1745 pour alimenter une forge d'armes blanches qui prend rapidement de l'extension. Une seconde forge est créée pour transformer la fonte venant de Franche-Comté, en tôle de fer et en acier. Avec l'implantation en 1807 d'une aciérie, de fours à puddler et de trains de laminage, les forges se multiplient le long du Zinselbach. Cette activité atteint son plus grand développement au milieu du 19e siècle, et emploient jusqu’à 200 ouvriers pour ralentir au début du 20e siècle et c'est en 1932 que la dernière forge ferme ses portes. Le relais est pris par la Chaiserie Lorraine, détruite par la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite et destinée à nouveau au travail de l'acier, l'atelier mécanique est remplacé par une usine de couverts de table qui arrête ses activités au début des années 2000.

Classée Station de Cure d'air, Baerenthal est un centre touristique important des Vosges du Nord puisque le village est classé Station verte depuis 1987.

 

Chronique réalisée par Hiegel Bertrand, responsable du Francique, langues et patrimoine à la médiathèque de Sarreguemines. 


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