Épisode du jeudi 30 octobre 2025 à 10:30
On parle rarement de la mort, et pourtant, certains en ont fait leur vocation. Le métier de thanatopracteur demande à la fois de la technique, du respect et beaucoup d’humanité. M. Flauss Jean-Claude, amoureux de son métier, nous ouvrent les portes de son univers.
En quoi consiste votre travail au quotidien ?
J’accueille un corps. Pour moi, c’est un patient que je respecte. La thanatopraxie, c’est un peu comme une dialyse. Mais au lieu de purifier le sang, nous, on injecte un produit (formol) qui va stabiliser le corps. Ces soins évitent qu’il ne se dégrade. Nous réalisons des soins d’hygiène et de présentation. Ainsi, la famille pourra retrouver une personne apaisée, endormie.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?
Quand j’étais jeune, je voulais devenir chirurgien. Mais j’ai arrêté mes études pour faire autre chose. Quand je suis parti en préretraite, j’ai décidé de reprendre mes études. Je suis allé à l’école de thanatopraxie de Bourg-en-Bresse pour obtenir un diplôme d’État.
Avez-vous eu des appréhensions au début ?
Je n’ai jamais eu d’appréhensions.
Les soins sont-ils toujours les mêmes ou devez-vous vous adapter en fonction de la personne ?
Il faut avant tout savoir « lire » un corps. Nous cherchons les cicatrices, les hématomes... Tout cela, il faut en tenir compte pour traiter la personne avec les soins adaptés, afin que le corps reste intègre.
Et vous, personnellement, est-ce que la mort vous effraie ?
Non. La mort fait partie de la vie.
Quelles sont les conditions dans lesquelles vous travaillez : vos horaires, vos lieux d’intervention ?
Il n’y a pas d’horaires, nous sommes disponibles 24h/24. Nous travaillons dans les chambres funéraires ou mortuaires. Exceptionnellement, il nous arrive d’intervenir à domicile.
Le regard du public sur votre métier a-t-il changé ?
Oui, il a un peu changé. Mais attention à ce que vous voyez à la télévision : notre métier, ce n’est pas NCIS.
Que diriez-vous à quelqu’un qui envisage de se lancer dans ce métier ?
Avant tout, il faut bien y réfléchir. C’est un métier très prenant : il n’y a pas d’horaires fixes et beaucoup de trajets à faire. Il faut aussi être psychologue et pédagogue avant tout.
Le plus difficile, diriez-vous que c’est de gérer le rapport avec la famille ?
Oui, parce que c’est la famille qui reste. Cela n’enlève en rien leur douleur. Mais je dis toujours : « N’oubliez pas qu’une personne que vous avez dans votre cœur ne mourra jamais. »

