Épisode du mercredi 17 juillet 2013 à 09:47
Je vous propose un rappel en chiffres afin de poser les données de notre analyse puisque le marché de l’entretien automobile est directement corrélé avec l’âge du parc et le kilométrage parcouru.
Le parc roulant français est constitué de 30.877.900 véhicules. L’âge moyen de ce parc est de 8,7 années.
Au sein de ce parc automobile 39 % ont plus de 10 ans.
Parmi ces 39 %, 23 % ont un âge compris entre 10 et 14 ans et 15 % ont plus de 15 ans.
On peut noter au passage que l’idée qui consiste à dire que la crise du marché automobile est une conséquence des diverses mesures de primes à la casse est erronée. Le parc vieillit et les véhicules qui n’étaient pas concernés par la prime à la casse il y a plus de deux ans, pourraient l’être aujourd’hui.
L’âge de véhicule est une information intéressante mais ne faut-il pas prendre en compte le kilométrage parcouru par chaque automobile ?
Concernant le kilométrage annuel parcouru par chacune de ces voitures, il est globalement en baisse et s’établit à 12.710 km par an.
Si on pousse cette analyse par tranches, on constatera que :
- 46 % des automobilistes parcourent entre 5 et 15.000 km par an
- 17 % parcourent entre 15 et 20.000 km par années
- 16 % parcourent entre 20 et 30.000 km par an
- Et seulement 6 % des automobiles parcourent plus de 30.000 km par années.
Comment se comporte donc notre automobiliste ?
Plusieurs facteurs influencent les habitudes de consommation de nos automobilistes.
On établit une distinction entre les consommateurs qui entretiennent leur véhicule régulièrement et ceux qui le font au coup par coup.
Tout d’abord, il y a une corrélation directe entre l’âge du conducteur et la régularité de l’entretien du véhicule. Plus le conducteur vieillit, plus l’entretien du véhicule est régulier.
Si globalement seulement 50 % des conducteurs de 18 à 24 ans entretiennent leur voiture régulièrement, ce pourcentage passe à 77 % pour les conducteurs âgés de 65 ans et plus.
Cette courbe évolue de façon strictement proportionnelle avec l’âge du conducteur.
On fait référence à l’âge du conducteur, mais l’âge du véhicule doit également être un facteur déterminant ?
Là encore, il y a une corrélation directe entre l’âge du véhicule et sa fréquence d’entretien.
Si 89 % des véhicules de moins de 2 ans sont entretenus régulièrement ce pourcentage tombe à 59 % pour les véhicules âgés de 7 à 9 ans et à 42 % pour les véhicules les plus âgés.
C’est un premier paradoxe, car le plus le véhicule vieillit, plus est susceptible d’avoir à affronter des pannes importantes.
On a parlé encore un fois de l’âge mais le kilométrage parcouru doit également influencer les comportements ?
Effectivement, mais on relève là le même paradoxe. Plus le kilométrage au compteur est élevé et moins l’entretient est régulier.
Si 89 % des véhicules de moins de 50.000 km sont entretenus régulièrement, ce pourcentage tombe à 48 % pour les véhicules qui totalisent plus de 150.000 km.
Y a-t-il d’autres facteurs qui influencent les comportements des automobilistes ?
Deux éléments influencent directement les habitudes de notre conducteur.
83 % des véhicules achetés neufs sont entretenus régulièrement et le second critère qui a un impact direct est la valeur du véhicule. Plus le véhicule a une valeur marchande élevée et plus l’entretient est régulier.
On sait maintenant globalement à quel moment le consommateur procède à l’entretien, mais il serait intéressant de savoir comment et chez qui il fait réaliser ces opérations et surtout pourquoi.
Trois acteurs se partage la majorité du marché de l’entretien automobile. Nous ne parlerons pas des conducteurs qui effectuent les opérations eux-mêmes car par définition, ils ne sont pas mesurables.
Pour les véhicules de moins de 2 ans, le marché se réparti ainsi :
- 71 % aux concessionnaires ou agents de la marque,
- 10 % aux garagistes traditionnels
- 8 % pour les centres autos.
A la lecture de ces chiffres, on comprend mieux les raisons des vastes campagnes publicitaires des centres autos sur la révision avec le slogan de la garantie constructeur préservée.
Effectivement, c’est un marché qui leur échappe et ils font feu de tout bois avec des arguments parfois contestables et contestés. Renault, par exemple, a intenté une action en justice contre l’enseigne qui mettait en scène un client qui s’arrachait un bras face à un réceptionnaire qui ressemblait fortement à collaborateur d’une concession Renault.
On a parlé des véhicules de moins de deux ans ; qu’en est-il pour les véhicules plus âgés?
Si on se réfère aux campagnes de publicités des centres autos dont je rappelle qu’ils sont majoritairement des filiales de la grande distribution (Norauto par exemple appartient au groupe Auchan), la part de marché des centres autos s’établit entre 13 et 16 % suivant l’âge de la voiture.
La part la plus importante du marché est partagée entre les concessionnaires des marques et les garagistes indépendants.
Si la répartition est de 71 % et 10 % respectivement la première année, ces chiffres évoluent rapidement pour passer à 50 % et 19 % pour les véhicules de 3 à 4 ans, 34 et 30 % pour les véhicules de 5 à 6 ans et 23 et 41 % pour les véhicules de 10 à 14 ans.
En résumé plus le véhicule vieillit plus le consommateur s’adresse à son garagiste de proximité.
Est-ce que la proximité est la principale motivation ?
Si on interroge les conducteurs, la proximité est :
- la 3ème raison indiquée pour s’adresser à un concessionnaire
- la 1ère pour s’adresser à un garagiste indépendant
- la 2ème pour s’adresser un centre auto.
Quels sont les autres motivations ?
Les critères cités dans l’ordre pour se rendre chez un concessionnaire sont la fiabilité et la sécurité, l’habitude et la proximité.
Ils sont la proximité, la fiabilité et l’habitude pour se rendre chez un garagiste indépendant.
Et ils sont le prix, la proximité et la rapidité pour les centres autos.
En résumé, ce sont le prix et la proximité qui sont les principaux facteurs qui influencent le comportement des conducteurs.