Chronique végétale : La grande ortie

Dans mon jardin

Chronique végétale : La grande ortie

Épisode du mercredi 15 avril 2020 à 10:13

La grande ortie (Urtica dioica)

En cette période de confinement et lorsqu’on a de la chance d’être entouré de verdure, c’est l’occasion de mettre à profit cette période pour découvrir la biodiversité et les trésors qui nous entourent. Plante très commune, l’ortie fait partie de ces trésors végétaux.

 

Histoire et anecdotes

 

C’est un livre tout entier qu’on pourrait consacrer à l’ortie. Dans la mythologie germanique, elle est le symbole du dieu Thor, dieu du tonnerre. L’ortie est l’herbe qui brûle alors comme un éclair.

L’ortie est également associée aux amoureux, elle brûle comme l’amour. Ainsi, elle était un ingrédient clé dans les philtres d’amour au Moyen-Âge.

Ötzi, l’homme prisonnier dans un glacier et découvert en 1991, a vécu il y a 5000 ans et portait un fourreau en fibres d’ortie. L’ortie était ainsi déjà utilisée à la préhistoire et probablement aussi consommée comme des épinards.

Les Grecs et les Romains s’en servaient pour soigner la toux, l’arthrite et stimuler la pousse des cheveux. Au Moyen-Âge, on pratiquait la flagellation thérapeutique aux orties sur les membres douloureux ou paralysés pour stimuler la circulation sanguine. Elle fut utilisée durant les périodes de grandes famines de la fin du Moyen-Âge. Sous Louis XVI, les Français la consommaient en soupe.

 

Description botanique

Tout le monde en principe sait reconnaître l’ortie, sinon il suffit de la toucher pour la reconnaître. On trouve 5 espèces d’ortie (du genre Urtica) en France. Leur tige est carrée et couverte de poils piquants qui donnent une sensation de brûlure au toucher. Il ne faut pas la confondre avec les lamiers, aux feuilles ressemblantes (qu’on appelle fausse ortie mais qui ne piquent pas). Elle se plaît aux abords des habitations, dans des endroits avec des niveaux élevés de phosphate et d’azote.

 

Usage domestique

En shampoing, les feuilles ont des propriétés d’activation du métabolisme pilaire, dit autrement il stimule le cuir chevelu et fortifie les cheveux. Une recette simple est de hacher des feuilles puis les faire bouillir 20 minutes dans 50 cl d’eau. Laissez reposer une nuit puis filtrez. Le shampoing est prêt. On peut rajouter, selon sa sensibilité, du savon liquide et de l’huile d’amande douce. Il se conserve deux semaines au réfrigérateur.

 

Usage culinaire

L’ortie est une plante très nutritive, riche en vitamines et oligo-éléments, et disponible presque toute l’année. On consommera les jeunes pousses à l’extrémité de la plante ; qu’on prélèvera avec des gants ou, si on a l’habitude, à mains nues. Il existe des techniques pour les cueillir sans se brûler. On peut la consommer comme des épinards, dans une soupe ou des lasagnes, en infusion, etc. Il faut toujours la faire cuire.

 

Usage médicinal

Les feuilles sont diurétiques, anti-rhumatismales, reminéralisantes. Les racines ont un usage pour les troubles prostatiques.

 

En conclusion

Toute cette liste d’usage est évidemment loin d’être exhaustive. Des livres entiers sont consacrés à l’ortie. Pourtant si mal-aimée et si commune, l’ortie déploie des trésors de vertus qui accompagnent l’homme depuis des temps immémoriaux. Le confinement est aussi une période propice à la réflexion et prenons le temps de réfléchir à cette biodiversité que nos activités maltraitent, prenons attention à toutes ces « mauvaises herbes », toutes ces plantes, toute cette vie qui nous entoure. L’ortie nous rappelle que la biodiversité contribue à notre santé et la crise sanitaire mondiale nous rappelle qu’il faut la respecter et la préserver.

 

Précautions

L’ortie est déconseillée aux personnes asthmatiques ou souffrant de troubles rénaux ou cardiaques. Il est déconseillé d’associer la prise d’ortie à une supplémentation en fer.

La préparation d’un produit cosmétique demande des conditions de préparation et de conservation rigoureuses. Le produit devra préalablement être testé sur une surface de peau réduite pour détecter toute allergie ou réaction de la peau.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie. De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 


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