Chronique végétale : Le temps des cerises

Dans mon jardin

Chronique végétale : Le temps des cerises

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Épisode du mercredi 10 juin 2020 à 10:52

Le temps des cerises

Qui ne s’est jamais délecté de ces succulents fruits rougeâtres qui se récoltent de fin mai à mi-août. Aliment phare de l’été, la cerise est aussi un morceau d’histoire rempli de mystères.

 

Histoire et anecdotes

La cerise est un fruit à l’histoire trouble et aux symboles nombreux. Originaire d’Anatolie, une légende dit que des oiseaux venus d’Orient ont laissé tomber des noyaux et ainsi ramené la cerise en Europe. La paternité de la cerise est disputé entre les Romains et les Grecs. Pour certains historiens romains, c’est le général romain Lucullus qui l’aurait ramené suite à une campagne en Turquie, mais des textes grecs rédigés 300 ans avant la campagne du général mentionnent déjà l’existence de la cerise à l’état sauvage en Grèce, Italie et Gaule.

Dans la mythologie allemande, les démons se cachent souvent dans les vieux cerisiers, tandis que chez les slaves le diable est le gardien du cerisier.

Dans sa version sauvage, la cerise sauvage, fruit du merisier (Prunus avium), de saveur amère, était déjà récoltée au IV millénaire avant JC en Europe. En France, le cerisier est cultivé dès le Haut Moyen Âge. Sa culture se développe sous Louis XV, grand amateur de ce fruit.

En avril est célébrée au Japon la floraison des sakura, c’est-à-dire les cerisiers. Cette tradition prisée du hanami (littéralement, regarder les fleurs) célèbre de temps du renouveau.

Symbole grivois en Europe (A la campagne, on posait des branches de cerise sur le seuil des maisons des filles peu farouches), elle est au contraire symbole de pureté et de béatitude en Orient.

 

Il existe un sport avec des championnats européens, le cracher de noyau de cerise, dont les champions peuvent propulser le noyau jusqu’à 10 mètres.

 

Description botanique

On trouve fréquemment en lisière de forêt ou dans les haies la version sauvage du cerisier, ou merisier, qui donne de petites cerises acidulées mais agréables à manger.

On dénombre plus d’une centaine de variétés de cerisier cultivé. 80 % de ces variétés appartiennent à la famille des bigarreaux, des cerises douces, dont la Napoléon et la célèbre Burlat, qui est généralement la première sur nos étals. On peut aussi citer les cerises acides dont la guigne ou la griotte qui est utilisée pour la distillation.

 

Usage culinaire

Si l’usage culinaire de la cerise n’a plus besoin d’être présenté, la cerise est fêtée chaque année fin juin/début juillet à Hunting dans l’arrondissement de Thionville. Tarte, clafoutis, kirsch, guignolet ou forêt noire, la cerise se décline de mille et une façon.

 

Usage médicinal

Les fruits ont des propriétés médicinales. Riches en flavonoïdes, les fruits sont des agents de prévention des maladies cardio-vasculaires avec des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Un usage peut être moins connu est celui des queues de cerise. Trempées dans 1 litre d’eau froide, puis bouillies 10 minutes et enfin infusées, elles auraient des propriétés diurétiques et pour la rétention d’eau.

Il existe également l’huile de noyau de cerise, nourrissante et hydratante pour la peau.

 

En conclusion

Fruit ambivalent, la cerise a tout pour plaire, pour les sens et pour la santé. La France est le 8ᵉ producteur de cerise en Europe. Dans la région reste ancrée une crainte de monter au sommet d’un cerisier. De nombreux accidents d’ailleurs sont liés à cette cueillette et chaque village possède ses anecdotes. Un proverbe d’ailleurs dit « la cerise est amère au sommet du cerisier ». Qu’importe, avec prudence et sans s’improviser escaladeur, ne boudons pas notre plaisir.

 

Précautions

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical. De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Chronique réalisée par Gilles, ethnobotaniste et mycologue.

 


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