Saint-Avold : Plusieurs projets pour la reconversion verte de la centrale Emile Huchet
A Saint-Avold, le projet de reconversion verte de la centrale Emile Huchet avance. Lors d’une conférence de presse ce jeudi, le président de GazelEnergie entouré de son équipe, a présenté l’avancement des projets sur le site mosellan. On parle d’hydrogène, mais pas seulement.
Son N°1 - Plusieurs projets pour la reconversion verte de la centrale Emile Huchet
A l’heure où les salariés d’Emile Huchet s’inquiètent pour leur avenir, les représentants de GazelEnergie semblent confiants sur la réalisation des différents projets. Depuis 2019, des travaux de transformation sur les 80 hectares d’Emile Huchet ont déjà été entrepris. La partie Est voit sortir de terre une écoplateforme avec une chaufferie biomasse ou encore une station de traitement des eaux. Mais le projet le plus important et emblématique s’appelle EMIL’HY. Romain Deshayes en est le directeur.
Il s’agit d’une usine de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone. Ce projet a la vocation d’installer 400 MW d’électrolyseurs. On a aujourd’hui la vocation de mettre en service en 2027-2028 la première phase de 200 MW, et la deuxième phase de 200 MW supplémentaires viendra à l’horizon 2030 en accompagnant la montée en charge à la fois de la demande client et à la fois des infrastructures.
Ces deux phases représentent 50 000 tonnes de capacité de production d’hydrogène et permettent d’éviter 500 000 tonnes d’émission de CO2 par an par rapport au charbon. Le tout pour un investissement de 780 millions. La première phase permettra par ailleurs l’emploi direct de 100 personnes.
C'est long, mais ça avance
Une concertation publique a été menée du 27 février au 21 avril dernier et les retours des 500 participants, des élus locaux et des associations environnementales ont été positifs. A côté de ça, GazelEnergie poursuit les différentes étapes de réalisation du projet. Le développement est certes long, mais ça avance.
En 2023-2024 nous avons physiquement investi près de 10 millions d’euros sur le démantèlement des tours aéroréfrigérantes pour faire de la place pour le projet et là, ça s’accélère énormément en 2024 avec dans les jours qui viennent le dépôt de la demande de DDAE donc la demande d’autorisation environnementale auprès des services de l’État et qui sera suivie dans quelques semaines par le dépôt du permis de construire.
Il y aura ensuite une enquête publique en 2025 et les travaux pourront se faire de 2025 à 2027.
A côté de ça, 3 projets sont en réflexion pour la transition du site et le maintien des emplois avec de la production d’électricité. Une conversion des infrastructures existantes vers la biomasse, une conversion vers le biogaz ou même la création d’une nouvelle centrale biogaz.
Trois projets pour remplacer le charbon
A côté d'EMIL'HY, un autre projet pour la transition du site et pour maintenir les emplois est donc en réflexion, 3 options possibles pour que la centrale continue de produire de l’électricité (et s'éloigne du charbon) :
- La conversion à 50% du charbon vers la biomasse (mais l’Etat n’est pas très favorable à ce projet qui signifierait une sortie incomplète du charbon)
- Passer au biogaz via une nouvelle centrale (du demi-milliard au milliard d’euros d’investissement)
- Conversion du charbon vers le gaz avec une option biogaz en utilisant les actifs existants. Probablement la solution qui mettrait tout le monde d'accord.
L'inquiétude des salariés
Les projets vont-ils se concrétiser ? Y aura-t-il de la production à partir du charbon cet hiver ? Les salariés qui travaillent actuellement sur le site industrielle se posent des questions sur leur avenir, surtout dans un contexte politique instable depuis les élections législatives. A ça, les dirigeants de GazelEnergie répondent qu'ils sont "confiants que ce projet ira au bout car sa faisabilité est réelle, le terrain appartient au groupe, les infrastructures sont déjà adaptées, les contrats avec les fournisseurs locaux existent". Et surtout, la pipeline qui permettra d’alimenter les clients passe déjà par la centrale.
Concernant la partie charbon, elle, pourrait bien tourner à nouveau cet hiver. Les contrats des salariés vont jusqu’à fin avril 2025 et selon les textes actuels, la centrale devrait avoir l'autorisation de tourner.
Pour la question politique, Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, conçoit que ces dernières années : "on a souffert d'un manque de continuité politique", avec des ministres qui se sont succédés. Le groupe attend de l'Etat qu'il tienne ses engagements, c'est-à-dire accompagner Emile Huchet dans sa conversion verte.