À Lafrimbolle, un groupe d’habitants se mobilise contre un projet de carrière de sable

L’association « Nature, culture, santé » ne veut pas qu’on touche à son village. L’entreprise spécialisée dans la démolition et le terrassement de Christian Dietrich a acheté, en 2016, 5 hectares de terrain à l’entrée de la petite commune située dans le Pays de Sarrebourg pour y faire une carrière. Un projet qui n’est pas du goût des habitants qui, depuis un an, se mobilisent contre le projet.
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À l’entrée de la commune, des écriteaux dans les jardins et des banderoles sur les fenêtres donnent le ton : ici, on ne veut pas de la carrière. Marie-Claude Collin, un des membres-fondateurs du collectif d’opposants au projet, Daniel Guillaume, habitant du village et Ingrid Schulze, écologiste engagée, nous accompagnent sur le site.
Donc, là, il veut faire une citerne de rétention, là, il veut faire des WC, des cabanes pour les ouvriers…
Selon le collectif, cette carrière de sable servira surtout de déchetterie au démolisseur Christian Dietrich.
Il n’a jamais pu prouver que l’extraction de grès et de sable a un véritable usage. Il est démolisseur de métier donc, ce dont il a besoin, c’est un endroit où il peut enfouir ce qu’il a démoli ailleurs.
Les habitants s’inquiètent notamment de la présence d’amiante dans les déchets enfouis. L’entrepreneur se défend sans cacher une certaine lassitude.
Ça fait maintenant 4 ans qu’on est sur ce dossier et ce collectif vient sans arrêt avec l’histoire de sortir du sable pour enfouir des déchets. Le sable, il nous est nécessaire pour notre chantier de travaux publics, c’est-à-dire le remblaiement de nos fouilles de tranchées et la création de nos routes forestières. Aujourd’hui, laisser une cavité dans une carrière, n’est pas très approprié donc on est obligé de remodeler le site, ça veut dire, faire rentrer de la terre inerte pour reformer de nouveau la bosse comme elle était quasiment auparavant afin de pouvoir à nouveau replanter de la forêt dessus.
Des conséquences écologiques mais aussi économiques
L’association s’inquiète aussi des répercussions sur l’image du petit village de Lafrimbolle riche par son histoire.
Une carrière ça fait du bruit, ça fait de la saleté, ça casse complètement l’environnement. Les maisons perdront de la valeur. On ne viendra pas faire un petit tour à Lafrimbolle. Beaucoup disent qu’ici, c’est « la petite Suisse » donc on y tient beaucoup.
Autre argument des opposants au projet : les allers-retours des camions. 9 par jour en moyenne sur l’année.
Mais ça, c’est une moyenne donc ça veut dire que sur certains jours, il pourrait y en avoir plus.
"Plus sur une journée, mais pas du tout sur une autre", rétorque le démolisseur.





Une action en justice pour faire arrêter les travaux
Après l'enquête publique, depuis le 16 septembre, les travaux de déboisement ont commencé sur le site. Des travaux qui s’effectueront par phases.
On exploite 3,9 hectares au total sur 30 ans avec un reboisement automatiquement chaque fois qu’on avance. Aujourd’hui, on est en train de parler d’un défrichement qui fait 70 ares, donc c’est quelque chose de très petit et ça sera comme ça sur 6 phases. Au fur et à mesure qu’on passe d’une phase à l’autre, on est dans l’obligation de remodeler le terrain, c’est-à-dire refermer partiellement le site, reboiser et seulement, après on a le droit de passer à la phase 2 ensuite idem pour la phase 3 et ainsi de suite.
Dernièrement, l’association a déposé un référé au tribunal de Strasbourg et espère pouvoir faire arrêter les travaux.