La fève et l’épiphanie

Dans mon jardin

La fève et l’épiphanie

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Épisode du mercredi 11 janvier 2023 à 12:20

Lors de l’épiphanie, les fours sentent bon l’odeur de frangipane qui émane de la galette des rois. La fève attend son roi lors d’une tradition dont va faire l’objet la chronique du jour.

 

Que fête-t-on à l’épiphanie ?

Ultime fête du cycle de Noël, l’épiphanie célèbre la visite que reçut Jésus des 3 rois mages. On coupe traditionnellement la galette des rois et on désigne un roi.

 

Quand la fête-t-on ?

Traditionnellement, le premier dimanche qui suit le 1er janvier. C’est donc une fête mobile. Mais autrefois, elle se tenait toujours le 6 janvier, pour respecter la période sacrée des 12 jours.

 

Une tradition ancestrale pré-chrétienne

La galette des rois tire son origine des Saturnales (fêtes romaines de la période du solstice d’hiver rendant hommage à Saturne, dieu de l’agriculture et du temps), durant lesquelles les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Un repas était alors partagé entre les maîtres et les esclaves et une fève (un haricot) était glissée dans un gâteau ou une galette dont l’aspect rond et doré rappelait le soleil. Ces Saturnales favorisaient en effet l’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes de Saturne, divinité de l’enfer.

L’origine de cette fête romaine remonte à plus loin encore, dès le IIe siècle avant J.C dans l’ancienne Babylone, où il existait une fête d’inversion des rôles, les Sacées, équivalent aux Saturnales.

 

Pour assurer la distribution aléatoire des parts de galette, il était de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part qui était désignée par la personne chargée du service.

La tradition a été conservée après la christianisation, l’Église ayant fait coïncider la fête avec la célébration de l’arrivée des Rois mages devant le berceau de l’enfant Jésus. Quant à la galette actuelle, composée de pâte feuilletée et de frangipane, elle serait arrivée beaucoup plus tard, à la fin du XVIIe siècle.

 

La fève

Le rapprochement de la galette et de la fève n’est pas fortuit et prend tout son sens symbolique. La fève fait partie également des symboles du solstice d’hiver. Depuis toujours et pour la plupart des peuples, la fève symbolise l’embryon, le devenir et la fécondité.

Puis, apparaissent à la fin du XVIIIe siècle les fèves en porcelaine, représentant souvent des nourrissons emmaillotés, toujours en signe de fécondité.

 

En conclusion

Si aujourd’hui, la galette des rois est associée à la tradition chrétienne, elle trouve toutefois ses origines dans des traditions ancestrales. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise le soleil, le renouveau, la vie. Offerte en sacrifice, la fève permettait de communiquer avec l’invisible, surtout au moment des fêtes de printemps et de celles des semailles. Le printemps n’est-il pas une sorte de réincarnation ? Savourez donc une bonne galette, accompagnée d’un verre de cidre, en trinquant sur la nature qui doucement va se réveiller.

 

Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue. 

 


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