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Épisode du mardi 2 janvier 2024 à 11:05
En quoi consiste votre métier ?
Le métier d’ergothérapeute, c'est travailler aux situations de handicaps des gens. Les personnes qui viennent nous voir, ils viennent avec un problème dans leur vie quotidienne. L’ergothérapie, c'est la thérapie par le travail. Donc ça peut être quelqu’un qui a fait un AVC qui devient héminégligent, comme ça peut être un enfant avec des troubles des apprentissages, qui est dyspraxique, qui ne sait pas faire ses lacets ou quelqu’un qui s’est fait opérer du dos. Et là, trois solutions s’offrent à nous, on va se réentraîner à la rééducation ou réadapter et la dernière étape, c'est la compensation. Et donc en gros, c'est un peu près toutes les activités de la vie quotidienne. Le but, c'est de diminuer les capacités du handicap et le but de l’ergothérapie, c'est l’autonomie, en stage, on m’a un jour dit il ne faut pas voir, il faut bien observer et enfaite, c'est ça qui est passionnants, c'est que le cerveau si tu regardes bien chez les gens, tu vois leurs difficultés dans le quotidien. Donc quelqu’un qui a une désorientation dans le temps et l’espace, je vais pouvoir moi l’observer maintenant un… ça ne touchera pas son patient et c’est souvent ce qu’on fait l'amalgame parce que dans les métiers de la rééducation, souvent ce qu’on connaît le plus c’est kinésithérapeute qui masse par exemple. Moi, le but, si vraiment, je réussis mon coup, c'est que je n'intervienne pas dans l’activité que je demande de faire
Comment tu es devenu ergothérapeute ? Qu’est-ce qui a fait en sorte que tu te diriges vers ça ?
C’est un peu spécial, moi, j'ai fait un changement d’étude, on va dire comme ça je voulais être dentiste et je ne l'ai pas eu et j’avais le reste. Enfaite-moi je suis passionnée de neurologie et de… et en fait l’ergothérapie, il s’est avéré qu'il y a de la rééducation neuro, donc j’ai découvert le métier de ma vie et j’ai trouvé ça fascinant. Nous, on va capter les victoires et ça, c'est beau, il y a vraiment des moments qui sont clés et qui sont intenses, que ce soit pour le patient ou pour toi. Je pense par exemple, moi, j'étais en stage quand j’étais étudiante avec une dame qui était âgée et qui devait sortir de son fauteuil à soixante-douze ans, quand elle la fait, j'ai pleuré, parce que j’étais émue, mais en même temps ça faisait des semaines qu’on travaillait ça ensemble. Il y a des gens qui t’impactent et il y a des victoires et voilà. L'ergothérapie, c'est vraiment un métier passionnent.
Qu’est-ce qui est négatif dans ton métier ?
On va dire que dans le système de santé, il n'y a pas d’aide financière, en tout cas hors structures. Et du coup, c'est hyper compliqué, ça limite beaucoup les soins.
Tu n'avais pas envie d’être en structures ou tu l’as déjà été et ce n'était pas ton truc ?
Alors, je l’ai été, je l’ai été deux ans après mes études, j'ai fait des structures, mais moi, je suis très indépendante. Je savais que je voulais travailler en cabinet.
Quelle est la difficulté de ton métier ?
La difficulté, c'est aussi la partie la plus intéressante du métier, c’est la créativité. Je ne peux pas me lever un matin et pendant six mois faire la même chose. Chaque fois la question se pose de qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui, cet objectif, comment je vais décider de l’atteindre, comment je vais faire pour que ce soit ludique et agréable pour lui, qu’il ait envie de s’en servir à la maison qui comprend pourquoi on a envie qu’il le fasse. La motivation, c'est l’arme clé pour que les gens aient envie de travailler. Si toi, tu viens, tu t’entraînes sur quelque chose qui ne t'intéresse pas, tu ne vas pas avoir envie de le refaire
Quelles sont les qualités qu'il faudrait avoir pour être un bon ergothérapeute ?
C’est déjà être curieux et de savoir s’adapter parce que l’idée, ce n'est pas avoir qu'une recette, on a plein de recettes et la bonne recette, c'est celle que la personne devant toi prends, du coup ça veut dire qu'on ne peut pas dire que ce problème-là, on n'a qu'une solution et ça va être celle-là
Qu’est-ce qui t’apporte qu’un autre métier ne t'apporterait pas ?
C’est que c’est un métier très créatif et il n'y a pas un jour où je n'ai pas fait la même chose et ça, c’est hyper rare dans les métiers
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