Épisode du jeudi 12 juin 2025 à 12:20
Cette campagne a pour objectif d’informer les femmes sur le dépistage du cancer du col de l'utérus et les moyens de le prévenir.
En cause, un virus, le papillomavirus, à fort potentiel cancérigène, responsable d’irritation chronique pouvant évoluer vers un cancer dans les zones où il s’implante. Le papillomavirus se transmet par voie sexuelle de l’homme à la femme ou de la femme à l’homme ou encore chez des partenaires de même sexe. Il ne se localise non seulement au niveau du col de l’utérus, mais également sur le pénis chez l’homme, la gorge, aussi bien chez l’homme que chez la femme en cas de contamination oro-génitale, le rectum en cas de rapport anal.
Plusieurs années s'écoulent habituellement entre la première infection à HPV et l'éclosion du cancer du col de l’utérus qui est détectable par le frottis vaginal ou la biopsie du col utérin. La détection de la présence du virus sur le pénis ou dans la zone ORL est nettement plus difficile. Pour la zone ORL, c’est malheureusement face au cancer que l’on découvre la liaison avec le virus, en général HPV-16. Le “sexe oral” avec changements de partenaires est considéré aujourd’hui comme une des causes majeures, qui pourrait dépasser les cancers induits par l’association tabac et alcool. Il expliquerait le plus grand nombre de cancers de la zone ORL chez les hommes et femmes jeunes. Évidemment, si les 3 causes s’associent, les risques sont encore plus grands.
Chez l’homme, ce sont d’abord les verrues génitales qui signent l’atteinte par les virus les moins dangereux. Ces verrues sont visibles sur le pénis, le scrotum (peau des bourses), la zone anale (crêtes de coq) ou les cuisses. On dit qu’elles peuvent avoir l’aspect de petits choux-fleurs et ne sont pas douloureuses. Rarement, elles donnent des sensations de brûlure ou des démangeaisons. Des études ont montré que 2 personnes sur 3 qui ont des relations sexuelles avec une personne ayant des verrues génitales seront infectées. Il est donc exact qu'il existe une corrélation à haut risque entre HPV et cancer du col, mais fort heureusement 80 % des infections sont sans symptômes et guérissent sans traitement.
Facteurs de risque : D’après le PR. Henri Joyeux, cancérologue, les risques du cancer du col sont multipliés chez les fumeuses. Le nombre de rapports sexuels n’est pas en cause, c’est le nombre de partenaires qui est en cause. Ce qui veut dire que le risque augmente chez les femmes à partenaires multiples ou à partenaire unique, mais dont le partenaire masculin à lui-même de multiples partenaires. On recense en France 3500 cancers invasifs du col. Il est précédé pendant 10 à 15 ans par des lésions précancéreuses détectables par le frottis. Lésions que l’on peut traiter pour éviter l’évolution vers le cancer. Des lésions de haut grade, les plus dangereuses, apparaissent dès l’âge de 25 ans ! Cette localisation cancéreuse est responsable de 1100 décès par an en France. Décès qui pourraient être évités par la prévention.
Quelle prévention ? Le frottis pratiqué tous les 3 ans par un gynécologue. Le préservatif lorsqu’on n’est pas sûr de la fidélité de son ou sa partenaire ou en cas de partenaires multiples.
Chronique réalisée par Christiane Barbiche, naturopathe.