Ycare est de retour avec un album poignant et lumineux

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Ycare est de retour avec un album poignant et lumineux

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Épisode du vendredi 6 juin 2025 à 00:00

Ce vendredi 6 juin 2025 marque un tournant pour les fans de Ycare. Le chanteur franco-libanais dévoile YCARE, un album intime, puissant, et selon ses mots, le dernier de sa carrière. Après plus de 15 ans à explorer les méandres de l’amour, de la foi et de l’existence, l’artiste nous offre ici une œuvre à la fois apaisée et bouleversante, comme une dernière lettre ouverte au public.

Composé de dix titres, l’album se présente comme un diptyque entre ciel et terre, entre l’élan spirituel et l’ancrage humain. On y retrouve tout ce qui fait la force d’Ycare : une plume poétique, des mélodies tendres ou éclatantes, et cette voix habitée, toujours en équilibre entre fragilité et force.

Le single "Dans mes bras", déjà écouté plus d’un million de fois, donne le ton : une ballade sensible, presque suspendue, qui explore la tendresse dans ce qu’elle a de plus désarmant. "Les cités de l’amour", autre extrait déjà disponible, propose une lecture plus lumineuse et optimiste de l’attachement, comme une évidence que l’univers nous pousse vers ceux qu’on est faits pour aimer.

Disponible vendredi, l’album s’accompagne d’une tournée d’adieu à travers la France, avec deux dates exceptionnelles à l’Olympia de Paris en mars 2026. Une manière de célébrer en scène cette dernière page, avec ceux qui ont suivi le parcours d’Ycare depuis ses débuts dans "Nouvelle Star", jusqu’à aujourd’hui.

Nous l'avons reçu pour qu'il nous parle de cet album : 

Aujourd'hui sort le nouvel album de Ycare. Ycare, un album éponyme, un diptyque entre ciel et terre, entre l'élan spirituel et l'ancrage humain. Et pour en parler avec nous, ce matin, on reçoit Ycare, tout simplement. Salut Ycare.

Salut, merci de m'inviter. Je suis trop content.

Avec plaisir ! On a pu lire que c'était ton dernier album. Alors, est-ce que c'est le dernier dans le sens le nouvel album d'Ycare, le dernier en date, ou le dernier dans le sens ultime, un peu comme un point final ?

Dans sa conception, je l'ai conçu comme un point final et pas comme une boucle bouclée de quelque chose, d'un chemin de guérison qui mène à l'équilibre. Il aurait pu d'ailleurs s'appeler Équilibre, mais je l'ai vraiment appelé Ycare comme si c'était, et paradoxalement pour le dernier, il a le nom d'un premier album. Vous savez, les premiers albums, ils portent le nom de l'artiste et je n'avais jamais fait ça. J'ai toujours imaginé des choses, fantasmé des choses. Et là, à la fin, je reviens à tout simplement Ycare, à mon nom que j'ai finalement assumé et mérité, sans qu'il me coûte de tourment.

Est-ce qu'on écrit différemment quand on sait qu'on ne réécrira plus forcément après ?

Si, on écrira. On écrit tous les jours. J'ai écrit hier, j'ai écrit avant-hier, j'ai écrit des nouvelles chansons. J'en ai écrit tout le temps. Mais c'est juste l'idée de faire un album, de venir proposer quelque chose. Là, il y a dix chansons dans cet album. Je n'ai pas fait court pour faire cours. J'ai fait cours parce qu'il y avait l'essentiel de ce que je voulais dire. Il n'y avait pas de fioriture. Il n'y a pas de chansons en trop. Il n'y a pas une en plus parce qu'elle est sympa. Ce n'est pas parce que c'est sympa que ça doit être là. C'est là parce que vraiment, il a un but, ce disque. Il est dans la continuité des deux albums de duo, du livre que j'ai fait entre temps très rapidement, que j'ai écrit, qui raconte un peu les chemins de travers que j'ai pris personnellement et comment j'ai réussi à guérir seul. Il a une partie de spiritualité et comme tu as dit d'ancrage. Donc, on se retrouve avec cet équilibre. C'est ce que je souhaite aux gens. Je vais chanter cet album pour essayer d'aider. Aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'aujourd'hui, Ycare, moi, je n'ai pas d'importance, mais c'est la projection que je me fais sur les gens. Je veux vraiment être utile aux autres. Donc, si c'est par les chansons, OK. Si ce n'est pas par des chansons, on verra comment.

Est-ce qu'après plus de 15 ans de carrière, tu aurais quelque chose à dire au Ycare qu'on a connu en 2008 ?

C'est comme dans Les Cités de l'Amour. Il faut lui pardonner, il faut se pardonner. Et la même chose, tout ce que je souhaite au monde, je le souhaite aux Ycare d'avant, je le souhaite aux gens qui sont un peu dans la tourmente et qui mènent des chemins un peu de traverse où c'est un peu compliqué pour eux. Il faut savoir se pardonner. Et celui d'avant, il avait un rôle compliqué parce qu'il portait tous les tourments et les tumultes. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus en paix, donc je lui dis merci d'avoir tenu bon. Voilà, merci d'avoir tenu bon.

Alors justement, dans Ces Cités de l'Amour, cette chanson sonne un peu comme une carte postale venue de l'âme. Tu les imagines comment, ces Cités de l'Amour ? Est-ce que ce sont des lieux concrets, plutôt des personnes ou peut-être même des états intérieurs ?

C'est l'état intérieur que je souhaite à chacun d'entre nous. Quand je dis: Je ferai tout pour t'y emmener, je parle à l'autre, je parle à celui qui doute. Je parle à celui qui désespère et je n'ai de cesse de le dire de ne pas désespérer d'eux-mêmes. Et en fait, je viens avec cette bonne nouvelle. Je ne sais pas, il y a des gens qui ont des messages. Moi, le mien, c'est de dire: Il y avait une bonne nouvelle à annoncer partout. Ce n'est pas que le monde serait en paix, mais c'est qu'on peut trouver la paix à l'intérieur. Et c'est ça qui changera la manière de regarder le monde. Le monde, il agit indépendamment de nous, mais notre manière de l'observer altère. C'est notre perception qui le fait, finalement. Donc, c'est ce que j'ai compris à force de m'être fatigué, éprouvé, à être allé au fond de moi-même. Et si je peux aider aux gens à prendre un raccourci et d'éviter ce chemin-là, c'est ce que je leur dis: Les cités de l'amour, c'est l'intérieur de soi. Et c'est cet amour propre. D'ailleurs, on l'appelle l'amour propre, que vous vous rendez compte. L'amour de soi, on l'appelle l'amour propre. C'est une fois qu'on a tout nettoyé. L'amour propre, en vrai, c'est dingue que ça s'appelle comme ça.

Dans ce titre, il y a aussi une autre phrase que tu dis qui résonne beaucoup, c'est: On ne devient que ce qu'on est depuis le début. Ça représente quoi pour toi ?

L'autre côté du miroir de la fatalité. C'est le côté beau, c'est le destin. C'est la foi en soi qui te dit que toi aussi, tu as un chemin exceptionnel et que ça n'arrive pas qu'aux autres d'être heureux. À chaque fois, je regardais, vous savez, comme vous avez dit, ça fait 15 ans que je fais des chansons, c'est sur le tard qu'on me remarque bien, qu'on me voit. Je me disais au début, le Ycare d'avant qui était très triste, qui était sombre, qui se faisait un peu du mal aussi, il faut le dire. J'étais tout le temps à dire: Oui, et pourquoi l'un ? Et pourquoi pas moi ? Et pourquoi ci ? Il y a plein d'artistes, il y a plein de gens dans la vie comme ça. Une fois que j'ai trouvé l'équilibre, que les choses se sont ouvertes, quand les salles étaient vides, c'est parce que j'étais vide. Quand il pleuvait sur moi, c'est parce qu'il pleuvait à l'intérieur de moi. Le monde n'est qu'une projection de nous. C'est ça qui est dingue. Aujourd'hui, il n'a qu'à pleuvoir autant que vous voulez. Je dis: À tout à l'heure, on va raccrocher, je vais aller courir. Et pour moi, c'est le beau temps quand il pleut, ça va me rafraîchir. Je vais regarder les gens et je vais les trouver beaux. C'est parce que l'amour relie, l'amour unit, l'amour répare.

J'ai envie maintenant de parler ce titre Mon pays c'est la vie, un titre festif, une ode à la vie, un hymne universel, à l'espoir. Tu déclares que ton pays n'est pas représenté par une frontière ou une nation, mais c'est la vie elle-même. Est-ce que cette chanson, c'est plutôt une chanson engagée ou une chanson d'espoir ? Ou peut-être même les deux, finalement.

C'est une chanson d'espoir. Oui, complètement, c'est une chanson d'espoir engagée. C'est peut-être ma chanson avec le texte le plus grave. C'est comme si on avait un comprimé amer à faire passer, qu'on enrobait d'une mie de pain. Finalement, la forme, ce côté très festif, là, c'est pour dire quelque chose de grave. Je dis quand même: Bien sûr, des enfants meurent. Bien sûr, nos parents pleurent. Il y a des enfants qui meurent, mais il y a des enfants qui naissent et portent la chaleur dans le cœur de nos mères. Moi, ce pays, je l'aime. Je vous le dis avec une émotion tellement grande. Ce pays m'a tout donné. Ce pays m'a donné la langue avec laquelle nous communiquons. Ça fait 20 ans que je m'évertue d'essayer de la maîtriser pour exprimer le mieux les émotions et les convoquer au bon moment dans une chanson. C'est l'album le plus important de ma vie. C'est pour ça que je dis que c'est peut-être le dernier. Et il m'émeut rien que de l'évoquer parce que c'est important. Je sais ce que je dois à ce pays. Je sais ce que je dois à la France. Et voir aujourd'hui mon pays, en souffrance, me bouleverse. Et tout le monde... Et quand tu parles à chacune des personnes, tu vois à quel point les gens ont de l'amour dans leur cœur. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas la même opinion qu'on est obligé de se taper dessus. Ça arrive de ne pas être d'accord sur des choses.

Il y avait une autre question que j'avais, c'est: est-ce qu'il y a un événement ou une rencontre, justement, qui t'a inspiré cette chanson Mon pays, c'est la vie ? Mais je crois que je vais pas la poser, parce qu'en fait, t'y as déjà répondu un peu...

Ouais, j'ai répondu, mais c'est tous les gens. Au début, c'était... Et quand je l'ai écrit, j'ai voulu que ce soit avec Amadou et Mariam. Tu sais, Amadou à la guitare, et Mariam qui chante en français parce que c'est la vie, finalement. C'est un truc international. Les Anglais savent, ils disent: C'est la vie, bravo, nanani, oh là là. C'est des mots internationaux, c'est la vie. C'est une phrase française qu'on voit dans les T-shirts de touriste. C'est pour ça que j'ai mis un refrain très simple. Malheureusement, Amadou nous a quittés, donc on est allé en solo dessus, mais j'ai envie d'ouvrir un couplet, par exemple, un deuxième couplet, de dire à Youssou'n Dour de chanter en Wolof, de dire à Sting de chanter en anglais et de l'ouvrir un peu comme We Pray de Coldplay et qui veut venir mettre un couplet dans sa langue, vient le dire parce que son pays lui aussi, c'est les gens et son pays, c'est la vie.

Merci. Merci beaucoup pour tout, Ycare.

C'est moi qui vous remercie. Merci infiniment.


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