Épisode du jeudi 5 juin 2025 à 09:45
Pour les personnes abîmées par la vie, il existe une maison de repos idéale : Le Jardin des Cybèles. En pleine nature, mais non loin de la civilisation, c’est à cet endroit qu’Anna et Valérie ont décidé de déposer leurs valises pour un séjour plus ou moins long. Anna vient de perdre son bébé, victime de la mort subite du nourrisson. Quant à Valérie, elle est là pour se remettre d’un burn-out, et accessoirement de l’amour maternel qu’elle n’a jamais connu. Ces deux femmes vont en rencontrer une troisième, prénommée Charline, tenancière de la pâtisserie voisine, et qui sait chouchouter ses clients. Véritable lieu de refuge, le salon de thé devient également le lieu des confidences et d’une amitié naissante.
Avec une allusion à une célèbre chanson de Sinsemilia, Carène Ponte nous propose un roman feel good comme on les aime. « Et que quelqu’un vous tende la main » raconte l’histoire de trois femmes abîmées par la vie, mais déterminées à s’en sortir.
Si le roman feel good reste généralement associé à une lecture dite « légère », les thèmes qui peuvent y être abordés, ne le sont pas forcément. Preuve en est avec cet ouvrage qui parle de deuil, de maladie, d’enfance malheureuse ; pas de quoi sautiller de joie non plus ! Ce roman choral donne tour à tour la parole à ses personnages principaux, ce qui confère un certain rythme à notre lecture. Et puis j’y ai découvert une théorie que je ne connaissais pas : celle des petites cuillères. Il s’agit d’une métaphore pour illustrer la gestion de nos énergies physique et mentale dans nos activités du quotidien. En clair : une cuillère équivaut à une unité d’énergie ; s’habiller = une cuillère ; repasser = une cuillère ; faire les devoirs : une cuillère, etc. Et tout le monde ne part pas avec le même nombre de cuillères. À l’origine de cette théorie, on retrouve Christine Miserandino, atteinte de Lupus, qui avait à cœur de pouvoir montrer que le taux de fatigabilité chez une personne malade ou handicapée n’est pas le même que chez une personne en bonne santé. En tout cas, une chose est sûre : lire un roman de Carène Ponte vous redonnera une cuillère d’énergie !
Chronique réalisée par Sandrine
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