Épisode du lundi 29 septembre 2025 à 09:45
- Les frères Muller, originaires de Kalhausen, fondateurs de la verrerie Muller Frères à Lunéville, sont des verriers d'art français des époques art nouveau et art déco. La famille comprend neuf frères et une sœur. Ils seront tous formés aux métiers du travail du verre. Les plus connus sont Eugène Muller (1883-1914), Désiré Muller (1877-1952) et Henri Muller (1868-1936).
- Les recherches récentes ont permis d'établir que les frères aînés, formés au travail du verre à la cristallerie de Saint-Louis et à la verrerie de Meisenthal, quittent la Moselle pour Nancy dans un but bien précis : ils sont recrutés en 1894 par Émile Gallé en tant que commis ou graveurs décorateurs sur verre.
- En 1897, Henri Muller quitte Émile Gallé, emportant peut-être avec lui des secrets de fabrication. Il entreprend une association avec la verrerie de Croismare (Meurthe-et-Moselle). Sa production est en concurrence directe avec celle de Gallé. Une deuxième verrerie est établie à Lunéville même en 1910. Les deux manufactures se spécialisent dans la verrerie d'art : vases, lampes et bibelots typiquement art nouveau.
- De 1905 à 1908, Désiré et Eugène Muller sont recrutés par Léon Ledru, directeur de l'atelier de décoration des cristalleries du Val-Saint-Lambert à Seraing en Belgique. Leur travail consiste à créer une série de verreries décoratives de style art nouveau et école de Nancy.
- Après la 1ère guerre mondiale, la société Muller devient prospère et l'usine emploie jusqu'à trois cents personnes. La production évolue par la suite vers le style art déco, créant, dans les années 1920, de nombreux plafonniers en verre marmoréen (verre de plusieurs couleurs) ou des pièces en verre moulé, les montures étant en laiton, bronze ou fer forgé. Garnitures de toilette, vaporisateurs et flacons à parfum sont également fabriqués en grand nombre à cette époque.
- À la suite de la grande crise, l'entreprise Muller fait faillite en 1933 et l'usine de Croismare, qui a été rachetée par Daum, ferme à la fin de 1934.
Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique.