Épisode du jeudi 25 septembre 2025 à 11:15
Avec Sandrine, partons à la découverte de son métier.
Elle vous présente chaque jeudi un livre. Aujourd'hui, on s'intéresse à son métier. C'est le métier de Sandrine.
Bonjour Sandrine. Bonjour Nadia. Tu es bibliothécaire.
En quoi consiste ce métier ?
On fait de tout. Alors bien sûr, on range des livres, mais on fait des inscriptions, on fait des réservations, on fait des visites de classe, des animations, on part en portage à l'extérieur, on propose tout un tas de services au long de l'année. Voilà, c'est beaucoup, beaucoup de métiers de bibliothécaire.
On n'achète pas que des livres, on achète des livres audios, des jeux de société, des puzzles. C'est très diversifié à la médiathèque de Sarreguemines.
Est-ce qu'on peut dire que c'est un métier que tu avais envie de réaliser déjà depuis toute petite ?
J'ai toujours fréquenté les médiathèques, mais je n'ai jamais eu l'idée de travailler dans une médiathèque.
À la base, je voulais être journaliste, donc je me suis destinée vers des études de journalisme. Et mon dernier stage, qui devait être dans le web, m'a fait atterrir ici, parce qu'il y avait un besoin d'un site Internet jeunesse à la médiathèque à l'époque et une présence sur les réseaux sociaux. Et c'est pour ça que j'ai fait mon stage ici.
Et voilà, 13 ans plus tard, je suis toujours ici.
Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce métier-là ?
Moi, je m'occupe plus particulièrement de tout ce qui est communication sur Internet, réseaux sociaux. Donc, c'est toute la partie création de contenu, rédaction, photos qui me bottent beaucoup.
Après, ici, c'est sûr que quand on aime lire, il y a la plus-value. Donc, je gère aussi à côté des fonds. Je m'occupe de l'acquisition des bandes dessinées pour adultes, des romances.
Donc, c'est jamais pareil. Aucune journée ne se ressemble. Alors, bien sûr, on a tous du temps en service public, c'est-à-dire le rangement, les usagers, etc.
Et on a une partie de temps en interne où, justement, on se consacre à chacun à ses propres tâches.
C'est quoi les avantages et les inconvénients de ton métier, s'il y a des inconvénients ? Parce que quand je t'entends, quand je te vois, je n'ai pas l'impression qu'il y en ait.
Oh si, quand même, on travaille le samedi.
Donc, c'est sûr que pour la vie de famille, ce n'est pas forcément génial. Il ne faut pas rêver fonctionnaire. On n'est pas riche.
C'est un mythe. Je ne sais pas qui c'est qui a inventé ce truc, mais on ne fait pas ça pour l'affiche de paye. Clairement, moi, je le fais par passion.
Sinon, j'aurais déjà démissionné, je pense.
Et les avantages ?
Quand on aime lire, on est au bon endroit. C'est le paradis, le paradis des lecteurs.
Est-ce que pour faire ton métier, il faut avoir gardé son âme d'enfant ? Est-ce qu'il faut avoir un petit côté foufou ? Parce que je pense à toutes les choses que vous organisez aussi, les vidéos que vous faites.
Je pense que c'est mieux si on a un grand enfant. On est une équipe assez jeune, donc on est assez force de proposition.
Il faut être créatif, organiser, mais travailler en équipe. Et puis, si on a son âme d'enfant, c'est encore mieux.
Est-ce que tu penses que tu lirais tout autant si tu ne travaillais pas dans une médiathèque ?
Peut-être qu'il y a des choses qui passeraient à l'as.
Après, c'est vrai que quand on déballe respectivement nos cartons et qu'on voit les acquisitions de chacun, c'est un peu Noël. C'est dur aussi de se dire qu'on n'a pas le temps de lire tout ce qu'on voit passer. Mais du coup, on a le choix.
Avant de travailler ici, j'allais tous les samedis avec mon papa à la médiathèque, me choisir des bouquins. Je suis là-dedans. Je lis depuis toute petite, je n'arrête pas.
Je lis peut-être un peu moins depuis que je suis maman, mais je prends le temps qu'il faut pour lire au moins une heure par jour, au moins.
On dépoussière un petit peu ton métier de bibliothécaire qu'on imagine en chignon avec de la poussière partout et qui... Pas de bruit ! Non, au contraire, on fait du bruit chez vous.
On fait du bruit, mais il y a encore ce cliché quand je rencontre des gens en extérieur, que je leur dis que je suis bibliothécaire.
J'ai déjà eu droit à... Bon, ça existe encore. Ça n'a plus rien à voir. Je ne dis pas que c'est le bazar au premier étage, mais les gens travaillent.
On a des espaces silencieux, mais les gens peuvent parler du moment que ça ne résonne pas trop et que ça ne dérange pas les autres. Ce n'est plus devenu un lieu où on lit et puis on fait ses devoirs. On a des jeux de société, donc les gens peuvent faire des jeux sur place, même avant de les emprunter, peuvent faire du puzzle, peuvent se former, etc.
Pour moi, c'est un lieu de rencontre, c'est un lieu convivial, c'est un lieu où on rigole, où on joue, où on s'intéresse, où on s'informe.
C'est ça, c'est ça. Dans le jargon, on dit que c'est le troisième lieu. Après la maison et le travail, la bibliothèque, c'est le troisième lieu parce que c'est un lieu où on se rencontre, où on échange, où on passe du temps en famille, entre amis.
La journée type de Sandrine, ce serait quoi ?
Le matin, c'est revue de presse. Je fais de la veille pour savoir si on a parlé de nous dans les médias locaux ou sur Internet. Revue d'actualité aussi, parce qu'on n'a pas forcément le temps de tous jeter un œil aux actualités, donc je fais une petite revue d'actualité pour les collègues. Je regarde s'il y a eu des demandes de bookbox. Après, il peut y avoir du service public. Donc là, on est soit aux prêts, soit au rangement, soit aux inscriptions, soit au cyber centre. Donc là, il y a une partie informatique où on aide les gens. Là, actuellement, il y a l'agenda culturel de septembre-décembre qui va bientôt arriver. Donc moi, je commence à mettre en ligne. C'est beaucoup de textes à taper, aussi bien sur le site Internet, sur les réseaux sociaux, l'office de tourisme, la radio. Donc ça prend beaucoup, beaucoup de temps.
Après, ça peut être du catalogage, réception de commandes. Ça va être des vidéos ou des posts Facebook ou Instagram pour les réseaux. On est touche à tout, on est tous polyvalents dans l'équipe.
On va peut-être créer des vocations, on ne sait jamais, mais quels sont les bagages à avoir pour faire ce métier ?
Officiellement, il y a un DUT métier du livre. Il y a des master également, information, communication, patrimoine métier du livre, etc.
Ça, c'est la version officielle parce qu'en fait, si tu nous sondes dans l'équipe, on a tous des bagages différents. Il y en a qui n'ont pas de diplôme. Il y en a qui ont des diplômes.
Il y en a qui ont un master en histoire, d'autres en art, d'autres en lettres. C'est vachement diversifié. Je pense qu'il faut être passionné, être là au bon endroit, au bon moment.
Moi, c'est ce qui m'est arrivé. Mais après, il y a plein de possibilités, sachant qu'une fois qu'on est embauché, si on veut progresser, avoir un CD, etc., il faut passer des concours de la fonction publique. Donc, il faut se plonger dans les révisions, passer des examens, des oraux.
Donc, même si on n'a pas fait métier du livre, un jour ou l'autre, il faut s'y coller.
Donc, ce n'est pas si facile que ça non plus ?
Ce n'est pas facile, non.
Sandrine, est-ce que tu as des anecdotes ?
J'ai rencontré mon mari ici.
Ici, à la médiathèque ?
Ici, à la médiathèque, à une soirée jeux de société. J'ai animé la table et il se trouvait parmi le groupe qui était là à mon jeu.
Et puis, coup de foudre ?
Pas du tout. Pas du tout. Non, mais c'était réciproque, donc pas du tout. On était amis pendant presque un an avant de se mettre ensemble.