Épisode du vendredi 28 novembre 2025 à 12:00
Sarralbe
Elle est drainée par la Sarre, le canal des houillères de la Sarre, l'Albe, le ruisseau la Rode, le ruisseau le Moderbach, le ruisseau le Geloechgraben, le ruisseau le Mittelachgraben, le ruisseau le Willerlachgraben, le ruisseau la Vieille Sarre et le ruisseau le Doerenbach
Le nom d’origine est Alba, le ruisseau blanc, L'Albe, d'une longueur totale de 33,3 km, prend sa source dans la commune de Rodalbe et se jette dans la Sarre sur la commune, après avoir traversé douze communes.
Le blason de la ville fait allusion à la position de Sarralbe, situé dans un vallon, au confluent de la Sarre et de l'Albe.
Ce blason est porté par la ville de Sarralbe depuis le milieu du XVIIIe siècle
Alba 712, Eich : Eigen (1316), Rech : Zum Rech (1574), Salzbronn : Solzborn bey Alben (1417)
Les habitants sont parfois surnommés Die Alwener Frösche-plumpser (les pourchasseurs de grenouilles de Sarralbe), en raison de la présence de nombreux batraciens en bordure de la Sarre et de l’Albe.
Sarralbe est citée sous le nom d'Albe/Alba depuis 712. La ville est possédée par les évêques de Metz du Xe siècle au XVIe siècle. La ville est fortifiée au XIIe siècle.
La tour d’Albe est une ancienne porte souvenir des fortifications anciennes
En 1718, elle est surélevée de 3 étages, coiffée d’un bulbe et d’un lanternon, pour servir de clocher et de beffroi.
Église Saint-Martin néo-gothique (entre 1904 et 1908), aussi appelée cathédrale de la Sarre. Construite en grès rose des Vosges et d’inspiration néogothique, ses deux flèches culminent à plus de 70 m. L’église a connu au cours du temps plusieurs malheurs plus ou moins importants dus aux intempéries, à la guerre ou au feu : ainsi, à l’automne 1930, un orage a soufflé la flèche sud. En juin 1940, lors des bombardements de la guerre, l’église a subi d’importants dégâts. Mais à nouveau, l’église et l’orgue furent sérieusement sinistrés lors d’un grand incendie en mai 1954.
Église de la Sainte-Trinité (ou chapelle de la Montagne) à Eich : clocher roman XIIe siècle, c’est l’ancienne église paroissiale dans laquelle on a encore l’habitude de partir en procession.
Située sur une butte, d’où son surnom : « Chapelle de la Montagne », elle était un lieu d’ermitage.
L’on peut y voir, entre autres, trois pierres commémoratives du XVe siècle, incrustées autour du chœur, évoquant les anciens seigneurs de Sarralbe : les Bayer de Boppard.
Elle contient aussi des couronnes que l’on peut poser sur la tête pour soulager les maux de tête.
Depuis de nombreuses années, une trentaine de couples de cigognes ont élu domicile à Sarralbe. Les efforts faits par la municipalité en matière d’écologie ont permis de multiplier par cinq le nombre de nids de cigognes en une quinzaine d’années, passant de 10 à 50.
Une boutique spécialement dédiée à ces oiseaux a également été ouverte dans la ville de Sarralbe, nommée la Boutique de Télé Cigognes. Il est possible d’y trouver différents produits comme des mugs, des peluches, ou encore le livre de Dominique Klein, connu des Sarralbenois(es) sous le pseudonyme de « Monsieur Cigogne »
Avant la création du canal des Houillères, bien sûr la Sarre servait déjà de voie navigable mais dans une proportion bien moindre. De fait, outre des barques, comme pour transporter des barriques, la Sarre servait à alimenter les moulins et aussi au flottage de bois d’œuvre. Pour rappel, les forêts de la région ont en grande partie servi à la création de la marine hollandaise tout au long du 18e siècle.
Ces passages de trains de bois entrainent des conflits réguliers avec les propriétaires de moulins, car il n’y a pas toujours assez d’eau pour les différents usages. Par exemple, un train de bois de 1300 m3 de bois est parti d'Abreschviller vers Sarrebruck en 1853, mais s’est retrouvé coincé par manque d’eau.
À savoir que dès les années 1580, le créateur de Phalsbourg, Georges Jean de Vendelz voulait créer un canal prenant de l’eau de la Sarre pour rejoindre le Rhin : les ingénieurs de l’époque lui ont expliqué que cela était totalement irréaliste.
Le canal de la Marne au Rhin, long de 314 km et 178 écluses à l'origine, relie la Marne (à Vitry-le-François) au Rhin (à Strasbourg). Commencé en 1838, le canal fut mis en service en 1853.
Le projet de Canal des Houillères est proposé à partir de 1838 pour rejoindre le canal de la Marne au Rhin. Les compagnies des Houillères de la Moselle sont contre le projet car elles permettent d’acheminer plus facilement le charbon prussien (Sarrois) au détriment du charbon lorrain.
Le canal des houillères de la Sarre et la Sarre canalisée forment une voie d'eau de 105 km, dont 63 km de canal artificiel comprenant 27 écluses pour compenser un dénivelé de près de 73 m. Il traverse aussi les étangs réservoirs lorrains de Gondrexange, de Mittersheim et du Stock.
Les travaux commencent en 1862 et connaissent beaucoup de difficultés, la plus grosse part des travaux ont été effectués à la main (pelle et bêche) même si on commence à utiliser des grues à vapeur. Ces travaux nécessitent une main d’œuvre très nombreuse et ont permis à Sarralbe de gagner de nombreux habitants à cette époque : on est dans la pleine révolution industrielle.
Le canal est livré au commerce le 15 mai 1866 avec une cérémonie officielle à Sarreguemines.
Dans cette même période, il y a le chemin de fer qui se met en place et il y a une concurrence entre les deux moyens de transport pour trouver les financements d’infrastructure très couteuse.
La présence du gisement houiller de Sarrebruck et de l'industrie de Mulhouse, grosse consommatrice de charbon, tous deux relativement éloignés l'un de l'autre, furent à l'origine de la création de ce canal. C’est donc l’industrie alsacienne qui a majoritairement poussé à la création de ce canal. Les aciéries de la Sarre, ainsi que les faïenceries de Sarreguemines et de Mettlach (Villeroy et Boch) utilisèrent ce canal pour leurs livraisons de masse et lointaines pour telles que Paris et tous les ports permettant l’export dans le monde entier.
Et surtout pour Sarralbe, il s’agit d’alimenter l’usine Solvay construite en 1883. La société Solvay a fabriqué de la soude jusque dans les années 1970 où entame la fabrication de polyéthylène et de polypropylène. L'activité a été cédée par Solvay au pétrolier britanique BP puis INEOS en 2006. La société emploie aujourd'hui 310 personnes.
Ernest Solvay 1838- 1922, un industriel belge découvre un procédé révolutionnaire de fabrication de la soude en 1861. Le jeune homme industrialise son invention pour fabriquer du carbonate de soude à partir d’ammoniac qui permet la fabrication industrielle du carbonate de sodium (Na2CO3) à partir de chlorure de sodium et de calcaire, connu depuis lors sous le nom de procédé Solvay. Le calcaire nécessaire pour l’usine provient de la mine de Wittring : et bien sûr le canal permet d’acheminer ce calcaire.
Le carbonate de sodium est un composé essentiel dans de nombreuses applications industrielles, notamment la fabrication du verre, la métallurgie et de détergents.
Solvay avait sa propre flottille de bateaux
L’autre grande industrie de Sarralbe étaie les Salines. Jusqu’à entreprises de 3 salines ont fonctionné jusqu’aux milieux du 20e siècle
En 1897, d’importants travaux permettent le passage de bateaux plus importants
De nos jours, ces canaux servent beaucoup à une circulation de plaisance et les chemins de halage sont utilisés largement comme pistes cyclables permettant un tourisme doux dans un cadre vraiment agréable.
Et bien sûr de nombreux pêcheurs apprécient le calme qui règne autour de ces eaux.
De Sarrebruck et Sarreguemines à Gondrexange, où le canal des houillères de la Sarre rejoint celui de la Marne au Rhin, le chemin de halage est aménagé en véloroute. Il est revêtu sur toute sa longueur et fait partie de l'EuroVelo 5 qui relie Canterbury (Angleterre) à Brindisi (Italie).
Cette piste continue ensuite en direction de Strasbourg
Chronique réalisée par Hiegel Bertrand, responsable du Francique, langues et patrimoine à la médiathèque de Sarreguemines.

