La chronique végétale : La saponaire officinale

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La chronique végétale : La saponaire officinale

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Épisode du mercredi 21 août 2019 à 10:26

La saponaire officinale (Saponaria officinalis)

 

Histoire et anecdotes

Le mot Saponaire vient de “savon” (du latin saponem). En effet, la plante, en présence d’eau, mousse comme du savon.

La saponaire contient des saponines (surtout présentes dans le rhizome) qui moussent au contact de l'eau. Cette “herbe savonnière” était utilisée dans tout le Moyen-Âge comme détergent d’autant qu’elle pousse surtout près des rivières.

Les Romains en mettaient dans leur bain pour guérir les démangeaisons. Les léproseries l’utilisaient pour nettoyer les plaies des lépreux.

Mélangée à de la soude, elle pouvait également dégraisser et blanchir les laines et dentelles pâles, d’où son autre nom d'« herbe à foulon ». Le foulon est un mécanisme servant à battre ou fouler la laine tissée (drap) dans de l’argile pour l’assouplir et la dégraisser. Le moulin était exploité par un ouvrier foulon ou foulonnier. Il pouvait aussi servir pour les cuirs et peaux. Les moulins à foulons étaient ainsi employés par les mégissiers pour le battage des peaux, des cuirs. Vers 1825, des moulins à foulon étaient encore répandus en Basse-Normandie.

 

Description botanique

C’est une plante herbacée persistante à tiges rondes, à feuilles lancéolées, opposées décussées sessiles, d’environ 80 cm de haut.

Ses fleurs, qui peuvent être simples ou doubles, sont légèrement parfumées et poussent en cymes denses. Elles ont cinq pétales blanc ou rose pâle qui forment un cercle d’environ deux centimètres de diamètre. La période de floraison est de juin à octobre.

Elle pousse dans les clairières et les friches, les fossés, les endroits humides. C’est une des plantes privilégiées par le magnifique papillon sphinx colibri (Macroglossum stellatarum) qui, avec sa longue trompe, butine les fleurs en vol stationnaire.

 

Usage domestique

C’est parce qu’elle contient de la saponine, une substance qui a la propriété de mousser comme du savon, que la Saponaire officinale porte aussi le nom d’« herbe à savon », « savon du fossé », « savonnière », « laurier fleuri », « herbe à femme ». Séchées et nettoyées, les racines peuvent servir dans la fabrication d’une poudre qu’utilisaient jadis les habitants pour se laver les mains.

Pour fabriquer un savon, il faut faire une décoction de feuilles et tiges ou de racines fraîches : une poignée de plante dans ½ litre d’eau, faire bouillir environ 10 minutes puis filtrer la préparation. On peut employer cette lotion pour nettoyer le visage, mais elle ne se conserve que 48 heures au réfrigérateur.

 

Usage médicinal

Les tiges feuillues (en été), les racines séchées (en automne) ont des propriétés médicinales.

Les saponosides ont des propriétés tensio-actives qui induisent la sécrétion de mucus et fluidifient les mucosités. En irritant la muqueuse gastrique, les saponosides engendrent ainsi un réflexe vagal nauséeux qui provoque une augmentation de la sécrétion bronchique, tout en abaissant la tension superficielle des sécrétions (fluidification) et stimulent l’activité ciliaire de l’épithélium bronchique. Elle a ainsi des propriétés pour la toux, les bronchites, l’asthme, également les douleurs rhumatismales et arthritiques, l’eczéma et d’autres affections dermatologiques. La décoction de saponaire appliquée sur le visage permet de lutter contre les maladies de la peau telles que l’acné.

 

Précautions

En usage interne, la présence de saponine confère à la plante une certaine toxicité et dangerosité. Elle peut, à long terme, entraîner des signes de toxicité sanguine (hémolyse), suivis d’une atteinte rénale.

La préparation d’un produit cosmétique demande des conditions de préparation et de conservation rigoureuses. Le produit devra préalablement être testé sur une surface de peau réduite pour détecter toute allergie ou réaction de la peau.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie . De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Sources :

http://www.wikiphyto.org/wiki/Saponaire

 

 


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