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Épisode du lundi 11 avril 2022 à 09:45
Si vous habitez dans le Pays de Sarralbe ou de Sarreguemines, vous avez sûrement déjà entendu parler de la ligne Maginot “aquatique”, mais savez-vous vraiment ce que c’est ?
Aujourd’hui, on va vous raconter l’histoire d’un maillon atypique de la ligne Maginot. Car oui, cette ligne de fortifications ne se limite pas à des ouvrages souterrains.
Mais revenons au commencement. Dans les années 1920, lors de la conception de la ligne Maginot par la CORF, des régions fortifiées sont établies. Entre ces régions, des trous, pour canaliser l’ennemi. C’est ainsi qu’on trouve la Trouée de la Sarre entre les régions fortifiées de Metz et de la Lauter.
Sauf que très vite, on s’aperçoit qu’il est imprudent de laisser une telle brèche dans la ligne, et surtout avec la région allemande du Saarland qui vient d’être rattachée à l’Allemagne. On décide malgré tout de fortifier, mais voilà, il n’y a plus de crédits !
Alors l’état-major va se baser sur une étude d’un certain ingénieur prénommé Pariset, et qui proposait d’utiliser les cours d’eau et les étangs comme moyen défensif. Sous l’impulsion également du maréchal Pétain, un budget modeste est débloqué pour réaliser une grande zone inondable sur environ 40km. La ligne fortifiée utilise les cours d’eau de la Nied, du Moderbach, du Mutterbach, de l’Albe et enfin de la Sarre, de Hoste jusqu’à Wittring.
Le principe est simple : on construit des étangs réservoirs, et des barrages. En cas d’alerte ou de guerre : les barrages sont fermés, les étangs réservoirs sont vidés dans les cours d’eau, et en 48h la zone inondable se remplit et forme un obstacle difficilement franchissable.
À tout cela, on rajoute bien sûr des fortifications légères : blockhaus, casemates, etc.. Mais beaucoup seront inachevés en juin 1940.
Il n’aura cependant pas échappé aux allemands que la zone constitue malgré tout le talon d’Achille de toute la ligne Maginot en Lorraine, et ils attaqueront massivement le 14 juin 1940, à 90 000 contre 20 000 français et polonais.
Malgré cette supériorité, et l’utilisation massive de l’aviation et de 1000 pièces d’artillerie, les allemands subiront un échec sanglant ce jour là, face à la ligne Maginot aquatique.
Une victoire éphémère qui est malheureusement tombée dans l’oubli de la défaite de 1940.
Heureusement, il existe de nombreux éléments de la ligne Maginot aquatique aujourd'hui sauvegardés, comme l’étang de Hoste-Bas avec le tout dernier local des siphons encore fonctionnel, le blockhaus R6B, témoin ébréché de la violence des combats, le barrage de Rémering, ainsi que d’autres éléments sur la route de la ligne Maginot aquatique.
N’hésitez pas à aller les visiter sur place pour approfondir, où à retrouver notre documentaire sur l’opération Tiger directement sur Youtube (https://youtu.be/OjEJYFir8Es)
"Les Historateurs" sont nés en décembre 2018 de la passion de 4 personnes pour l'histoire, l'exploration et le patrimoine.
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Photo: Vue drone prise en février 2021 lors des crues, qui donne un aperçu de l'inondation qui pouvait être réalisée sur le cours du Moderbach en juin 1940 (évidemment bien plus haute à l'époque).
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