A la frontière franco-allemande, la mobilisation se poursuit


par Laurie Veyrier
samedi 13 mars 2021 à 15:31

A la frontière franco-allemande, la mobilisation se poursuit

Sous la pluie, travailleurs frontaliers et gilets jaunes se sont réunis à Spicheren pour protester contre les règles instaurées par l’Allemagne.

Dans une ambiance presque angoissante, une dizaine de manifestants masqués répètent une chorégraphie, parés de masques et de combinaisons. 

Une manière de dénoncer le manque de libertés ressenties depuis un an comme l’explique une Sarregueminoise.

Le virus est là, mais c’est un peu trop ce qu’ils nous demandent de faire et surtout par rapport aux frontières, faire le test. On sait très bien ce que l’on a à faire, on se protège déjà assez. On l'a vu, les Français ne sont pas si haut par rapport à l’Allemagne donc pour nous, on a fait notre truc. Donc qu’ils arrêtent de faire les tests. Où alors ils les front dans les entreprises, pour tout le monde. Français comme Allemands.

  

Dans le cortège suit René, travailleur frontalier. Il exprime également un ras-le-bol face à l’une des règles phares imposées par l’Allemagne depuis le 2 mars : la présentation d’un test antigénique négatif pour passer la frontière :

Je suis obligé de me faire tester toutes les 48 heures, je perds un temps fou, ça me prend la tête. Et même, toutes ces choses que l’on nous impose. Le port du masque, le test… il y en a marre.

De nouveaux rassemblements à venir

Les drapeaux français et allemands flottent ça et là alors que les manifestants s'approchent doucement de la frontière. Certains brandissent également des pancartes dénonçant l'obligation du test antigénique.

Au-delà de l’aspect travail, Sylvain, de Merten, est lui handicapé dans sa vie personnelle. C’est la deuxième fois qu’il vient à une de ces manifestations.

Je suis ici par rapport à mon fils, parce qu’il y a un problème de garde entre l’Allemagne et la France. J’habite à 500 mètres de la frontière. Mon fils de sept ans doit se faire tester pour venir chez moi. Et moi également pour aller le récupérer. Et en fait l’Allemagne nous impose une quarantaine de dix jours si je ramène mon fils après le week-end. Le fait de le mettre en quarantaine ça veut dire que si je le récupère deux fois par mois, il est vingt jours en quarantaine et n’aura plus la possibilité d’aller à l’école.

 

  

Plusieurs Gilets Jaunes étaient également présents pour dénoncer les mesures sanitaires instaurées dans l'Hexagone depuis maintenant près d'un an. L'ensemble de la manifestation, qui a débuté à 10 heures dans la matinée, s'est déroulée dans le calme. 

Malgré la pluie, en 150 et 200 personnes, français et allemands, étaient réunies ce samedi matin. Tous espèrent une mobilisation plus importante dans les semaines à venir. Un nouveau rassemblement est d'ores et déjà prévu samedi prochain. 

 

Les tests salivaires désormais valables pour passer en Sarre

Jeudi soir, la députée de la circonscription Sarreguemines-Bitche annonçait que les tests salivaires étaient désormais autorisés pour se rendre en Allemagne. Une solution moins contraignante que le test nasopharyngé, mais qui a ses inconvénients. Les tests salivaires ne peuvent se faire qu'en laboratoire, ceux qui en disposent, et les résultats ne sont pas connus dans la foulée.


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