Euthanasie : Nicole Trisse veut un débat pour que les malades puissent ''mourir dans la dignité''


par Margot Benabbas
jeudi 8 avril 2021 à 09:08

Euthanasie : Nicole Trisse veut un débat pour que les malades puissent ''mourir dans la dignité''

Aujourd'hui, la proposition de loi relative à la fin de vie du député Olivier FALORNI doit être examinée à l'Assemblée nationale. Ce texte veut permettre de faire avancer le débat sur la fin de vie. En d'autres mots l'euthanasie.

Son N°1 - Euthanasie : Nicole Trisse veut un débat pour que les malades puissent ''mourir dans la dignité''

Nicole Trisse – Député LREM de la circonscription de Sarreguemines

Nicole Trisse, vous soutenez cette proposition de loi. Qu'est-ce qu’elle contient ? 

En fait, cette proposition de loi permet à des patients qui sont atteints d'une maladie incurable évolutive en phase très avancée ou en phase terminale et dont les souffrances leur sont devenus intolérables de recourir à un accompagnement médicalisé de fin de vie. C'est ce qu'ils appellent "mourir dans la dignité", c'est pouvoir abréger leurs souffrances quand ça devient trop insupportable.  

Pourquoi soutenir cette proposition de loi ? Au niveau local, vous avez des demandes qui vont en ce sens ?

Oui absolument. J'ai effectivement eu des interrogations dans ce sens-là de la part d'habitants de la circonscription. Je crois que c'est un débat qui existe depuis déjà longtemps maintenant au niveau de la société française et dont le parlement ne s'est jamais réellement emparé. La fin de vie, ça nous concerne tous. On va tous y être confronté tôt ou tard. Et je crois qu'il faut pouvoir écouter toutes ces personnes qui souffrent, ces personnes qui ont des infections incurables. Leur permettre de pouvoir dire stop et les aider médicalement. Il faut d'abord que ce soit un souhait de la personne concernée. Une volonté du patient qui doit être garantie par le corps médical dans des cas bien précis. Il s'agit bien de maladies dont la souffrance devient intolérable dans des phases critiques, terminales. Quand on sait que c'est irréversible.

Plus de 3000 amendements ont été déposés face à ce projet de loi de la part notamment de députés de droite et d'extrême droite... Pensez-vous que la loi ait une chance de passer malgré tout ?

J'aimerais avoir au moins un début de débat à ce propos-là. Je crois vraiment qu'il y a une mécon-naissance et il y a surtout le fait que la mort reste un sujet tabou. Or, la mort fait partie de la vie au même titre que la maladie. Et à un moment il faut s'emparer de ce sujet-là. Effectivement, 3000 amendements c'est n'importe quoi ! Ce que nous souhaitons c'est qu'il y ait un débat avec des points de vue différents, des divergences d'opinion, s'écouter les unes les autres et trouver un consensus pour éviter que des personnes aillent par centaine en Belgique ou en Suisse faire abréger leurs souf-frances parce qu'en France elles ne peuvent pas le faire. Ce qui fait que vous ajoutez un exil à la détresse de toute une famille.

Qu'il y ait des amendements, bien sûr, c'est normal, c'est ça le débat. Mais 3000 amendements franchement... pour une proposition de loi qui contient 5 articles. Dans ces 3000 amendements il n'y a que 5 députés LR qui ont mis chacun 400 amendements dont ils ont vraiment fait très fort. Ils refusent le débat de fond et je trouve ça indigne de la part de parlementaires. Et je trouve ça indigne face à ce que demande une société française qui évolue et qui veut débattre. 


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