Les salariés de Ford à Sarrelouis entre choc et colère : ''on a été mené en bateau par la direction''


par Nadia
jeudi 23 juin 2022 à 09:00

Les salariés de Ford à Sarrelouis entre choc et colère : ''on a été mené en bateau par la direction''

On l’a appris hier la future voiture électrique de Ford ne se fera pas à Saarlouis mais à Valence en Espagne.

Cédric Moltini, délégué du Comité d’Entreprise chez Ford à Sarrelouis, et représentant du syndicat IG Metall.

Son N°1 - Les salariés de Ford à Sarrelouis entre choc et colère : ''on a été mené en bateau par la direction''

Comment avez-vous appris cette nouvelle ? Quelle a été votre réaction ?

Nous avons appris la nouvelle hier lors de notre assemblée générale ; on ne s’y attendait pas du tout car on avait un réel avantage sur l’usine de Valence. Il y a énormément de consternation de notre part, beaucoup de déception et surtout de la colère avec une grande peur de l’avenir. En sachant que le modèle que nous produisons actuellement, la Ford Focus, s’arrêtera en 2025.

Quels étaient les propositions et avantages du site de Saarlouis ?

On avait, avec nos collègues de Cologne, préparé un programme ensemble pour réduire certaines choses qui étaient un peu trop chères à Saarlouis, ce programme (confidentiel) nous donnait un avantage sur l’usine de Valence.

Peut-on dire que l’avenir s’écrit en pointillés ?

L’avenir s’écrit en pointillés, l’avenir est sombre pour nous, car pour le moment la direction n’a annoncé aucun plan B. On se rend compte qu’on a été mené en bateau par la direction de Ford Europe, et ce depuis fin 2018, où la direction nous avait promis un avenir en échange de la suppression du Ford Focus CMax qui était produit à Sarrelouis. Nous avions réduit le personnel de pratiquement 2500 personnes depuis fin 2018 et maintenant on se retrouve avec une très très grande peur de l’avenir et surtout avec une très grosse colère.

Combien y a-t-il de salariés frontaliers actuellement à Saarlouis ?

Nous sommes actuellement 4700 employés avec 800 travailleurs frontaliers. Sans compter le parc industriel, qui est directement concerné par les décisions qui ont été prises, et qui embauche environ 40% de leurs salariés qui sont aussi des frontaliers.

Que comptez-vous faire, en sachant que 98% des salariés sont syndiqués chez IG Metall ?

Nous avons organisé hier une démonstration, dans les rues de Dillingen, pour manifester notre colère. Et ce matin, depuis 7h30, nous sommes dans une assemblée générale exceptionnelle afin de montrer à nouveau notre mécontentement et notre colère et pour montrer à la direction qu’on ne se laissera pas faire.

Depuis ce matin, aucun véhicule n’est produit sur le site de Saarlouis.

Avez-vous eu des soutiens politiques allemand ou français ?

On a eu le soutien de politiques allemands, surtout de la Sarre. Et moi, en tant que travailleur frontalier et membre du comité d’entreprise, j’ai pris contact avec la France, j’ai même écrit à Monsieur le Président Emmanuel Macron. Son cabinet m’avait répondu par courrier en me signalant que Madame Élisabeth Borne, qui était au ministère du travail, allait me contacter à ce sujet, mais jusqu’à ce jour personne n’a pris contact avec nous.  Je voulais par là sensibiliser la région frontalière, la région Grand Est, du problème à venir si le site de Saarlouis devait ne plus produire de véhicules après 2025.

Jai aussi sensibilisé l’état Français également grâce à Monsieur Arend (ancien député) qui m’a beaucoup soutenu dans ces démarches.

Pouvez-vous me donner quelques chiffres qui montrent l’importance de cette usine termes d’emploi… ?

L’usine Ford de Saarlouis est l’une des plus productive dans toute l’Europe. Nous avons produit, dans les meilleures années plus de 400 000 véhicules par an, avec une production journalière qui était au-delà des 2000 véhicules par jour.

Actuellement, suite à plusieurs crises, notamment avec les puces électroniques nous ne produisons malheureusement que 1000 véhicules par jour. Mais, il faut savoir qu’il y a 27 entreprises en France qui dépendent de l’usine de Saarlouis.


19h-22h
vague3 vague2 vague1

Musique, actu, jeux, bonne humeur...


Ecoutez en direct :
19h-22h

Dans le reste de l'actu...

Longeville-lès-Saint-Avold : Deux hommes et une adolescente arrêtés après l’agression d’un homme de 53 ans qui promenait son chien

il y a 6 h 38 min

Sarreguemines : La soirée du Nouvel An gâchée par une restriction des ventes d’articles pyrotechniques

il y a 7 h 56 min

Sarreguemines : Plus d’un million d’euros récoltés par l’association "Aidons les enfants du monde" depuis sa création

il y a 12 h 40 min

Près de 600 arbustes plantés autour de Tenteling pour développer la biodiversité

il y a 15 h 50 min

Tous les signaux au vert en 2025 pour plusieurs entreprises du territoire

il y a 15 h 50 min

Longeville-lès-Saint-Avold : ’’Est-ce que tu veux qu’on te fume ?’’ - Xavier, 53 ans, roué de coups alors qu’il promenait son chien

il y a 1 jour 6 h 36 min

Pays de Bitche : 230 chats pris en charge par l’association Bitcher’Katz pour 2025

il y a 1 jour 12 h 5 min

Voir toute l'actu

Flash InfoLes chefs des casernes de pompiers du Bas-Rhin se sont réunis pour tirer le bilan de l’année 2025

il y a 4 h 31 min

Flash InfoSarrebourg récompensée par le Sénat pour son implication franco-allemande 

il y a 4 h 34 min

Flash InfoLe doyen des survivants du camp alsacien de Natzweiler-Struthof est décédé 

il y a 4 h 34 min

Flash InfoDe belles maisons illuminées pour Noël sont encore à découvrir pendant quelques jours

il y a 13 h 39 min

Flash InfoL’Union sportive et culturelle de Nousseviller Cadenbronn organise sa traditionnelle matinée sportive ce dimanche

il y a 13 h 41 min

Flash InfoL’offre de soin s’étoffe à l’hôpital Saint-Joseph de Bitche

il y a 13 h 42 min

Flash InfoLe risque de chute de neige se confirme pour la fin de semaine

il y a 13 h 43 min

Voir toute l'actu

Un site fièrement propulsé par