Sarreguemines-Bitche : Les auxiliaires de vie de l'Amapa en colère contre leurs conditions de travail


par Cédric Kempf
jeudi 4 août 2022 à 12:39

Les auxiliaires de vie de l'Amapa en colère contre leurs conditions de travail

Le service d’aide à domicile, l’AMAPA, a vu ses auxiliaires de vie se mettre en grève ce jeudi à Sarreguemines et Bitche.

Elles étaient une vingtaine à s’être données rendez-vous devant le bureau de la direction à Sarreguemines pour faire remonter leurs doléances. Les manifestantes réclament de meilleures conditions de travail et des primes pour leur investissement.

Son N°1 - Les auxiliaires de vie de l'Amapa en colère contre leurs conditions de travail

Dites-moi, qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer la situation ? - Directeur de l'agence de Sarreguemines.

Alors, arrêtez de changer les plannings 10 fois par jour, une carte essence ce serait une bonne idée,... - Les auxiliaires de vie.

Les revendications sont nombreuses, il faut le dire, et elles s’expliquent par un mal-être important. Chantal Goudeau est déléguée syndical CFDT et auxiliaire de vie à Sarreguemines.

Le problème est qu'on ne respecte plus rien, ni les amplitudes horaires, ni les contrats de travail. Elles font plein d'heures supplémentaires où on ne leur paye pas les majorations...

Les conditions de travail se dégradent, les appels pour remplacer sont nombreux mais les primes, elles, ne suivent pas. Aucune prime d’assiduité n’est proposée pour faire face par exemple à un fort taux d’absentéisme.

On sollicite, sursollicite les salariés de terrain qui arrivent à épuisement et qui se mettent beaucoup en arrêt. Il y a un taux d'absentéisme actuel entre 20 et 24%.

Difficile également de dire non malgré la surcharge de travail, car elles pensent d’abord au bien-être de la personne.

Si le soir après 20h, on vous appelle et qu'on vous dit qu'il faut faire un remplacement le lendemain matin parce qu'il n'y a personne... C'est quand même nous prendre en otage. Si l'on refuse, on a un sentiment de culpabilité. Moralement, c'est quand même insupportable.

Aujourd’hui, elles ont osé exprimer leur colère et réclament du changement.

Elles demandent des conditions de travail dignes, permettre aux salariées de continuer chez un bénéficiaire fixe, donner un tableau prévisionnel des week-ends, mettre en place un roulement pour les astreintes qui ne peuvent pas être des salariées qui font des week-ends,...

Si leur message n’est pas entendue, elles comptent bien réitérer leur mouvement.

Des solutions en cours de réflexion

Thierry Rieger, le directeur des opérations pour les services à domiciles du groupe Avec comprend les revendications des salariés. Selon lui, les problèmes de plannings se sont amplifiés ces derniers mois pour deux raisons.

Son N°2 - Les auxiliaires de vie de l'Amapa en colère contre leurs conditions de travail

Un, l’absentéisme et notamment le Covid. Donc quand on a moins de salariés sur le terrain, ça veut dire qu’il faut pallier car nous avons une obligation de soins et d’accompagnement de nos bénéficiaires donc il va falloir changer les plannings quasi quotidiennement. Et on a le deuxième effet, qui est le manque de recrutement. Nous recherchons désespérément à recruter dans toute la France mais principalement à Sarreguemines. Nous recrutons désespérément toutes personnes qu’on va pouvoir former, accompagner, sur ces métiers d’aides à domicile.

Des réunions avec les salariés doivent être organisées au mois d’août pour retravailler la planification. En attendant, concernant les primes ou augmentations, selon Thierry Rieger des efforts ont déjà été faits ces derniers mois.

Son N°3 - Les auxiliaires de vie de l'Amapa en colère contre leurs conditions de travail

On a mis en place ce qu’on appelle dans notre métier l’avenant 43 qui a permis une revalorisation des salaires de 12 à 13%. On a aussi le gouvernement qui nous aide dans ce cadre puisqu’il y a eu la 4ème augmentation du SMIC ce mois-ci au premier août et ensuite. On travaille aussi avec les élus pour savoir s’il y a moyen de modifier ou d’accompagner encore nos salariés. Par exemple, sur le débat des frais kilométriques, on a augmenté le remboursement des kilomètres parcourus.


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