Pénurie de carburant : vente en jerricans interdite et système de priorité dans certaines stations à partir d'aujourd'hui en Moselle


par Margot Benabbas
mercredi 12 octobre 2022 à 08:18

Pénurie de carburant : vente en jerricans interdite et système de priorité dans certaines stations à partir d'aujourd'hui en Moselle

Avec vous Monsieur le Préfet, nous voulons évoquer plusieurs sujets d’actualité. Celui qui intéresse le plus nos auditeurs c’est la pénurie de carburants. Près de 30% des stations sont impactées en France.

Son N°1 - Pénurie de carburant : vente en jerricans interdite et système de priorité dans certaines stations à partir d'aujourd'hui en Moselle

Laurent Touvet, préfet de la Moselle

Qu’en est-il en Moselle ?

En Moselle la situation est à peu près la même peut-être un peu plus sérieuse, on a un gros tiers de stations qui sont à sec, un petit tiers qui ont certains carburants seulement et un tiers qui sont bien approvisionnées. Ce qu’il faut surtout voir et ce qui rend la gestion encore plus compliquée c’est que ces approvisionnements sont irréguliers, pas certains, pas bien annoncés et donc les stations qui sont approvisionnées peuvent changer d’un jour à l’autre. (NDLR : au 11 octobre, 65 stations sur 154 sont en rupture totale de carburant. 43 sont en rupture partielle).

Va-t-il y avoir des restrictions à la pompe ? 

J’ai décidé hier et ça s’applique à compter d’aujourd’hui d’une part l’interdiction de la vente de carburant dans des jerricans pour éviter les achats de précaution excessifs avec bien sûr l’exception de ceux qui en ont besoin pour leur activité professionnelle, je pense à tous les travaux agricoles ou d’entretien d’espaces verts. Et puis, je mets en place aujourd’hui un système de priorité dans une dizaine de stations-services du département pour les services publics et les professions de santé et de secours. Ils seront eux-mêmes informés et on mettre ça sur internet mais ça dépend aussi de l’approvisionnement de ces stations.

La centrale Emile Huchet prête à combler les manques 

La crise énergétique passe aussi par l’électricité… La centrale Emile Huchet de Saint-Avold doit redémarrer. Mais ce n’est toujours pas le cas. Où en est-on ?

C’est une centrale qui va venir compléter l’approvisionnement en électricité mais qui ne fonctionnera pas en permanence. C’est une centrale qui est destinée à combler les pics de consommation. C’est donc vraisemblablement quand il fera vraiment froid ou à certaines heures et périodes de la semaine, quand la demande d’électricité sera forte que la centrale va tourner. Elle est pratiquement prête puisque des essais vont être menés dans les prochains jours par l’exploitant, GazelEnergie et la préfecture a beaucoup travaillé ces derniers mois pour assurer l’emploi des salariés : faire revenir ceux qui étaient partis il y a quelques mois et pour s’assurer du dispositif anti-pollution aussi et de l’état du stock de charbon. Donc cette centrale va tourner quelques jours, à quelques moments au cours de cet hiver pour apporter un complément aux centrales qui produisent en permanence.

C’est ponctuel mais est-ce qu'on sait déjà si ce sera étendu à l'hiver prochain ? 

Je ne sais pas ça dépendra notamment de la disponibilité des centrales nucléaires. Vous savez qu’un certain nombre d’entre elles ont dû faire l’objet de révision sur des tuyauteries. EDF travaille sur la réparation de ces centrales, il y en a d’autres qui devront être arrêtées l’été prochain. Tout cela se prévoit avec quelques mois d’avance mais je ne peux pas prévoir ce qui se passera pour l’hiver suivant. Celui qui vient, on a ce qu’il faut mais l’hiver suivant on ne sait pas et on prendra les décisions en temps utiles.

Pas de retour du masque obligatoire en Moselle 

En dehors des énergies, le Covid-19 n’a pas disparu, au contraire. Les chiffres augmentent à nouveau. En Sarre, on parle à nouveau du masque obligatoire.

Le masque peut-il ou va-t-il être à nouveau obligatoire dans certains cas en Moselle ?

Non, ce n’est pas à l’ordre du jour mais vous avez raison de dire que le Covid n’a pas disparu. Il y a actuellement une recrudescence du nombre de cas, du nombre de malades. Cela revient avec l’hiver notamment et donc j’insiste sur 2 choses : la poursuite des gestes de prévention, notamment dans les lieux clos, dans certains transports en commun, le port du masque est recommandé mais il n’est pas obligatoire. Et puis la deuxième chose sur laquelle j’insiste c’est la vaccination. Il est important de continuer à se faire vacciner surtout pour les personnes de plus de 80 ans ou ceux qui présentent des fragilités. La maladie reste une menace pour les plus fragiles qui doivent se protéger ainsi que leur entourage.


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