Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling


par Camille Bazin
mercredi 2 novembre 2022 à 05:40

Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling

Un projet en éolien est en cours d’étude sur les hauteurs de 3 communes : HundlingIppling et Rouhling. 6 à 9 éoliennes devraient voir le jour près de la piste cyclable. Une association s’est récemment créée contre ce projet : Vent d’alerte sur la Hungerbach. Elle regroupe des habitants de ces trois communes, mais surtout de Nousseviller-Cadenbronn, la commune voisine qui s’oppose à ce projet depuis plusieurs années.

Une énergie pas si verte que ça ?

À la présidence de cette toute nouvelle association, un visage bien connu localement : Serge Starck, l’ancien maire de Nousseviller-Cadenbronn, et ce n’est pas pour rien. La commune était dans un premier temps associée à ce projet, mais dès 2019, le conseil municipal avait voté contre.

Son N°1 - Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling

Sous différents motifs. Premier motif principal, c’est qu’on a déjà un parc éolien à proximité. Tout le monde dit que c’est le parc de Cadenbronn en fait, il se situe sur les communes de Bousbach et Kerbach, mais le problème, c’est que les gens de Cadenbronn qui habitent à proximité, puisque l’éolienne la plus proche est à 750m de Cadenbronn, se plaignent du bruit.

Et il n’y a pas que le bruit. L’ancien maire ne manque pas d’arguments quand il s’agit de s’opposer à l’installation des éoliennes. Saturation d’éoliennes dans le paysage local, préservation de l’environnement ou encore rendement insuffisant, tout y passe.

Son N°2 - Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling

Au niveau national, en 2021, nous avions un taux de production de l’énergie éolienne qui tournait autour de 21%. C’est-à-dire que 21% seulement du temps, l’énergie venait des éoliennes. Donc ce qui veut dire que l’éolien ne remplace absolument pas les centrales classiques. C’est-à-dire qu’il faudra toujours le nucléaire, il faudra toujours les centrales à charbon, il faudra toujours les centrales au gaz. D’ailleurs, c’est ce qu’il se passe en Allemagne. Ils continuent à brûler du charbon, ils continuent à mettre en place des centrales à gaz donc quand on nous remplie la tête comme quoi l’éolien, c’est l’énergie de demain, c’est l’énergie verte, oui bien sûr quand il y a du vent, c’est l’énergie verte, mais 75 ou 80% du temps il n’y a pas de vent donc il n’y a pas d’énergie verte.
Zone d'implantation potentielle du parc

Distance avec les premières habitations. 

L'association craint un passage en force

Lors de l’installation d’un parc éolien, les propriétaires de terrains et les communes perçoivent de l’argent de la part des promoteurs, dans ce cas, TotalEnergies, Iberdrola et l’agence Tact. Là encore, l’argument financier doit être regardé de près selon Serge Starck.

Son N°3 - Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling

Quand on regarde de plus près, on se rend compte que les gros revenus vont aux intercommunalités. La communauté de communes ou d’agglomération prend 50% de l’IFER, le département prend 30% donc il ne reste que 20% à partager entre les communes. J’ai fait quelques simulations, après des prix réalistes, il faut savoir que l’IFER, alors qu’on nous promettait des dizaines de milliers d’euros, tourne autour de 10 000, maximum 15 000€ pour un parc de 9 éoliennes de 3MWh par commune pour l’ensemble du parc. Sacrifier l’environnement pour 15 000€ ou même 20 000€ avec le foncier je trouve que c’est un peu abusé.

Un mât d'observation a été implanté pour mesurer les vents et la présence de chauve-souris. Des études doivent également être menées pour mesurer l’impact sonore ainsi que les conséquences sur la faune et la flore.

Son N°4 - Vent d’alerte sur la Hungerbach : une association contre le projet éolien de Hundling, Ippling et Rouhling

Il y a un scénario qui aurait dû être présenté actuellement, mais pour l’instant, il n’y a rien. A priori, on aurait une réunion fin novembre, mais ils disent qu’ils ont eu des retards dans leurs études. Je ne dis pas que ce n’est pas possible, mais ce que nous craignons, c’est que quelque part, ils attendent la nouvelle législation qui est en cours d’étude actuellement, en cours d’approbation. Ce qu’il faut savoir, c’est que le gouvernement veut augmenter le nombre d’éoliennes et donc dans le nouveau projet de loi, ils proposent de supprimer les enquêtes publiques. Ça, quelque part, c’est une aberration complète parce qu’on peut difficilement imaginer que le préfet puisse donner son accord sur un projet éolien sans que la population ne soit concernée, sans même que les élus du terrain ne puissent donner leur avis. Enfin, ils peuvent donner leur avis, mais leur avis ne sert à rien. Déjà aujourd’hui, même si un conseil municipal s’oppose à un projet, il faut savoir que le préfet peut quand même autoriser l’implantation du projet. Donc, quelque part, le gouvernement est en train de prendre des décisions qui frise tout bon sens.

Vent d’alerte sur la Hungerbach veut avant tout informer la population sur l’impact de ces éoliennes. L’association s’engage également à suivre le projet de près et s’il le faut à aller en justice si des irrégularités venaient à être constatées. Si le calendrier est respecté, le chantier devrait commencer en 2026 pour une mise en service en 2027.

Serge Starck, président de l'association et ancien maire de Nousseviller-Cadenbronn

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