600 tonnes de convoi exceptionnel pour l’usine Arkema
Un convoi exceptionnel XXL a traversé la région cette semaine. Parti de Frouard, près de Nancy, lundi, le convoi exceptionnel a parcouru une centaine de kilomètres jusqu’à la plateforme chimique de Carling où il est arrivé mercredi soir. Deux convois de 67m de long, 7m de haut et 295 tonnes chacun transportant des colonnes pour l’usine Arkema. Nous avons suivi la traversée de Valmont.
Son N°1 - 600 tonnes de convoi exceptionnel pour l’usine Arkema
"On doit tout le temps rester vigilant"
Sur le bord de la route, les curieux sont au rendez-vous. Anne-Marie, appuyée sur sa canne, est sortie de chez elle.
Pour regarder parce que c’est quand même impressionnant. Moi, je dis chapeau aux conducteurs et ceux qui marchent à côté.
En tête du convoi, le conducteur, c’est Frédéric, 30 ans de carrière.
On doit tout le temps rester vigilant.
Ce qu’il redoute le plus sur la route, c’est le dévers.
Il y a un village avant où il y a un gros dévers. C’est là que mon collègue et moi, on avait la boule au ventre. Le risque du dévers, c’est que la pièce se renverse. On doit compenser, c’est-à-dire que mes collègues jouent avec la remorque pour que la pièce reste toujours droite.
Les collègues, ce sont deux opérateurs qui marchent à côté du convoi.
Ils sont focalisés sur le petit inclinomètre et quand les voyants s’allument d’un côté, ils se corrigent de manière à ce qu’on ramène l’assiette toujours au même niveau.
Franck Lloret, technico-commercial des Transports Capelle Oversize est le chef d’orchestre de la manœuvre.
Là, on met quelques cales parce qu’on va monter sur des trottoirs assez tranchants donc pour éviter d’endommager les trottoirs et les pneus, on adoucit un peu la liaison par des petites cales.
Pour pousser le convoi dans les montées et le retenir en descente, un camion est également positionné à l’arrière. Il sert aussi à inverser le convoi si besoin.
Le convoi est symétrique. Le tireur devient pousseur et le pousseur devient tireur.
Après de nombreuses heures passées sur la route, le convoi est arrivé sur la plateforme chimique de Carling. Les deux colonnes rejoignent ainsi les deux autres qui avaient déjà été acheminées la semaine dernière.
Un projet de décarbonation pour l'usine Arkema
Une fois arrivées à bon port, les colonnes serviront à la construction d’une nouvelle unité de production de l’usine Arkema : le projet Carat. David Urbaniak, est le directeur du projet.
Son N°2 - 600 tonnes de convoi exceptionnel pour l’usine Arkema
C’est une nouvelle unité qui va permettre de fabriquer de l’acide acrylique et c’est un produit de base qui sert à différents produits, que tout le monde peut connaître, des adhésifs, des peintures, des floculants pour le traitement de l’eau.
Ces produits étaient déjà fabriqués à Carling. La nouvelle unité se veut plus écologique.
Son N°3 - 600 tonnes de convoi exceptionnel pour l’usine Arkema
On décarbone la production donc on va réduire de 20% nos émissions de CO2 grâce à ce projet. On simplifie le procédé, on le rend plus compétitif et donc on le modernise avec ce projet d’investissement qui est majeur pour le groupe puisqu’on est sur 130 millions d’investissement.
Un projet rendu possible grâce notamment aux subventions du fournisseur d’électricité EDF et de l’Ademe par le fonds chaleur. La construction de l’unité a démarré en début d’année 2024 avec le terrassement, la charpente et les structures. Les colonnes, fraîchement arrivées sur le site, seront levées fin janvier. Une première unité devrait être mise en service en octobre 2025 et la deuxième en avril 2026.