Gersheim : La commune sarroise développe l'intelligence artificelle pour répondre aux questions de la population
De l'autre côté de la frontière, les habitants de Gersheim peuvent trouver des réponses à leurs questions grâce à l'intelligence artificielle. Ce projet de chatbot a été présenté hier aux médias en mairie de Gersheim, en Sarre.
Son N°1 - La commune sarroise développe l'intelligence artificelle pour répondre aux questions de la population
Michael Clivot - maire de Gersheim
Vous avez installé un chatbot citoyen sarrois. A quoi va-t-il-servir ?
Alors effectivement c'est un système d'intelligence artificielle qui est à disposition de nos citoyens 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et qui permet de poser un grand nombre de questions que normalement on poserait à quelqu'un qui se trouve à la mairie, au bureau des citoyens. Donc l'intérêt pour nous c'est effectivement d'avoir la possibilité de répondre à un grand nombre de questions de nos citoyens sans qu'ils soient obligés d'aller à la mairie. Et surtout peut-être aussi des petites questions avec seulement de petites informations, sans être obligés d'appeler et forcément de prendre le temps de nos collaborateurs à la mairie qui ont d'autres tâches à accomplir. Donc en fait c'est une situation win-win. Nous avons la possibilité d'aider nos citoyens à avoir plus rapidement les informations dont ils ont besoin. Et d'un autre côté d'optimiser un peu le temps de travail de nos collaborateurs.
Comment ça se présente ? C'est un chatbot en ligne ? On se connecte sur le site de la mairie et on peut discuter ?
Voilà tout à fait. Donc c'est sur notre site internet, c'est comme une barre de recherche dans un moteur de recherche. Je peux lui poser toutes les questions que je veux en 40 langues. Donc ça nous permet aussi d'aborder nos citoyens qui viennent d'autres pays. Donc par exemple, "Comment est-ce que je peux avoir une nouvelle carte d'identité ?", "Comment ça se passe avec mon permis ?", "Je viens d'être papa ou maman. Quelles démarches je dois faire ?". Et donc le chatbot prépare un peu tous les documents à préparer, les démarches à suivre. Et puis au final, dans la majorité des cas, il faudra à la fin se présenter peut-être à la mairie mais au moins tout sera préparé. Ça optimise le temps du citoyen et des collaborateurs à la mairie.

La limite parfois de ces chatbots, c'est que, s'il y a une subtilité dans la demande, le chatbot ne comprend pas forcément la question. Est-ce que ce service va entrainer une réduction de la présence physique en mairie ? Est-ce qu'on peut toujours s'adresser à de vrais conseillers ou est-ce que ça va remplacer certains postes ?
C'est un service absolument supplémentaire qui justement nous permet seulement de répondre à quelques besoins mais la plupart des démarches nécessitent encore une présence physique. Peut-être que ça, ça va changer dans les prochaines années. Et ce que nous espérons aussi, c'est de pouvoir optimiser cette intelligence artificielle qui pourra peut-être remplir à la place du citoyen des formulaires, peut-être engendrer des démarches automatiques dans d'autres systèmes. Mais l'intérêt n'est absolument pas d'avoir moins de personnel, mais que le personnel ait plus de temps de travailler sur certains dossiers et que le citoyen puisse faire ses démarches quand il veut, à l'heure, au jour de la semaine qu'il veut. Donc en fait l'intérêt est effectivement d'avoir un service supplémentaire, mais non de remplacer la présence physique. Et puis il faut savoir que toujours un grand nombre de personnes ne sont pas vraiment initiées à ce genre de système. Donc il faut aussi avoir des structures qui permettent aussi d'aider ces gens-là.
C'est un projet qui ne s'arrête pas à Gersheim, c'est un projet porté par un groupement intercommunal. Vous êtes plusieurs à vous lancer dans ce système de chatbots. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Effectivement, nous avons une grande institution en Sarre qui regroupe toutes les communes de la Sarre et tous les districts, tous les kreis, dans le domaine de la digitalisation de l'administration publique. Et donc la commune de Gersheim, avec la commune de Wadgassen, qui se trouve près de Sarrelouis, nous étions "communes pilotes", parce que cette intelligence artificielle, on ne la met pas simplement sur ON, il faut un peu l'initier, il faut lui donner des informations, il faut lui dire où chercher certaines informations dont elle peut avoir besoin. Et donc ça s'est passé à peu près pendant six mois, nous avons un peu piloté ce genre de système. Et maintenant, avec la mise en ligne, les autres communes en Sarre ont la possibilité d'adopter ce genre de système aussi pour leurs communes.


