Le Wilde Jäger et les Rummelbootze, traditions locales d'avant Halloween en Alsace/Lorraine
 
		Halloween est célébré aujourd’hui. Mais avons-nous raison de prendre part à ces festivités alors que nous avons nos propres traditions locales ? Avant l’arrivée d’Halloween, la Lorraine et l’Alsace avaient déjà leurs traditions en cette période de Toussaint. Damien Schuler, fondateur de Patrimoine Vivant fait partie de ceux qui essayent de les perpétuer.
Son N°1 - Le Wilde Jäger et les Rummelbootze, traditions locales d'avant Halloween en Alsace/Lorraine
Pour Damien Schuler, Halloween…
C’est un peu la pièce rapportée, commercialisée, version américaine.
Forcément, dans la région, il y avait un antécédent.
Il y avait bien quelque chose déjà avant qui était le mythe du Wilde Jäger, puisqu’en fait tout commence par un mythe, c’est-à-dire une histoire. Le Wilde Jäger c’est le chasseur sauvage et qui se traduit par une forme qui devient les Rummelbootze, c’est-à-dire les figures grimaçantes qui étaient faites autrefois de betteraves fourragères.
Il y a moins de 50 ans, ces traditions étaient encore respectées en Moselle-Est, dans le pays de Nied ou encore en Alsace Bossue.

Le Wilde Jäger et les Rummelbootze
Il est compliqué de savoir d’où viennent ces festivités, si elles sont d’origine celtiques ou germaniques, en tout cas, elles ont comme personnage principal le Wilde Jäger. Il arrive quand les oies sauvages s’en vont.
A partir du moment où on passe dans la moitié sombre de l’année, c’est-à-dire qu’il faut oublier un peu l’idée des 4 saisons, c’est deux moitiés qui s’opposent et s’épousent, une moitié sombre de l’année qui cède sa place à une moitié claire de l’année. Et cette lutte de la moitié sombre de l’année est représentée par un chasseur sauvage, qui, à partir des nuits sombres d’automne, des tempêtes de l’automne, fait irruption dans le ciel. C’est un cavalier, sur son cheval blanc, accompagné par des chiens blancs et une horde furieuse de guerriers morts au combat.
Au-delà des mythes et histoires, les anciens creusaient des légumes, les fameuses figures grimaçantes :
Qui vont servir à la fois à effrayer les humains, mais aussi peut-être à effrayer les esprits, entre guillemets, ou les morts qui vont rendre visite à ce moment-là, et en fait à s’amuser à se faire peur pour mettre en forme ce mythe.
 
 
Un patrimoine à sauver
Des traditions qui se perdent aujourd’hui et qu’il est important de continuer à faire vivre selon Damien Schuler.
On n’est pas en train de parler de folklore, on est en train de parler de patrimoine immatériel qui est reconnu par l’UNESCO, qui est dans la dernière ligne droite de sa disparition, très clairement. Mon travail depuis 7 ans à Patrimoine Vivant à Sarreguemines, c’est de dire aux habitants : « attention, derrière ça, il y a des pépites de civilisation ». C’est-à-dire, des valeurs fortes, du sens, le sens donné à une société, des émotions partagées et que ça, ça donne une direction à une société. Si on sort de cette direction-là, c’est pas une société de consommation, c’est pas des festivités d’Halloween qui vont mettre du sens à une société.
C’est pour ça qu’une animation aura lieu le 14 novembre prochain à Sarreguemines. Tout le monde sera invité à creuser son légume et le déposer au square Bennett. On vous parlera plus en détail de cet événement très prochainement.




