Épisode du dimanche 5 mars 2023 à 14:20
Comment a commencé cette passion chez toi ?
Toute petite. Je me revois avec mes poupées, leur coudre des vêtements. Alors, je n'avais aucune notion de couture évidemment. Je prenais des morceaux de tissu, que je mettais sur la poupée, et je coupais au fur et à mesure. Je prenais mon fil et mon aiguille, j'essayais d'adapter, puis j'étais très contente du résultat. Sur le plan technique, c'était totalement nul, mais j'étais heureuse.
Tu te souviens de ta première machine à coudre ?
Oui, je l'ai acheté avec mon premier salaire. Je travaillais dans un magasin de rideaux, à Freyming à l'époque. Et en face de ce magasin-là, il y avait un magasin de machines à coudre. Je me suis acheté ma première machine, c'était le modèle basique, avec un point droit, un zigzag, il n'y avait pas tous les points que nous avons aujourd'hui sur les machines. J'ai tout cousu là-dessus, des maillots de bain, des manteaux...
Tu en as fait ton métier aussi ?
Oui. C'est une réelle passion. Quand ma fille était petite, je m'arrangeais toujours pour avoir un morceau de tissu qui me restait de ce que j'avais fait pour moi, pour lui faire le même vêtement que moi. C'était rigolo.
C'est quoi la plus belle chose que tu aies cousue, ou qui t'a marqué ?
Il y a plein de choses qui m'ont marqué. Chaque fois que l'on fait un vêtement, on veut se perfectionner, et on est obligé de sortir de sa zone de confort. On fait d'autres choses, et quand cela a bien réussi, on est très content. Je pense que j'ai toujours était satisfaite de ce que j'ai cousu. Après, des fois, j'ai fait des mauvais choix concernant les tissus. Mais ça, il faut l'accepter. Mais globalement, quand j'achète un morceau de tissus, je vois déjà le vêtement terminé.
Comment tu as appris la couture ?
Moi, j'ai appris la couture industrielle, au lycée à Merlebach. Mais nous étions formés pour travailler à la chaîne. Ce n'était pas du tout ce que moi, j'attendais de la couture. Quand j'ai commencé à faire mes vêtements moi-même, je me suis rendu compte que la couture industrielle, elle ne s'adapte pas forcément, par exemple quand je sortais un patron dans un magazine. Donc j'ai adapté de mon côté, j'ai appris toute seule, à mettre de la couture floue avec de la couture industrielle. C'est pour cela que je ne travaille pas à l'ancienne. À l'ancienne, on faisait encore des bouclettes... Moi, je zappe cette étape-là du montage d'un vêtement. Je vais à l'essentiel.
Comment tu en es venu à donner des cours ?
En fait, on est venu me chercher. J'avais dans mon entourage une personne qui a vu mes compétences, et qui m'a demandé si je ne voulais pas donner des cours. J'ai d'abord dit non, je n'arrivais pas à me projeter. Et j'étais surprise que l'on vienne vers moi. Cette personne m'a proposé de faire un essai un semestre, et si ça ne marche pas, tu arrêtes. Je fais ça depuis 2014. Je me suis rendu compte que j'étais réellement dans mon domaine, dans ma passion. Et j'adore transmettre aussi. J'essaie à chaque cours de donner le meilleur de moi-même.
Les cours de Brigitte, c'est à l'université populaire de Sarreguemines, le mercredi, le jeudi, et prochainement le lundi.
https://www.upsc-asso.fr/recherche.html