Épisode du lundi 13 octobre 2025 à 09:45
L’ancienne ferme des bénédictins de Tholey est construite au début du XVIII? siècle, sans doute vers 1711, à proximité du Prieuré et de l’église.
En 1721, une fontaine est installée devant le bâtiment et vers 1735, un premier pont en pierre est construit un peu plus haut afin d’enjamber la « Strichbach ».
Confisquée lors de la Révolution, les bâtiments sont ainsi décrits : « une maison de fermier composée d’une cave, d’une cuisine, d’un poêle et d’une chambre au rez-de-chaussée, de 3 chambres au premier et d’un grenier à blé au-dessus. A 3 toises aux environs, il y a un bâtiment qui forme une espèce de cour contenant une grange avec engrangements et écuries. Estimé 3000 livres ». Les moines sont chassés.
Après la Révolution française, la ferme est vendue aux enchères le 22 avril 1793. Jean Kessler, originaire d’Ippling, qui a épousé Madeleine Bubel de Welferding l’achète. Il y établit une auberge et un débit de boissons tout en continuant d'exploiter des terres. En 1804, son beau-fils devient propriétaire de l’auberge.
D’autres propriétaires se succèdent, jusqu’en 1886, date à laquelle apparaît pour la première fois, le nom de l'ancêtre Joseph Bock. Elle devient alors une halte offrant le gîte et le couvert pour les charretiers et leurs chevaux, halant les péniches du Canal de la Sarre. Il dispose d’une écurie. Une pancarte au-dessus de l’écurie « ohne Garantie » en référence aux éventuels vols durant la nuit.
Cinq générations de la famille Schneider vont se succéder sans cesser de perpétuer cette tradition d'hospitalité et de bonne table pour le plus grand plaisir de leurs hôtes.
Jusqu'en 1970, l'auberge s'apparentait plus à un café de village. Rebaptisée « Caverne d’Ali Baba » durant les années 60, l’auberge connaît un changement radical en 1970
Sous l’impulsion de Jean-Claude Schneider, l’auberge se transforme radicalement. Les locaux sont restructurés. Le bistrot auberge cède sa place à un restaurant gastronomique haut de gamme, dénommé « L’auberge Saint Walfrid .* Un travail récompensé par une première étoile au Michelin en 1977.
Après une formation dans de grandes maisons (Le Crocodile de Strasbourg, La Palme d'Or à Cannes…), Stephan rejoint son père en 1986.
Au printemps 1998, l’Auberge Saint Walfrid fête le retour de l’étoile Michelin, disparue en 1994, et l’inauguration de onze superbes chambres, d'une nouvelle salle de séminaires et d'un salon donnant sur le parc.
Depuis la disparition prématurée de Jean-Claude Schneider à l'hiver 2004, Stephan Schneider, fidèle à l'esprit de son père, perpétue la tradition familiale et défend la culture de l’art culinaire et du bien recevoir.
En 2019, de nouveaux travaux d’extension ont eu lieu (suites luxueuses, sauna, piscine..)
Nom de Saint Walfrid, patron de la paroisse fondée par les Bénédictins de Tholey, a également donné son nom au village de Welferding, rattaché à Sarreguemines depuis 1964.
Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique.