La chronique végétale : la carotte sauvage

La Mélodie Family

La chronique végétale : la carotte sauvage

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Épisode du mercredi 14 août 2019 à 10:24

La carotte sauvage (Daucus carota)

 

Histoire et anecdotes

Pline l’ancien appelait cette plante dans son Histoire naturelle « pastinace gallica », c’est-à-dire la nourriture du gaulois, une appellation que l’on retrouve aujourd’hui encore dans certaines régions de France, où la pastenade  n’est autre que la carotte.

La carotte poussait à l'état sauvage, il y a plus de deux mille ans, en Asie Mineure. L’ancêtre sauvage de la carotte provient d’Afghanistan, qui reste le centre de la diversité de Daucus carota.

À l’origine, les carottes sont blanches, plutôt maigrichonnes et fort peu appétissantes. La racine  était connue depuis l’Antiquité pour son parfum aromatique. Les Grecs, les Latins, les Slaves et les Germains ne connaissaient que la forme blanche, aujourd’hui, donnée au bétail. Grecs et Romains ne semblaient guère l’apprécier car les carottes avaient une couleur blanchâtre, une peau assez coriace, et un cœur très fibreux.

Elle a été domestiquée en Afghanistan au Xe siècle. On parle alors de carotte de l’Est. Ces carottes, qui sont toujours présentes actuellement, sont fréquemment violettes ou jaunes. La carotte de l’Ouest est apparue suite à des sélections agronomiques à la Renaissance, au XVIIe siècle, en Hollande. C’est la première carotte charnue, dite la « Longue Orange ». Des Hollandais désireux de montrer leur fidélité à la Maison d’Orange, une principauté protestante de France, croisent au XVIe siècle des variétés à chair rouge et à chair blanche et finissent par obtenir une racine d’un bel orange lumineux.

Au début du XXe siècle, la découverte du carotène et de ses bienfaits contribue à populariser la carotte aux États-Unis. Avant, elle servait surtout de nourriture pour le bétail. Aujourd’hui c’est un légume très consommé dans les pays occidentaux puisque1 légume sur 5 achetés est une carotte.

Les Amish des États-Unis utilisaient les fruits de carotte comme moyen de contraception d’urgence.

Description botanique

La carotte sauvage est une plante de la famille des apiacées, appelée aussi ombellifères, car elle porte des fleurs en ombelle. C’est une plante des champs et coteaux incultes, aux tiges striées, rameuses, aux feuilles molles, supérieures divisées en lanières, pouvant atteindre 80 cm de haut.

La tige est velue, les feuilles divisées avec une odeur de carotte. Les fleurs sont blanches ou rosées, groupées en ombelles, dont la fleur centrale est souvent pourpre. La présence de cette fleur centrale pourpre est un critère essentiel pour la détermination de la plante.

L’ombelle forme un plateau attirant de nombreux insectes, également par son odeur miellée et la fleur pourpre centrale qui simule un insecte posé au centre. Cette plante est précieuse pour la biodiversité en favorisant l’entomofaune. Enfin, des oiseaux comme les verdiers apprécient particulièrement ses graines.

À la base de l’ombelle se trouve de petites feuilles, les bractées, qui sont très découpées.

Au moment de la fructification, l’ombelle se contracte en forme de nid en repliant ses rayons vers l’intérieur, ce qui enclot les fruits munis de crochets à l’intérieur.

Usage culinaire

Les feuilles (appelées fanes), consommées crues ou cuites, peuvent être ajoutées aux salades.

La racine, consommée crue ou cuite, est tendre et sucrée la première année. L’année suivante, elle devient ligneuse à l’intérieur, avec pour seule partie comestible une mince couche extérieure charnue mais fibreuse, ce qui la rend inconsommable. Par mesure de précaution et vu les risques de confusion, on ne consommera pas sa racine.

Les fruits dégageant au froissement une odeur très aromatique de poire, forment un excellent condiment qui parfume desserts et boissons.

Les fleurs se cuisinent en beignets ou cuits comme des légumes.

 

Usage médicinal

La racine de carotte sauvage possède un usage médicinal pour le traitement de diverses dermatoses, pour le diabète, les diarrhées infantiles.

Un mythe veut que la consommation de carottes rende aimable, et donne des fesses roses. Une explication veut que croquer une carotte permet de mordre, de décharger son agressivité sur l'aliment et de se calmer. Une vieille tradition consiste à faire avancer un âne, animal têtu au fort caractère, en mettant une carotte sous son nez, ce qui rendait sa compagnie plus agréable. Quant à la peau rose, elle peut être induite par une importante consommation de végétaux riches en caroténoïdes. Les caroténoïdes de la carotte peuvent pigmenter et colorer certaines parties du corps qui fixent plus que d’autres la couleur mais... pas les fesses.

 

Précautions

Le contact avec les feuilles peut provoquer des éruptions cutanées, comme chez de nombreuses apiacées.

L’identification de cette plante, de la famille des apiacées, une grande famille botanique renfermant d’autres espèces toxiques à mortelles comme la ciguë, nécessite donc une vigilance encore plus accrue. Avant de passer en cuisine, il faut savoir parfaitement l’identifier car, répétons-le, la famille des apiacées renferme beaucoup de plantes toxiques. Une petite fleur rouge sombre au centre de l’ombelle, une tige velue et une odeur agréable sont trois arguments qui permettent de s’assurer que l’on a bien à faire à une carotte sauvage.

La consommation des fruits est déconseillée pendant la grossesse.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie . De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Sources :

http://www.wikiphyto.org/wiki/Carotte_sauvage

 

 


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