La chronique végétale : Le galinsoga cilié

Dans mon jardin

La chronique végétale : Le galinsoga cilié

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Épisode du mercredi 28 août 2019 à 10:29

Le galinsoga cilié (Galinsoga quadriradiata)

 

Histoire et anecdotes

Le nom de cette plante vient du botaniste espagnol Mariano Martinez Galinsoga, directeur du jardin botanique de Madrid au XVIIIe siècle, et du latin «quadriradiata» qui signifie 4 rayons, sans doute en raison de la forme de ses graines, allongées à section quadrangulaire.

C’est une plante herbacée de la famille des asteracée, cosmopolite, introduite d’Amérique du Sud et vue la première fois à Hambourg en 1982. Elle fut introduite aux fameux jardins botaniques royaux de Kew en 1796 mais d’autres affirment qu’elle est arrivée en Europe aux herbiers de Paris et Madrid en 1794 sous forme de graines envoyées par les botanistes Ruiz et Pavon.

Les Allemands l’appellent Franzosenkraut, l’herbe française.

 

Description botanique

Cette plante se développe avec une vélocité impressionnante. Chaque plant peut produire 7500 graines et 3000 fleurs en 8 à 9 semaines. Elle est ainsi détestée des jardiniers. Les graines, très petites, sont transportées très facilement et en plus sont adhérentes aux poils des animaux et aux vêtements.

Elle apprécie les jardins, champs, terrains incultes et encombrés de décombres. On la trouve ainsi sur sol légèrement acide, bien drainé et riche. C’est donc un excellent indicateur de la qualité du sol et signifie que vous avez un excellent sol de potager.

C’est une plante moyenne ramifiée, avec de très petits capitules, de 10 à 70 cm de haut. Sa tige est couverte de poils hérissés, de même que ses rameaux. Elle est glanduleuse aux extrémités. Les feuilles sont ovales, dentées, pétiolées et poilues sur les deux faces. Elle fleurit de juillet à octobre. Les fleurs, très petites, se présentent comme des capitules de type marguerite, ne dépassant pas 4 à 7 mm. Les 15 à 30 fleurs centrales forment un cœur jaune.

Elle se développe dans tous les milieux y compris le nord de la Sibérie mais reste sensible au gel, car elle est originaire du Mexique où elle se reproduit sans interruption toute l’année.
Comme elle est très invasive, elle a un réel impact économique sur de nombreuses cultures agricoles.

 

Usage culinaire

C’est une plante comestible au goût musqué dont la saveur rappelle celle des topinambours ou de l’artichaut. Toutes les parties tendres, y compris les fleurs, se cuisinent crues ou cuites. Elles parfument agréablement les salades. Elle est très intéressante pour sa richesse en fer. Elle peut également être utilisée sèche en condiment.

Très peu utilisé en France, le soldat galant, un autre de ses noms, est un légume feuille traditionnel en Amérique du Sud, ainsi qu’en Asie du Sud-Est. Il fait partie des « brèdes ». Les brèdes désignent un ensemble très divers de légumes feuilles comestibles qui sont cuisinées avant d'être consommées dans les pays tropicaux.

Vous pouvez en ramasser et déguster à volonté, les agriculteurs vous remercieront.

 

Usage médicinal

En Afrique, les feuilles sont utilisées, notamment, pour calmer les piqûres d’orties et traiter les inflammations de la peau. Au Brésil, elle est considérée comme digestive et serait utilisée en cas de maux d’estomac et autres troubles de l’appareil digestif.

 

Précautions

Il existe dans notre région un deuxième galinsoga, le galinsoga à petites fleurs (Galinsoga parviflora), moins fréquent, dont la tige est glabre. Cette plante se cuisine de la même façon. En Colombie, elle est utilisée pour aromatiser le plat national, l’ajiaco, qui est une soupe de pommes de terre.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie . De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Sources :

http://naturealsacebossue.over-blog.com/2017/08/galinsoga-cilie.html

Chronique réalisée par Gilles, ethnobotaniste et mycologue 


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