L'invitée du Grand Réveil : Monique François

Le Grand Réveil

L'invitée du Grand Réveil : Monique François

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Épisode du mercredi 11 septembre 2019 à 09:27

Monique François, déléguée fédérale FO Santé Lorraine

Six mois après le début de la grève dans les urgences hospitalières, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a fait plusieurs annonces. Elle a notamment promis de consacrer plus de 750 millions d’euros entre 2019 et 2022 pour la refondation des services d’urgence. Cet argent servira à financer 12 mesures. La mesure phare : la création d’un « service d’accès aux soins » : en ligne ou par téléphone, ce service orientera les patients vers un médecin, vers une téléconsultation ou encore vers les urgences.

Que pensez-vous des annonces de la ministre ? Êtes-vous convaincue ? ou déçue ?

Déçue, bien sûr. Le pacte de refondation des urgences ne répond en rien à la réalité du terrain, et ne répond surtout en rien à la colère et aux besoins exprimés depuis des mois par les agents. On voit ça au nombre de sites en grève. On va continuer à se mobiliser.

La ministre a promis plus d'argent, mais est-ce suffisant ? 

Il n'y a pas plus d'argent. On redistribue simplement les financements qui étaient prévus pour d'autres dépenses. L'argent ce n'est pas le seul problème, il faudrait embaucher aussi.

Des lits et des effectifs supplémentaires, c'est ça que vous demandez en réalité ?

Tout à fait ! Parce que si on prend les 750 millions d'euros et qu'on ramène ça au personnel qu'on pourrait embaucher, ça représente 20 000 agents, donc une moyenne de 12 agents par service d'urgences. Et actuellement il nous manque des bras, autant en personnel médical qu'en personnel paramédical.

Est-ce que la création d’un service d’accès aux soins est une bonne idée selon vous ?

Présentée comme une mesure phare et reposant essentiellement sur la volonté hypothétique de tous les acteurs de la vie de l'hôpital, cette mesure sera extrêmement difficile à mettre en oeuvre. Pour Force Ouvrière, créer une structure supplémentaire entre les maisons médicales et l'hôpital apparaît, au regard de la pénurie médicale, comme un contre-sens. Il manque quelque chose. Il nous faut des moyens. Il faut travailler en amont avant de mettre ça en place. Je ne dis pas que c'est une mauvaise idée mais tomber sur un opérateur qui vous demande de taper 1, taper 2, taper 3... je ne sais pas si c'est vraiment la solution.

Le 28 juin dernier, le service des urgences de l’hôpital Robert Pax à Sarreguemines est entré en grève. Est-ce que la grève continue ? Est-ce que les annonces de la ministre vont calmer les grévistes ?

Le mouvement s'est un peu essoufflé pendant l'été. Mais il faut savoir qu'à Robert Pax nous avions déjà déposé un préavis de grève en février, où la direction avait répondu à pas mal de revendications, mais nous aujourd'hui ce qu'on attend ce sont des lits d'aval. Et là, notre direction ne fait que suivre les directives ministérielles. Donc la ministre qui ne débloque pas et qui ne veut pas réouvrir des lits, non on n'est pas d'accord. 

Donc la grève continue ? 

Oui, on suit le mouvement national. Et j'aimerais aussi rajouter, qu'il y a certes la situation désastreuse de nos hôpitaux mais il ne faut pas oublier nos EHPAD. LA fédération FO va remettre le couvert à partir du 23 septembre prochain pour les EHPAD. On sera en grève. C'est difficile pour tout le monde aujourd'hui, il faut que tout le monde soit logé à la même enseigne.


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