Épisode du mercredi 1 janvier 2020 à 08:33
Le gui (Viscum album)
Le gui fait aujourd’hui partie des traditions des fêtes de Noël et de fin d’année. On s’embrasse sous le gui, on l’associe aux décorations de Noël. Découvrons dans cette chronique les symboles et traditions associés à cette plante.
Traditions et symboles
Les Grecs associaient le gui à Hermès, grand messager de l’Olympe. Synonyme d’immortalité durant l’Antiquité, intermédiaire entre le ciel et la terre, le gui représentait une puissance magique qui protégeait du feu et des démons.
La légende dit que lors de sa descente aux Enfers, Énée, un héros de la guerre de Troie, ouvrit les portes du Tartare grâce à des rameaux de gui. La plante possède ainsi la réputation mystérieuse de pouvoir ouvrir les portes des mondes inférieurs.
Le gui est une plante sacrée pour les celtes. Les druides croyaient qu’elle était semée sur le chêne par une main divine et voyaient dans l’union entre leur arbre sacré et ces rameaux toujours verts un symbole d’immortalité.
Le sixième jour de l’année celtique, les druides allaient couper le gui, en grande cérémonie (un druide vêtu de blanc s’enfonce dans la forêt pour y cueillir le gui sacré du chêne avec une serpe d’or. Il le reçoit dans un drap de lin d’une blancheur immaculée, tendu par des vierges, car il ne doit pas toucher le sol afin de conserver ses pouvoirs et respecter sa vocation aérienne), en s’exclamant : « O Ghel an Heu », une expression qui signifie littéralement “Que le blé germe !”. Cette expression, symbole du renouveau du soleil après le solstice d’hiver, a donné par déformation l’expression “Au gui l’an neuf !”. Le gui ainsi récolté dans le drap banc est donné aux participants, car il porte bonheur, accroché sur la cheminée où derrière la porte, de la cave ou grenier, il éloignera les mauvais esprits.
Le gui était pour les druides un talisman qui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, guérissait les corps, neutralisait les poisons, assurait la fécondité des troupeaux, permettait même de voir les fantômes et de les faire parler. Les Gaulois le nommaient « celui qui guérit tout »
Par ailleurs, lorsque des ennemis se rencontraient sous une branche de gui dans la forêt, ils devaient observer une trêve jusqu’au lendemain. C’est l’origine de la coutume de suspendre une boule de gui et d’y échanger un baiser en signe d’amitié et de bienveillance. Cette tradition s’est perpétuée, même si l’Église tenta de substituer au gui le houx dont les épines rappellent la couronne du Christ et les boules rouges, son sang.
Description botanique
C’est une plante parasite qui pousse sur les arbres, qui ne possède pas de racines mais se fixe sur son hôte dont elle absorbe la sève à travers des suçoirs. Plus précisément il est hemiparasite, car il n’est pas totalement dépendant de son hôte. Il utilise les ressources de l’arbre en lui soutirant eau et sels minéraux, mais il a de la chlorophylle et peut synthétiser ses propres sucres. Ses fruits apparaissent en hiver quand la nourriture se fait rare. Toxiques pour l’homme, ils sont appréciés de certains oiseaux comme les grives, les mésanges ou la sittelle torchepot. Ces oiseaux participent à la dissémination du gui par leur fiente contenant des graines non digérées.
Usage médicinal
Les feuilles du gui rentrent dans la pharmacopée française et certains de ses principes actifs montrent des propriétés anti-tumorales dans le traitement de certains cancers. Des recherches sont en cours et il ne faut pas oublier que c’est une plante toxique. Son emploi ne peut se faire que dans le cadre d’un protocole médical et pharmaceutique validé par un professionnel de santé.
Pour conclure
Les différents symboles associés au gui ont traversés les âges et imprègnent encore nos traditions aujourd’hui. Lors d’une promenade hivernale, levez les yeux pour observer ce messager du ciel, annonciateur de la renaissance de la nature. Joyeux réveillon et guta rutsch.
Précautions
Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites-vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.
Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical d’un professionnel, seul en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé, de poser un diagnostic et de définir une posologie . De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.
Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.
Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.
Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.
Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.
Source :
http://www.wikiphyto.org/wiki/Gui