Le sureau noir

Dans mon jardin

Le sureau noir

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Épisode du mercredi 31 mai 2023 à 12:20

Le sureau noir (Sambucus nigra)

 

Histoire et anecdotes

L’histoire de cette plante est aussi longue que celle des hommes, associée à de nombreuses légendes. Elle était considérée autrefois comme une véritable “pharmacie de campagne”.

Le nom français sureau pourrait venir du goût aigrelet de ses baies, « sur» comme on disait naguère. Le nom latin de genre Sambucus dériverait du grec sambûke, flûte. En effet, la moelle des tiges se retirant facilement, les enfants en font couramment des flûtes rustiques.

Le sureau est célébré et planté comme protecteur des maisons au Danemark, en Suède et en Russie.

On trouve  dans certaines contrées le sureau comme allié du sorcier et jeteur de sort, suspicion due sans doute à l'odeur nauséabonde de ses feuilles. Dans la tradition celtique, c'était également l'arbre des morts. Les druides confectionnaient avec son bois les flûtes leur servant à converser avec les âmes des disparus ou à se protéger des sortilèges. Dans l’imagination populaire, c’est une plante symbole de vie qui se régénère très vite (une baguette plantée dans le sol reconstitue vite une plante) et c’est aussi un des derniers arbustes à perdre ses feuilles avant l’hiver. Une légende veut que chaque fleur de sureau soit en fait une fée venue se réfugier entre les pétales, d’où son nom d’arbre des fées. Chez les celtes, c’était un arbre sacré qui abritait les divinités de la forêt.

Il est aussi appelé « arbre de Judas » car c’est à la branche d’un sureau noir que se serait pendu Judas Iscariote. Un champignon appelé « Oreille de Judas » est souvent trouvé sur le sureau noir. Dans la tradition campagnarde, il porte bonheur. On dit qu’il n’est jamais frappé par la foudre. Dormir sous le feuillage d’un sureau donnerait également des rêves érotiques et charnels. En Allemagne, on lui attribue le pouvoir de mettre fin à la stérilité d’un homme ou d’une femme. Dans l’imaginaire populaire, c’est ainsi un arbre sacré.

 

Description botanique

Il croit naturellement dans les bois frais, dans les lisières, au bord des rivières, mais c'est en compagnie de l'homme qu'on le trouve le plus souvent. Il est commun autour des habitations, dans les haies, les décombres et les friches. C'est un pionnier des ruines et des lieux enrichis en azote. C’est donc un arbre rustique qui s’accommode de tout type de sol.

C’est un arbuste de 4 à 5 m de haut à grandes feuilles opposées et composées (5 à 7 folioles) à bord denté. Les feuilles dégagent une forte odeur désagréable. Les inflorescences sont en larges corymbes ombelliformes (20 cm de diamètre) dont le parfum est délicat, proche de la vanille. Les fruits mûrs sont noirs et gorgés de jus violet foncé

 

Usage culinaire

Les fleurs se cuisinent en beignet (tremper les fleurs dans une pâte à beignet), sirop, limonade.

Les fruits ,bien cuits (surtout pas crus), se cuisinent en confiture, sirop, tarte. Les fruits cuits sont légèrement laxatifs. Il ne faut donc pas en abuser.

Les fleurs , séchées et déposées au fond d’un cageot de pommes, les font conserver plus longtemps et procurent une odeur d’ananas.

 

Usage médicinal

On utilise les fleurs et les fruits. Les fleurs sont sudorifiques, diurétiques et augmentent nettement les sécrétions bronchiques. Les fruits contiennent des anthocyanes, donc avec des propriétés anti-inflammatoires, antivirales et immunostimulantes. On utilisera donc les fruits pour les refroidissements, la grippe, le rhume.

 

Précautions

Les fruits insuffisamment cuits provoquent aigreurs d’estomac, nausées et vomissements. Dès l'ingestion d'une faible quantité de fruits crus ou mal cuits, et en particulier chez l'enfant, des signes gastro-intestinaux apparaissent tels que diarrhées, douleurs abdominales, parfois vomissements violents

Attention au risque de confusion avec le toxique sureau yèble. Le sureau yèble se différencie du sureau noir par une floraison plus tardive (plutôt de fin août à fin septembre) mais surtout, à maturité, le sureau yèble tourne ses fruits toxiques vers le ciel alors que le sureau noir tourne les siens vers le sol (ce critère n’est pas toujours fiable). Le sureau yèble disparaît en hiver. Le sureau noir reste présent et fait du bois (critère essentiel), au contraire du sureau hièble qui est une plante herbacée annuelle qui ne fait pas de bois. Il existe également un autre sureau, le sureau en grappe, plus montagnard et avec des fruits rouges, qu’on ne traitera pas ici.

Qu’importe la plante sauvage que l’on ramasse, il faut préalablement savoir l’identifier sans aucun doute possible. Au préalable, faites vous montrer la plante par un connaisseur et apprenez à la reconnaître.

Les informations médicales données ici ne le sont qu’à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas un avis médical. De façon générale, les effets d’une plante ne sont pas anodins. Une plante sauvage peut présenter des contre-indications selon les personnes ou avoir des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. Par conséquent, un minimum de connaissances et un avis médical préalable sont essentiels avant tout usage d’une plante sauvage.

Un avis médical préalable est également indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants.

Consommer des plantes sauvages crues expose à un risque de parasitose, par exemple l’échinococcose alvéolaire. La cuisson complète uniquement élimine le danger parasitaire.

Le cueilleur responsable ne collecte que ce dont il a besoin pour sa consommation, en respectant la nature et le droit de propriété.

Enfin, l’environnement de cueillette est important. On évitera les endroits pollués.

 

Sources

 

http://www.wikiphyto.org/wiki/Sureau_noir

http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/le-sureau-noir


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